[Bal] Visite surprise [Pv Jared]

Mon beau costume était froissé sur le sol. Je l'avais enfilé puis, sur un coup de tête, après m'être admiré dans le miroir je l'avais ôté...Me voir ainsi vêtu pour un énième bal, m'avais fait sourire. Quelle fille aurait pue me résister ? Néanmoins, le visage reflété dans le miroir se crispa. Ce n'était pas de la douleur, mais de la tristesse. Encore un bal, encore un soirée arrosée, encore des filles pour m'envoyer balader ou me suivre jusqu'à ma chambre...etc. Vraiment tout pour me plaire !
Mais il y avait Kate... A elle seule, elle me rappelait tout ce que j'avais eu dans une vie antérieure : une mère et un père, mais surtout qui j'avais été et ce que j'étais devenu.
Ce reflet dans le miroir, cet homme...Qui était-ce aujourd'hui ? Je savais ce qu'il était avant : timide, respectueux et presque fuyant face aux belles femmes. Parfois Kate me protégeait lorsque nous étions enfants.
Et je suis parti à la BGU, je me suis endurci et ait tout fait pour devenir Seed, comme mon père. Puis, voilà que je me regarde dans ce miroir un soir de bal. Cet homme a mon physique, ma voix et mon caractère mais, ce que je vois das ce miroir c'est simplement mon père et tous les défauts qu'il m'a légué.
A cette simple idée, j'ai eu vite fait de me dévêtir, ne gardant que mon pantalon pour aller m'affaler dans mon lit.
J'ai ensuite fait ce que je fais de mieux : pondre une excuse bidon pour planter une fille à un rdv. Seulement, ce n'était pas tout à fait un mensonge. Je ne me sentais pas d'attaque à aller à ce bal.
La soirée est vite passée, pour cause. N'étant pas habituer à passer une soirée aussi tranquille je me suis assoupi après la dernière réponse de Kate à mes messages d'excuses.

Quelqu'un frappa à la porte, ce qui me sorti de mon léger sommeil, et suffit à me faire tomber du lit.

- Jared, c'est Kate ! Puis-je entrée ?

Je ne puis empêcher ma bouche de laisser échapper un "C'est pas vrai !?". Espérant que cela ne se soit pas entendu, j'ai rapidement glissé mon costume froissé sous le lit et enroulait une couverture autour de ma taille pour cacher mon pantalon du mieux possible.

J'ouvris la porte. Ce que je vis fût saisissant, Kate E. Devis en robe de soirée. Mes yeux s'écarquillèrent rien qu'à cette vue. Non d'une pipe ! Si j'étais sorti d'un cartoon ma bouche aurait touché le sol tellement Kate était ravissante. Je me ressaisis et ne pu m'empêcher de faire un compliment...à ma façon :

- Eh bien poupée ! Fallait pas en faire autant pour moi, je ne suis pas à l’article de la mort. C'est juste un mal de crâne..

J'aurais dû m'y attendre...Kate explosa. J'eus le droit à un nouveau sermon mêlé à de la colère.

Kate était en colère et déçue. Cela me toucha et mon arrogance salace disparue. J'étais figé là avec elle sur le seuil et il était clair que si quelqu'un passait dans les couloirs il entendrait tout.

Je lui laissais le temps de s'exprimer, tout en guettant le moindre coup de poings. Étrangement, elle se retenait. J'écoutais sans vraiment entendre, presque gêné de l'avoir laissé en plan au bal. Mais l'important, c'est qu'elle se soit tout de même amusée, non ? Je tentais de me rassurer intérieurement mais, rien n'y fait. J'avais l'impression d'être un gamin se faisant réprimander par sa mère et cette perspective m'irrita fortement.

Gêne, honte, vexation, mon énervement qui commençait à grandir...ajoutez à cela les incertitudes et la tristesse que j'avais ressentie plutôt dans la soirée et qui avait provoqué mon besoin de solitude... ça faisait beaucoup d'émotions en un soir !
Pour qui se prend-t-elle ?! Mademoiselle Devis est en colère ? ça me fais une belle jambe...

Je regrettais déjà ces dernières pensées des que ses mots parvinrent à mes oreilles : "Tu m'as supplié de venir", "Je t'ai attendu", "T'es pas venu", "J'ai de quoi être en colère après toi !"...
Je ne su que répondre à ça...Si ça n'avait pas été Kate, j'aurais claqué la porte et serait retourner me coucher sans plus me prendre la tête. Seulement là s'était une amie et surtout, s'était Kate...

Je suis resté silencieux quelque secondes, peut-être quelques minutes...Je ne sais pas, mais ce laps de temps me paru être des heures. Il fallait que je fasse vite, il était hors de question de montrer que javais fait preuve de fragilité et d'égoïsme ce soir !
Kate était debout, à l'extérieur. Elle était tendu, semblant ruminer quelque chose.  Je craignis qu'elle parte, alors d'une voix peu confiante, que je ne m'étais plus entendu depuis mon arrivée à la BGU, je tentais de calmer le jeu.

- Je...Je suis désolée Kate. Je te jure que ce n'était pas mon attention... Tu veux que on en discute à l'intérieur ?

Étonné moi-même de ma propre voix, je me senti honteux ce qui m’énerva au plus au point. Cela me rappela à quel point Kate avait le dessus sur moi lorsque nous étions enfants et voilà que je me retrouvais de nouveau dans une position d'infériorité et de fragilité indigne d'un vrai Seed, de quoi me vexé tout seul.

Inattendu, mais vrai, Kate accepta mon invitation. Cela me soulagea d'un poids, elle était la seule chose stable dans ma vie et je souhaitais bien que cela continue. Cette amitié qui avait, grandie avec nous n'avait donc pas souffert de toutes ces années de séparation ?
Bloqué par ce revirement et plongé dans mes pensées, je ne remarquais pas que j'étais encore en plein milieu du passage :

- Je ne peux entrée à l'intérieur, si tu ne t'en éloigne pas un minimum au niveau du passage Jared !, taquina-t-elle.

Le simple fait qu'elle tente de me détendre me réchauffa le cœur, car en quelque sorte la réconciliation pour mon faux bon était en bonne voie.
Faisant mine de la craindre, je me mis à sourire gaiement mimant une révérence pour la laisser passer :

- Si madame veut bien se donner la peine...

Je souriais comme un enfant heureux et non comme par habitude pour flirter. Sourire avec sincérité m'avais manqué et je ne le réalisais que maintenant. Ne prêtant pas attention à ma couverture, celle-ci chuta au moment où Kate s'en allait passer la porte, laissant apparaître mon pantalon de costume. Je le vis comme un drame redoutant que son visage ait changer d'expression et sa réaction, tout en croisant les doigts pour ne pas qu'elle ne change d'avis et ne me laisse là comme un imbécile.

J'ignorais volontairement la première question :

- Tu comptais vraiment venir au départ n'est-ce pas ?

Voyant qu'elle n'insistais pas plus que cela, je préférais garder pour moi la raison de mon faux bon. Elle me prie par la main et ça me rappela lorsque nous étions enfants. S'était toujours elle m'attrapait la main pour la suivre partout où elle allait.

Elle m'éloignait de la porte. Dans un sursaut je pensais à donner un coup de pieds dans le battant dans l'espoir qu'elle claque.
Zut ! Mal fermé ! La porte était légèrement entrebâillée mais, ce problème me passa au-dessus quand Kate posa son autre main sur mon épaule. Mais qu'est-ce qu'elle fait ?
Mon cerveau de Don Juan se mit alors à divaguer une seconde, imaginant sa belle robe tomber.

Cette perspective aurait intéressante s'il ne s'agissait pas de Kate, et de la menace de son poing pouvant atterrir sur ma figure !
Kate me fis une proposition surprenante, qui me sortit de mes quelques secondes de rêverie :

- Accepterais-tu de dansé avec ta cavalière du soir même si nous avons pas forcément de musique ? Je n'ai pas envie de m'éternisé sur ce problème et de profiter d'être en ta compagnie comme tu es mon meilleur ami.

Le mot "meilleur ami" confirma que les divagations de mon cerveau se résumaient parfaitement bien avec le mot fantasme.
Elle souriait. Lui refusait une danse sur un fond de musique imaginaire serait du suicide après mon faux bon. Ce serait un coup à réveiller sa colère qui m'avait l'air d'avoir disparue. C'est en posant ma main libre sur sa hanche que je lui répondis avec une pointe d'humour :

- Comment pourrais-je dire non à la femme aux poings d'aciers ? Je tiens à la vie madame !

Le fait que nos mains se touchent m'électrisait, me donnant la sensation d'une douce petite chaleur partout dans le corps. J'étais serein avec elle, sans pour autant savoir comment me l'expliquer.

J'avais envie de rire. Le fait qu'elle fasse la réflexion que j'aurais pu refuser montrait que j'avais probablement touché un point sensible et cela m'amusais puisque je n'y vis pas d'agressivité.
Mon cerveau cogitait...Les garçons s'étaient battus pour danser avec elle, enfin c'est ce que j'avais envie de croire. Cette robe lui va si bien, que n'importe qui voudrait danser avec elle ce soir. Je regrettais de ne pas être venu...qui sait avec qui elle avait dansé...Qui étaient ces garçons, je les maudissais.
Mes (jalouses ?) pensées furent interrompues :

- Jared ! Ne descend pas ta main plus bas que ma hanche d'accord ? Je risquerais d'être mal à l'aise comme tu es torse nu et ça fait bien longtemps que je t'ai vu dans cette tenue en vrai.

Sur le coup, je cru que j'avais réellement descendu la main plus bas. Étonnamment ce n'était pas le cas. En temps normal, la fille aurait déjà finie dans mon lit dès le moment où elle aurait passé la porte. Je réalisais que j'étais torse nu. C'est que j'avais presque oublié ! Comment était-ce possible ? Kate avait une main posée sur mon épaule dénudée, des tensions électriques m'avait dés lors traversé le corps et moi, pauvre idiot, j'avais oublié ce gros détail !? Cela remettait en cause toutes mes techniques de dragues ! Je lui répondis sur un ton faussement innocent en riant presque :

- Je ne vois pas pourquoi tu dis ça ?

Au delà de mes divagations, et ce rappel, elle me donna envie de descendre ma main. Mais, je ne le fis pas. Après tout, quand une dame ne veux pas quelque chose on évite de la contrariée. Je n'avais pas envie de gâcher ce moment.
On commençais à danser et a vrai dire, je n'ai jamais dansé avec une amie...D'habitude le but est uniquement de ramener une nouvelle conquête chez moi... Je n'étais pas le gars le plus à l'aise face à cette situation inconnue car on était loin de l'époque où une petite Kate haute comme trois pommes tentait de m'apprendre à danser.

Fidèle à moi-même, sachant que ma tenue me donnait l'impression de la déstabilisée, j'eus envie de m'amuser un peu. Après tout, nous sommes amis alors il y a pas de mal à vouloir lui montrer à quel point je suis un meilleur danseur que ceux avec qui elle avait pu danser ce soir ?

Sans descendre ma main, même si l'idée ne me déplaisait guère, je la serrais contre moi avant de la faire tournoyer, je fis semblant de la faire tomber tout en la rattrapant. Dans ma tête, j'espérais lui donner le frisson et ainsi qu'elle me gronderait mais que cela l'amuserai quand même.

J'étais au-dessus d'elle et, je ne vis rien d'autre que ses yeux. J'étais perdu à l'intérieur si bien que, je ne faisais pas attention à l'expression de son visage ou ce que pouvait dire son regard. J'étais complétement noyé dans ses yeux et quand mon regard descendit un bref instant avant de revenir à ses yeux. Mon regard était descendu quelques micro-secondes sur ...sa bouche ?!

Lorsqu’elle m’embrassa je crus que mes yeux aller sortir de leurs orbites tellement cette scène me semblait irréalisable. Que cela vienne de Kate, s’était troublant. Elle n’est pas le genre à embrasser un mec sans raison, elle est trop sage pour ça !
A-t-elle bu à ce bal ? Que lui est-il passé par la tête ? Est-ce une blague ? Veut-elle rendre quelqu’un jaloux en espérant que je me vante d’avoir eu ce baiser ? Veut-elle que je lui rende ce baiser ? En a-t-elle juste envie ? …
Toutes ces questions se bousculaient dans ma tête mais celle qui me rendait fou s’était : Ressent-elle quelque chose pour moi ou était-ce qu’une folle pulsion due à l’instant ?
Mais pourquoi était-ce si compliqué !? D’ordinaire qu’une fille m’embrasse ça ne me provoque pas un sentiment pareil ! Cela me donne juste la sensation d’être le vainqueur d’un défi que je me suis lancé à moi-même, avec Kate ce n’est pas pareil. Son baiser me chamboulait, tout un tas de sentiments s’en mêlaient : sérénité, envie et une pointe de bonheur. Mon cœur battait la chamade et j’avais étonnamment chaud.
J’aurais aimé que ce baiser dure plus longtemps, ses lèvres étaient si douces. Elle me fit fondre lorsqu’elle me fixa avec ses yeux clairs.

- Je... Pardon, je n'aurais pas dû t'embrasser soudainement. L'ambiance m'a peut-être fait perdre la tête pendant quelques instants, mais cela n'arrivera plus. Je devrais rentrer et aller me coucher comme il est extrêmement tard.

Cela me fit l’effet d’une douche froide et me mis presque en rogne. Je n’avais pas envie qu’elle parte après ça et elle osait me le dire alors qu’elle était encore dans mes bras ! Cela me rendit presque fou, que voulait-elle au juste ?!

Mon énervement et mon envie de rester avec elle mettaient un sacré bazar dans mes idées. Je ne savais pas quoi faire :
Dois-je la laisser partir l’air de rien ? Hors de question ! Cela me donnera la sensation d’être à la place d’une des nombreuses filles que j’ai fait espérer !
Dois-je l’empêcher de partir ? Non…Oui… Peut-être. Si je ne l’empêche pas de partir que pensera-t-elle ? Et si je la retiens, que se passera-t-il ?

Je n’ai pas l’habitude de me poser autant de questions pour un baiser inoffensif mais, il s’agit de ma meilleure amie. L’enjeu n’est pas le même qu’avec mes nuits sans lendemain…car j’ai envie d’un lendemain ? …Mon cerveau se mit sur pause après cette énième réflexion. La réponse résonnait en moi comme un interminable écho…
Comment ça, oui !? Rien que cette pensée peut tout détruire. Le présent, le passé et le futur. J’aime Kate comme on aime sa meilleure amie … Mais j’ai envie qu’elle soit plus…. Et pas que la remplaçante de Brenda, j’ai envie d’être…amoureux d’elle ?
N’importe quoi ! Je divague !

Je n’avais toujours pas répliqué à son excuse. Pendant ma torture interne devenue méli-mélo de questions, j’avais presque failli la lâcher en desserrant légèrement mon étreinte, certainement le moment où je réfléchissais à la laisser partir.

Je réfléchissais depuis un bon moment non ? Il était temps que j’agisse ou lui réponde…Mais pour dire ou faire quoi ? Il était vraiment pas question qu’elle parte en me laissant dans cet état-là ! En plus, qui me dit qu’elle n’a pas remarqué à quel point j’étais bloqué dans mes pensées ?!
Il fallait que je joue le rôle du sale type qui n’a pas noté le baiser et limite s’en fiche, je le maîtrise à la perfection ce rôle, quand mes sentiments ne décide pas de n’en faire qu’à leur tête :


- Oui, tu as raison. Rentre chez toi, ça vaut mieux car...

J’avais dit ça avec une telle neutralité que ça en était presque de la froideur. Ça me remua au point que à la seconde où j’allais la libérer en prononçant ces mots, je la serrai fort contre moi pour lui voler le baiser qu’elle s’était permise de me prendre, sauf que je pris la liberté d’y ajouter un soupçon de fougue et peut-être un chouïa de passion.

Je ne prêtai même pas attention au grognement de mon cerveau qui me disait : pauvre con, s’était pas ça le plan !

J'ai failli être aux anges...elle a partagé ce baiser avec moi avant de me fuir. Qu'est-ce que j'ai fait de mal si elle ne m'a pas repoussé immédiatement ?
Si j'avais pu le prévoir je l'aurais empêché de glisser hors de mon éteinte. Elle était déjà à la porte le temps que mon cerveau analyse la situation.

Les mots qu'elle avaient prononcés juste avant me provoquèrent une sensation que j'avais déjà ressentie : l'abandon. Mais, la douleur n'était pas la même que celle que j'avais ressentie avec ma mère. J'avais l'impression d'avoir fait quelque chose de mal pour que cela arrive cette fois. Et le pire, c'est cette nouvelle distance entre Kate et moi me semblait être l'équivalent de plusieurs kilomètres alors qu'elle n'était qu'à proximité de la porte.
"je ne sais plus ou j'en suis avec toi", "je ne sais même pas si j'ai des sentiments pour toi"...Comment des mots pouvaient faire aussi mal ?
Ses yeux plantés dans les miens libérèrent une larme qui vint coulée sur sa joue.

Un couteau dans le cœur...voilà ce que s'était. Elle devait sans doute contenir ses larmes.
Pourquoi ? Avais-je fait quelque chose qui l'ai blessé ?
Bien évidemment, sinon elle ne serait pas dans cet état, pauvre crétin !
Je culpabilisais et en même temps, j'avais cette douleur dans la poitrine qui quelques instant auparavant avait été une douce chaleur revigorante.
Par ma bêtise, j'avais fragilisé notre amitié. Peut-être même, brisé...

- Il faut vraiment que je rentre dans ma chambre Jared...

Ces mots résonnèrent en moi comme un appel à l'aide. Mais que voulait-il dire ? la peur que cela ressemble à un adieu m’envahis. Et si elle ne revenait jamais à moi ?

Elle ouvrit la porte et me donna l'impression... d'hésiter ? Mon esprit me jouait-il des tours ? Comment pouvait-elle me rejeter et l'instant d'après hésiter à sortir ! Était-ce une vengeance ou de la culpabilité ?
J'avais soudainement froid, pourtant il faisait bon dans la chambre.
Comment en étions-nous arrivé là ?

J'étais triste et en colère, contre elle mais, aussi et surtout contre moi. J'avais forcément fait un truc de travers pour que ça finisse ainsi.
Je m'avançais vers elle mais, cette fois je mis une distance d'un peu plus d'une longueur de bras. J'avais peur que cela ne la fasse fuir que je l'approche trop.

Je me retiens d'essuyer du bout du doigt la larme qu'elle avait versée. Je mourrais d'envie de la consoler mais, je crains que juste la frôler puisse la faire décamper.
Je devais avoir l'air stupide comme ça : torse nu, les bras croisés comme pour me retenir de la toucher ou de la prendre dans mes bras et un visage crispé par la colère souligné d'un regard empli de peine.

Qu'allais-je lui dire ?  : Reste ? Pars ? Fais comme tu veux ?. Les trois réponses étaient de mauvais goût...puisque dans tous les cas elle pourrait décider de partir. J'étais dans le flou le plus total et la pression de la situation ne m'aider en rien.
J'en avais marre de cette douleur qui ne me faisait plus sentir le battements de mon coeur tellement elle était forte.
Ma voix perça le silence pesant, la colère que je dissimulais était à mon regret, bien perceptible :

- Pourquoi ne sors-tu pas ? La porte est ouverte... Puisqu'il faut "vraiment" que tu rentres. Rien de ce que je pourrais dire ne pourrais te retenir...

J'étais résigné, fâché et j'étais désarmé par ses yeux que je n'avais pas quitté du regard. Kate était tout ce que j'avais eu de plus précieux et j'avais peur de la perdre. D'habitude un râteau ne fait pas cet effet là. J'avais envie de lui crier de rester, que je pourrais faire comme si de rien était si elle le souhaitais... Mais...

Comment retenir quelqu'un qui veut partir quand la porte de sortie est grande ouverte et que vous agissez comme un imbécile ?

Je me sentais vraiment stupide. Voilà qu’elle pleurait par ma faute.
Je n’avais jamais vu une fille pleurer, en général je trouvais le moyens de disparaître en les mettant dans une rage folle.
« je serais peut-être tombé amoureuse de toi depuis un bon moment »
Ces paroles me firent un électrochoc.  Peut-être ? Qu’est-ce que ça signifiait ?  Je n’avais pas couché avec une fille depuis Brenda !! Un record pour moi !
Mes coucheries et mon âme d’impitoyable dragueur étaient-elles les seules raisons de ce "peut-être" ?
C’est vrai que je n’avais pas fait preuve de tact en séduisant des nanas sous son nez mais, il ne me viendrait jamais à l’idée de reproduire le schéma paternel en trompant la femme que je pourrais amer.

Elle fuit à toutes jambes les larmes aux yeux, me laissant étouffer un « Attends… ». A quoi bon le lui crier, elle était déjà trop loin.

J’avais envie de lui courir après. Fou de rage je claquais la porte si fortement que le claquement résonna en écho dans les couloirs. J’avais une sensation de vide dans la poitrine.
En m’avançant vers mon lit, je vis mon reflet dans mon miroir. Je le renversais d’un geste avant de m’affaler sur mon lit et regarder autour de moi.
La couverture était encore sur le sol derrière la porte, seul vestige de ce qui s’était produit. Je me pris la tête entre les mains en en m’arrachant presque les cheveux :

- Je suis exactement comme lui…

Je me décidais à me coucher, enlevant mon pantalon pour ne dormir qu’en caleçon et profitant d’être debout pour récupérer la couverture.
Je ne trouvais jamais le sommeil cette nuit. Kate m’avait fui en larmes, cette vision me tourmentait. J’avais l’affreuse conviction d’être la réincarnation de mon père.