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 I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini]

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Willys Weiss
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Willys Weiss
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MessageSujet: I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini]   I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini] Empty17.05.16 10:01

I saw him standing there
Lucian & Willys


Lové dans son fauteuil préféré, Willys laissait sans scrupule la fatigue la terrasser. La journée venait pourtant à peine de commencer pour certain mais elle venait tout juste d'achever sa tournée du matin, aussi finissait elle toujours à moitié sa nuit dés qu'elle rentrait chez elle. La jeune femme avait alors la maison pour elle seule, un soulagement. Tête intelligemment posée contre le dossier, plaid sur les épaules et mains occupé par une tasse de thé chaude, la télé était allumée comme à son habitude mais elle n’y prêtait pas attention. Les mêmes inepties pro Vinzer Deling passaient en boucle sur l’unique chaîne contrôlé par le gouvernement, il n’y avait rien d’intéressant à tirer de ce tissu de mensonge répugnant à part un bon lavage de cerveau Galbadien de premier choix. Souvent Willys se demandait qui pouvait y croire, qui, ici, vouait réellement un culte à Vinzer au point d’imaginer une seconde que tout ce qui était dit derrière cet écran était vrai. Elle s’était souvent amusée devant la télévision, riant sous cape devant les programmes les plus aberrants, mais depuis qu’elle avait appris la vérité sur ses parents et leurs motivations, elle s’en distrayait bien moins. Elle réalisait surtout que ce poste était peut-être un présent des Galbadiens, payé sûrement avec la somme que ses derniers avaient versée à la famille en échange de précieux renseignements. Quand la jeune femme songeait à cela, une furieuse envie de détruire tout bien succeptible d'avoir été offert grâce à leur collaboration la saisissait. Elle repensait alors à ces moments ou enfant son père revenait avec un cadeau, souvent quelque chose que peu de gens à Timber pouvaient s’offrir, elle sautait alors de joie du haut de son jeune âge, se hissait pour embrasser les joues de son paternel et s’empressait de déchirer l’emballage avec impatience. Ces images, si pures à l’époque, avaient été salie par le poids de la vérité et elle les reniait du plus profond de son âme, elle aussi coupable d’avoir un temps collaboré contre son gré avec l’ennemi.

Elle n’avait pas eu de discussion à ce propos avec ces parents. Considéraient-ils depuis longtemps qu’elle avait compris ou au contraire pensaient ils qu’il était mieux de préserver son « innocence » ? Il lui semblait cependant que toute la famille assumait pleinement devant ses yeux le mariage entre Hazel, sa sœur ainée, et ce lieutenant Galbadiens qui avait été reçu comme un roi chez eux il y a quelques jours. N’est-ce pas un aveu alors ? Personne ne laisserait entrer un Galbadien chez sois avec tant d’entrain, fut il en civil à cet instant. Le jour ou l’indésirable avait passé le cadre de la porte, Willys aurait juré croisé le regard inquiet de sa mère qui l'observait à la dérober comme guettant une réaction de sa part , elle s’était d’ailleurs hâtée de refermer la porte craignant sûrement que des voisins notent ce détail qui confirmeraient les rumeurs sur leur position. Comme quoi, l'assumer au sein de sa maison pas de soucis, mais le montrer au monde cela posait encore un problème de conscience. Bien vite porté par l’esprit festif de la rencontre avec le futur gendre cependant, elle n’avait plus adressé la moindre œillade à sa cadette et elle ne remarqua certainement pas que cette dernière dés le début des réjouissance s’en était allez s’enfermer dans la salle de bain.

Pourquoi repensait-elle à tout ça ? Willys était d’habitude plutôt douée pour éviter avec une agilité surprenante de penser aux choses sérieuses. Elle les évitait comme la peste, ses problèmes, elle préférait les tenir à une certaine distance sans jamais vraiment s’intéresser à eux, c’était tellement plus commode. À vrai dire, avant qu’elle ne comprenne ce qu’il se tramait sous son propre toit, il fallait avouer que Willys avait la vie belle. Les « problèmes » n’étaient rien, finalement, des broutilles sans intérêt à côté de ce qui se tramait dans le monde réel, celui là même auquel elle avait évité de se confronter par confort. Blessé par ses propres réflexions, la jeune femme quitta le fauteuil le cœur lourd et le regard morne, décidé à ne plus se tracasser l'esprit avec tout cela quand elle reviendrait s’asseoir. Elle se dirigea vers la cuisine pour remplir sa tasse vide, soupira longuement et retourna dans le salon. Son cœur rata alors un battement.

Là, dehors, à travers le rideau fin du salon, elle distinguait clairement la silhouette d’un jeune homme qui observait sa maison. Elle ne le connaissait pas mais ce n’était pas la première fois qu’elle avait eu l’occasion de l’observer. Enfant elle guettait déjà ce garçon là à travers la fenêtre de sa chambre, mais d’intriguant il était passé à effrayant. C’est vrai qu’elle avait eu l’occasion de créer bien des scénarios pour justifier la présence de cet inconnu devant le pas de la porte, jeune fille elle aurait d’ailleurs pu aisément en tomber amoureuse pensant dans un moment d’égocentrisme qu’il était là pour ses beaux yeux. Combien d’années les séparaient ? Deux ? Trois ? Comme à son habitude elle s’était cachée juste à côté de la fenêtre dans une position d’espionne peu crédible au vu de sa dégaine risible, son plaid, son vieux pull trop large et sa tasse de thé en effet ne jouaient pas spécialement en sa faveur. Les battements de son cœur eux se déchaînaient dans sa poitrine. Il fallait attendre que ça passe, qu’il parte, comme d’habitude il finissait toujours par le faire.

Cela faisait un moment qu’elle ne l’avait pas remarqué… Elle s’était surprise à se demander ce qu’il devenait, mais étrangement elle ne s’était presque jamais intéressée à qui il était vraiment. Elle lui avait prêté mille vies, mais laquelle était juste ? Willys ne s’était jamais imaginé discrètement le suivre pour avoir des réponses, elle n’avait jamais eu la curiosité de savoir ce qu’il en était réellement, par peur sûrement de découvrir la vérité. Elle s’accommodait de ses fantasmes, quelque chose dans le concret l’effrayait. Trépignant doucement en fixant le plafond, elle se surprit à imaginer qu’aujourd’hui, oui aujourd’hui elle aurait le courage de sortir de se confronter à ce mystère qui avait rythmé bien de ses nuits depuis ses dix ans. Après tout ne commençait elle pas à prendre ses responsabilités ? Ne voulait-elle pas être à la hauteur du courage qu’elle pensait avoir ? Le sang lui montait à la tête et dans un mouvement impulsif, elle délaissa plaid et tasse pour sortir. Sa tête tournait étrangement et elle sentait qu’à tous moment ses jambes musclées pourraient fléchir sous son poids mais elle en était là, debout et droite devant l’inconnu.

« Hé non elle n’est toujours pas à vendre désolé. » Sauver les meubles avec un humour, souvent douteux voir mauvais, en cas de panique. Elle ne pouvait pas s’en empêcher c’était plus fort qu’elle, sa tactique de défense devant la gêne, l’embarras voir la peur, c’était ça. Au moins elle lui signalait indiérectement par là que ce n'était pas la première fois qu'elle le prenait à observer leur maison, mais était ce une bonne idée d'attaquer par là ? Il devait la dépasser de dix bons centimètres, c’était la première fois qu’elle voyait son visage de si prêt… Croisant ses bras contre elle en serrant les poings dans ses manches trop larges elle redressa légèrement le menton et reprit avec un semblant de décontraction. « Plus sérieusement, je peux faire quelque chose pour vous peut-être ? » Même en voulant jouer aux aimables son ton trahissait son tempérament nerveux. Elle ne voulait cependant pas que la situation lui échappe et elle était douée d’accoutumer pour être indifférente devant bien des évènements. Celui-ci pourtant la chamboulait sans qu’elle ne sache trop pourquoi, comme si elle avait compris que les choses ne seraient plus les mêmes à l’issue de leur échange.
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Dernière édition par Willys D. Weiss le 23.05.16 14:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini]   I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini] Empty23.05.16 11:22



I saw him standing there


Me revoilà encore posté devant cette maison, le regard fixe. Si mon expression a changé au fil des années, mes sentiments sont toujours aussi orageux. Je les ai longtemps détestés, de toutes mes forces. Enfant, j’avais trop peur de tenter quoi que ce soit malgré ma soif de vengeance. Maintenant ? Les expérimentations du SEED m’ont fait perdre ce sentiment de peur mais les années m’ont fait comprendre que la vengeance ne servirait qu’à me perdre moi-même. Mes parents m’avaient inculqués des valeurs. Je me souvenais peu d’eux mais je savais que la fois où leurs actions résistantes avaient fait une victime civile, ils avaient perdu une partie de leur âme. C’était la guerre. Chacun faisait ce qu’il pouvait pour survivre et les plus faibles cédaient à la facilité. Mes parents étaient morts pour ce qu’ils croyaient juste. N’était-ce pas mieux que de vivre dans un mensonge doré ?

Cela faisait des années que je les observais. Depuis cette nuit fatidique où j’étais rentrée par effraction chez eux et que, caché dans un compartiment du bureau, j’avais trouvé un témoignage accablant de leur implication dans la mort de mes parents. De rage, j’avais mis le bureau à sac en laissant la lettre des forces Galbadiennes bien en évidence. J’espérais qu’ils savaient que les Morgenstern avaient un fils. J’espérais qu’ils me reconnaissent et qu’ils sachent que je les surveillais et que je n’oublierais pas. C’était de là qu’étaient parties mes veilles devant la maison. Un rappel. Une promesse.

J’étais passé voir Fang aujourd’hui. C’était un des rares enfants des rues avec qui j’avais gardé le contact. Notre haine des Galbadiens nous avait rapprochés. Il connaît mon histoire mieux que n’importe qui, dans toute sa laideur. Il a d’ailleurs reformé l’ancien groupe de résistant de mes parents. Ils se font appeler les nouveaux Loups de la Forêt. Je connais Fang et je sais que ce groupe sera tout sauf pacifiste. J’aimerais pouvoir les aider mais la BGU a une politique très stricte à ce sujet. Pas d’implication dans la politique à moins que ce soit une mission officielle. J’ai déjà là chance que mon statut privilégié de SOLDAT me permette de refuser certaines missions, je ne peux pas me permettre pour le moment de passer outre les directives. Mais je sens que le vent est en train de tourner. Bientôt, la BGU devra choisir son camp et je suis plus que prêt à aider nos dirigeants à choisir l’honneur plutôt que l’argent. Kramer ne sera pas difficile à convaincre.

Du coin de l’œil, j’aperçu un mouvement du côté d’une des fenêtres. Quelqu’un était donc à la maison. Je sentais un regard inquisiteur se poser sur moi. Si la petite demoiselle se croyait discrète s’était raté. Même sans mon entrainement du SOLDAT, j’aurais senti son regard insistant. D’ailleurs, même enfant j’avais senti cette petite m’observer. C’était la seule de la maison qui semblait remarquer ma présence. Plus jeune, observer de loin ses petits yeux remplis d’innocence avait failli me rendre malade. Savait-elle seulement ce qui se tramait dans sa propre maison ? Le sang que sa famille avait sur les mains ? Savait-elle que sa jolie maison avait été payée autant en sang et en larmes qu’en espèces sonnantes et trébuchantes ?

C’est alors que pour la première fois en douze ans de veille, la porte s’ouvrit. La jeune femme avait délaissé son plaid ridicule et se dirigeait vers mois d’un pas faussement assuré. Même si je ne la ressentais plus, j’avais appris à reconnaître la peur et cette fille-là, derrière son menton relevé semblait morte de trouille. Tant mieux. Si elle voulait réellement se confronter à moi, elle ne serait plus du tout en sécurité, car je ne la ménagerais pas. J’espérais pour elle qu’elle sache dans quoi elle mettait les pieds car sinon, son monde s’apprêtait à voler en éclat.

Et voilà qu’elle était devant moi. Aussi fière et droite qu’elle pouvait. Sa question aurait presque pu être drôle si la situation avait été différente et si elle n’avait pas semblée si paniquée. Sans la ménager, je baissais légèrement ma tête afin de planter mes yeux dans les siens. C’était un coup bas je l’avoue. La plupart du temps, en dehors des locaux du SEED où s’était un signe d’appartenance à l’élite, les yeux des SOLDAT inquiétaient les gens. Ce bleu n’était pas naturel après tout. Beaucoup pensaient que cela faisait de nous des monstres. A tort ou à raison ? Je vous en laisse seuls juges.

Peu bavard de nature et encore moins dans ce genre de situation, je n’avais pas répondu à sa première question, me contentant de la fixer. Ce n’est que lorsqu’elle recommença à babiller que je me décidais à reprendre la parole. En grande partie pour la faire taire, même si, une autre partie de moi que j’avais voulu garder muselée pendant des années voulait juste lui faire du mal. A cette petite fille dont les parents m’avaient tout volé. Ce n’était pas juste et j’en étais conscient, mais peut-on réellement être juste et rationnel dans le chagrin ?

« Non, votre famille en a assez fait pour la mienne. »

Je ne voulais pas en dire plus. Si je lâchais les vannes, ce serait des années de souffrances, de dégoût et de haine qui s’abattraient sur cette pauvre fille et je ne savais pas encore si elle le méritait.  Il fallait que je prenne congé, maintenant. Je savais que mes réactions pouvaient être imprévisibles. Encore un effet secondaire du traitement de choc du SOLDAT. Partir. Ne pas rester près de cette fille qui me rappelait tous les moments les plus douloureux de ma vie et dont le regard trahissait son envie de réponses.

Je ne voulais pas partager mon histoire. Je me retournais donc et commençais quelques pas dans la direction opposée. Puis je me ravisais, me retournant pour lui donner un semblant d’éléments de réponses.

« Dites à vos parents que le dernier des Morgenstern est passé. Et que je n’ai pas oublié. »

Voilà qui devrait leur donner à réfléchir. Et peut-être qu’elle aurait ses réponses. Je lui laissais la possibilité de faire marche arrière. Mais si elle comptait foncer dedans et me poursuivre de ses questions, je ne pourrais plus rien pour elle. Je reprenais donc ma marche silencieuse. Juste quelques pas…
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MessageSujet: Re: I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini]   I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini] Empty24.05.16 22:11

I saw him standing there
Lucian & Willys


C’était surréaliste. Le simple fait d’avoir passé cette porte et de s’être dirigée tout droit vers cet inconnu pour lui parler, c’était pour elle une folie sans nom. Willys n’expliquait ni son geste ni sa démarche, elle avait écouté une impulsion qui ne lui ressemblait pas et devait maintenant assumer ce choix aussi dangereux qu’irréfléchis. Debout devant le jeune homme, les bras croisés et l’air fier, elle n’en menait pourtant pas bien large et se demandait très sincèrement pourquoi elle avait décidé de rompre le charme, de briser le mystère, trouver une logique à cette présence dont le statut de figurant la satisfaisait très bien jusqu’alors. Seulement voilà, pour une raison qui dépassait tout entendement elle avait décidé de lui donner un plus grand rôle dans sa vie, un visage, des traits plus précis et une voix, aussi, qui l’a surpris comme si elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui réponde.

Machinalement, ses bras se resserrèrent autour d’elle comme pour se protéger. Mais se protéger de quoi au juste ? Willys le sentait, elle n’était pourtant pas bien douée pour ce genre de chose, d’accoutumé elle ne flairait rien et ne voyait jamais les évènements venir, tout s’abattait sur elle sans qu’elle n’ait pu anticiper quoi que ce soit. Mais à cet instant elle devinait le danger, elle le discernait entre ce regard ô combien déstabilisant qu’elle s’efforçait de soutenir sans flancher et elle ne savait pas bien ce qui la retenait de faire demi-tour. C’était si commode, l’ignorance, si confortable… Si répugnant… La musicienne prit une longue respiration en fronçant légèrement les sourcils, fermant un court instant les yeux avant de les replonger dans ceux de son mystérieux interlocuteur. Elle était prête. Elle voulait se croire prête. Quoi qu’il puisse lui révéler elle resterait debout. Mais au fond, tout au fond, c’est comme si elle connaissait déjà les motivations du jeune homme et s’il s’avérait qu’elle ne se trompait pas, elle n’était pas certaine d’en sortir indemne. Comment réagir devant celui qui pourrait être la première victime des manigances de ses parents à qui elle faisait face ?

Sa bouche était pâteuse, son esprit embrumé, les mots de l’inconnu se répétaient inlassablement dans sa tête tandis que ses ongles se plantaient dans ses bras à travers son pull, maigre, bien maigre barrière… Oh qu’elle détestait cette situation ! Cet instant tout droit sortis d’un mauvais roman dont elle se serait bien moqué avec cynisme. La petite fille rencontre enfin le mystérieux jeune homme qui tournait autour de sa maison depuis des années, ils ont bien grandi, ils ont des choses à se dire. C’était gerbant ! Déstabilisant surtout, elle n’avait pas pour habitude de se mettre en scène dans des situations aussi délicate, elle ne se mettait à vrai dire jamais en danger… Bien sûr il y avait la résistance, la seule exception à la règle dans sa vie, mais si en étant un peu sincère avec elle-même elle se devait de concéder n’avoir jamais eu de mission sincèrement périlleuse. La petite fille veut jouer à la guerre, prône qu’elle a des convictions mais fait-elle tout pour les défendre ? Elle maudissait cette petite voix dans sa tête qui appuyait toujours avec justesse là où ça faisait mal.

Silencieuse. Elle n’avait rien su répondre à la première réplique de l’inconnu, elle était juste resté là, à le regarder, perplexe. Votre famille en a déjà assez fait pour la mienne. Oh elle pouvait tourner autour du pot mille ans, créer des scénarios plus absurdes les uns que les autres alors que la vérité c’était tout bonnement que les Weiss avaient d’une manière ou d’une autre fait souffrir le garçon qu’elle avait en face d’elle. Inutile d’être expert, son regard, sa voix, tout signifiaient derrière une impassibilité calculée qu’il les maudissait. Alors bien sur elle tentait de se convaincre que ce n’était pas cela, qu’elle était paranoïaque, peut être complétement à côté de la plaque… Tant de choses pouvaient justifier sa venue ! Tant de choses, vraiment ? Et puis la deuxième réplique, cinglante, la chargeant de faire passer un message à ses parents la foudroie. Son interlocuteur fait demi-tour et elle n’est plus certaine de vouloir savoir. À cet instant Willys peine à déglutir, elle sent sa gorge se serrer et elle manque de s’étouffer alors qu’elle observe l’inconnu s’éloigner, portant une main au col de son pull.

« Attendez ! »
S’entend-elle crier d’une voix tordu. La jeune fille accélère alors le pas jusqu’à se retrouver à nouveau face à son mystérieux interlocuteur et sa langue se délie enfin. « Attends, tu peux pas me balancer un truc pareil et te tirer comme ça, t’en as quand même un minimum conscience non ? Alors même si je suis pas tout à fait sur de vouloir entendre ce que t’as à me dire, à leur dire, je sais pas, juste… Explique-moi. Oui je te tutoie, je me permets, je veux dire… Ça fait des années que je te vois trainer autour de ma maison, c’est un peu comme si on se connaissait déjà toi et moi, pas vrai ? Parce que malin comme t’es, on va pas se mentir, toi aussi tu m’avais repéré à tous les coups donc… »


Willys reprend son souffle, passant une main embêtée dans ses cheveux en bataille. Elle n’avait jamais été une grande oratrice, il aurait tôt fait de le découvrir de toute façon autant ne pas faire semblant en empruntant des mots ou une manière de parler qui n’était pas la sienne. Machinalement elle regarda le pas de sa porte qui se trouvait à quelques mètres maintenant mais son visage se ferma instantanément. Elle avait pourtant eu le choix de le laisser tracer sa route, mais qu’aurait-elle fait à ce moment-là ? Elle serait rentrée, se serait resservi du thé et, vautré dans son fauteuil, se serait éternellement demandé ce qu’il se serait passé si elle avait pris la décision de poursuivre cette conversation. Elle avait, pour une fois, décidé d’opter pour l’action. « Tu vas pas m’annoncer un truc du genre t’es mon demi-frère ? » Le regardant d’un air à moitié désespéré et désolé par sa propre bêtise, elle pensa tout haut. « A la rigueur entre tout ce que je peux imaginer je crois que c’est ce que je préférerais… »

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MessageSujet: Re: I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini]   I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini] Empty29.05.16 22:12



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Il aurait été tellement facile pour elle de faire demi-tour, rentrer tranquillement chez elle et oublié qu’elle était venue m’adresser la parole. J’y avais presque cru pour les quelques pas que j’avais réussi à faire avant qu’elle ne me rattrape. Tant pis pour ma tranquillité… La petite chose effrayée avait fini par reprendre ses esprits et à m’apostropher violemment. Elle voulait que je l’attende ? Soit, je me stoppais net, la laissant me rattraper. C’était trop tard pour elle maintenant. Je lui avais laissé le choix. Elle devrait faire face à tout ce que j’avais à dire. La cruelle vérité, l’abominable vérité.

Et la voilà qui se mettait à déblatérer. Cette fille parlait vraiment beaucoup trop. C’était surement pour masquer sa gêne mais ça avait un côté agaçant. Evidemment que balancer une bombe pareille attirait les questions. Mais j’avais pensé qu’elle avait suffisamment de jugeote ou qu’elle connaissait suffisamment ses parents pour ne pas vouloir en savoir plus. Peut-être qu’elle ne savait vraiment pas après tout ? Dans ce cas, j’aurais presque pitié d’elle. Ce qu’elle allait apprendre risquait de la marquer à jamais. Enfin, si elle avait plus de conscience que ses géniteurs.

Après avoir enfin dit quelque chose de sensé, à savoir que je l’avais sans doute repérée depuis toutes ces années, elle reparti dans ses non-sens à me demander si j’étais son demi-frère. Je me contentais de lui jeter un regard froid. Je testais sa détermination, sa résistance. Je n’avais ni le temps ni l’envie de passer par l’humour, les petits jeux. Timber me rendait toujours encore plus froid que de coutume. Je ne me relâchais qu’en présence de Zack et Selena. Eirena aussi mais c’était plus parce que je prenais un malin plaisir à la taquiner. Je n’étais plus le même homme en terre conquise par Galbadia. C’était comme si tout me rattrapais avec force : la tristesse, la rage, le désespoir aussi. Mais ça, elle ne pouvait pas le connaître dans sa charmante tour d’ivoire. Je soupirais donc avant de la fixer droit dans les yeux et de lui répondre.

« Ce n’est pas une jolie histoire. Tu peux encore retourner te réfugier derrière les portes de ta grande maison. Je ne t’épargnerais aucun détail. »

Je laissais cette menace planer quelques instants, la laissant envisager ses options dont celle de rentrer tranquillement chez elle. Voyant qu’elle restait malgré tout, je commençais ma triste histoire, mon regard se perdant loin, très loin dans ma mémoire.

« Je vais commencer par mon tout premier souvenir. Je ne sais pas si je dois blâmer le traumatisme ou les G-Forces mais ma mémoire commence par le moment le plus traumatisant de mon existence. Je me souviens de violents coups frappés à la porte de chez moi, de la peur dans les yeux de mes parents. Ma mère me cachant dans un placard juste avant que le craquement d’une porte qu’on défonce résonne dans l’obscurité de ma cachette. Je me souviens très bien du bruit des coups de feu même si ma mère m’avait ordonné de me boucher les oreilles. J’ai attendu pendant ce qui m’a semblé des heures avant d’oser sortir. Je n’oublierais jamais ce que j’ai vu en sortant… Il y avait du sang, partout et mes parents étaient sur le sol. Je ne voulais pas réaliser qu’ils étaient morts. Je serrais leurs corps contre moi de toutes mes forces, j’essayais de les réveiller mais il n’y avait rien à y faire. Ma mère avait pris une balle dans la tête. Je ne m’en suis rendu compte qu’en essayant de la retourner. Mon estomac n’a pas supporté. Mon père, lui, avait sans doute essayé de se défendre. Il avait pris une balle dans le ventre et deux balles dans le dos. L’odeur du sang… Le fait de sentir les corps de tes parents devenir de plus en plus rigide et froid… C’est ça mon tout premier souvenir. »

Je quittais quelques instants ma rêverie pour poser de nouveau mes iris scrutateurs sur la jeune fille. Je ne lui avais pas encore annoncé que ses parents étaient responsables de ce massacre mais je pouvais voir dans ses yeux qu’elle percevait la vérité derrière ces non-dits sans pour autant vouloir l’accepter. Tant que je n’aurais pas prononcé les mots, l’espoir demeurerait présent.

« Orphelin, je me suis retrouvé à la rue. Les Galbadiens surveillaient ma maison, j'ai du sortir par une fenêtre de derrière. J’ai erré pendant des jours avant de tomber sur un garçon encore plus jeune que moi qui vivais aussi dehors. Il m’a appris à voler et à me battre pour survivre. On était doué. Mais on s’est promis de ne voler que les Galbadiens et ceux qui étaient connus pour les aider. A 13 ans, un de mes derniers vols fut dans une grande maison. Ses occupants étaient considérés par tous comme des collabos notoires. Alors que je volais des bibelots de prix dans le bureau, je suis tombée sur une lettre avec le nom Morgenstern écrit dessus. Un officier Galbadien remerciait les occupants de la maison des informations qui avaient permis de faire tomber les leaders des Loups de la Forêt. »

J’avais eu du mal à aller au bout de ce récit. Ma voix avait sans doute faibli à de nombreux moment mais l’essentiel était dit.

« J’ai saccagé le bureau et je suis parti en laissant la lettre bien en évidence. C’est depuis que je me poste régulièrement devant cette même maison. J’ai dû arrêter pendant quelques temps lorsque je m’entrainais pour le SOLDAT mais je me suis juré de leur rappeler par ma présence le coût en sang et en larmes de leur collaboration. »

Mes yeux étaient à présent comme deux flammes, presque fous. Tout cela me faisait toujours autant de mal même si les années avaient passées.

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MessageSujet: Re: I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini]   I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini] Empty29.05.16 23:58

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Elle aurait dû se taire. Son intervention avait été idiote, comme d’habitude elle n’avait pas su se mesurer et avait vomi un flot de paroles plus ou moins absurde sans réfléchir. Des mots, des mots, encore des mots, tout ce qui lui passait par la tête dépassais le cadre de sa pensée et finissait par être prononcé à voix haute sans qu’elle n’arrive jamais à se contrôler. Qu’y pouvait-elle ?  Croyez bien qu’elle aurait tout donné pour être une grande oratrice, de celle qui en un regard, une phrase, impose attention et respect. Mais elle ne disposait ni du charisme ni de la verve de ceux qui avaient pour arme leur langue et déplorait amèrement être dépourvu de tout talent sur ce point.  Willys voyait bien qu’elle l’agaçait, qu’il s’impatientait, ce garçon-là avait certainement bien d’autres choses à faire que de l’écouter mais elle voulait le retenir. La jeune femme souhaitait qu’il parle mais cela dépassait tout entendement. Voulait elle trouver une raison de plus de haïr et condamner ses parents ? Une raison de plus de se battre contre la dictature de Deling ? Ou peut-être tout simplement faire exploser tous les non-dits qui avaient dirigé sa vie depuis bien trop longtemps. Se réveiller, enfin, tout simplement.

L’inconnu ne releva même pas sa dernière intervention, c’était sûrement mieux comme ça. Ce n’était pas une jolie histoire qu’il disait. Elle s’en doutait bien. Et il ne l’épargnerait pas. Tant mieux. Elle aurait voulu lui dire mais sa gorge était nouée, pour la première fois Willys sut retenir tout commentaire et se contenta de soutenir le regard de son interlocuteur pour l’inviter à poursuivre. Non elle n’irait pas se réfugier derrière les portes de sa grande maison, c’était finit ça. Se serait mentir que de dire qu’elle n’y avait pas pensée, que l’espace d’un moment elle ne s’était pas imaginé mettre court à leur discussion, se boucher les oreilles et chanter très fort parce que l’innocence avait du bon, c’est vrai. Mais tout ça était trop sérieux, trop grave, elle s’était engagé maintenant et aucune marche arrière n’était possible. Avancer, toujours avancer, c’était son souhait, il était hors de question de retourner à l’inactivité.

Il n’y avait plus que l’inconnu et son récit. Le monde autour n’existait plus, les autres avaient disparus. Willys tremblait mais Willys écoutait. Des images se juxtaposaient à l’histoire qu’on lui rapportait, elle imaginait la terreur, l’horreur, le sang. Elle était une spectatrice impuissante, incapable bien sûr de modifier quoi que ce soit de cette histoire horrible. Elle se devait de l’entendre jusqu’au bout en sachant très bien qu’elle ne pouvait faire rien d’autre qu’assumer le poids qu’elle représentait. Et plus il parlait, plus elle comprenait. Bien sûr, elle savait déjà, elle savait déjà mais elle ne voulait pas qu’on officialise la vérité, qu’un témoin vienne lui rapporter que, oui, ses parents étaient des monstres, oui, à cause d’eux des gens étaient morts. Mais que croyait elle au juste ? Que les manigances de ses paternels n’avaient fait aucune victime ? Comment avait-elle ne serait-ce qu’osé un instant espérer que cela fût le cas ? Willys manqua brièvement d’air, porta une main angoissée à son cou et baissa les yeux au sol. Abasourdis, mais toujours debout, elle continuait d’écouter l’inconnu tout en prenant soudainement une distance incroyable. Parce que c’était trop violent, trop dur, il fallait qu’elle se détache ou elle deviendrait folle. Le récit continua jusqu’à ce que le garçon évoque le moment ou il avait découvert que les Weiss étaient les responsables indirects de la mort de ses parents. Dans leur bureau, il avait trouvé une lettre. Dans ce même bureau, il y a deux ans, Willys avaient compris elle aussi la vérité.

Elle se souvenait maintenant, du jour où ses parents, pâles, avaient découvert l’état de la pièce ravagé. Ils lui avaient fait croire à un cambriolage, d’ailleurs depuis Willys étaient terrifier à l’idée que cela se reproduise. Elle vérifiait toujours que les portes étaient fermés à clé, parfois plusieurs fois par nuit, et il lui était arrivé enfant de faire des pièges qui avec le recul était risible pour être prévenue si un individu rentrait dans sa chambre. Et c’était donc lui, lui qui se trouvait en face d’elle qui était entré ce soir là chez eux. Jamais elle n’avait fait le lien, jamais l’idée de l’avait effleuré.

Voilà, elle avait voulu la vérité elle l’avait eu. Comment est-ce qu’on est censé réagir après ça ? Plus pâle que jamais, sûrement autant que ses parents le jour où ils avaient compris que quelqu’un, quelque part, les avait démasqués, elle continua de garder ses yeux rivés vers le sol encore un instant. « Si ce que tu me dis est vrai… » Commença t’elle d’une voix étrangement assurée. « Et je n’en doute pas une seconde. Il y aura une justice. » Enfin elle releva la tête, croisa le regard fou de son interlocuteur qui lui transperça un peu plus le cœur et continua. « Ils payeront. Ce sont mes parents. Mais ils payeront. Parce que… Je veux croire que … » Mais Willys s’arrêta là, secoua la tête et décroisa ses bras. « Je vais pas me lancer dans des grands discours, t’en a rien à foutre pas vrai ? Je veux dire, t’as pas envie d’entendre ça, surtout pas venant de moi. » A nouveau elle marqua une pause, plus courte cette fois ci, juste le temps de prendre une longue respiration.

« Ils payeront. » Répéta t’elle presque pour elle, comme si elle réalisait que oui, ses parents étaient condamnés, quoi qu’ils fassent, quoi qu’ils invoquent pour leurs défenses, ils resteraient à jamais des monstres qui au nom de leur confort avaient décidé de briser des vies. Elle ne pouvait pas leur pardonner ça. Par Odin elle ne voulait plus rentrer chez elle, après un regard vers la porte elle se sentait soudainement incapable de retourner s’installer sur son canapé comme si de rien n’était. La nausée s’était emparé d’elle comme le jour où elle avait appris la double vie des Weiss. « Le SOLDAT… C’est pour ça… J’avais remarqué que tu ne venais plus et je me demandais… » Encore une fois elle ne termina pas sa phrase tant, tout d’un coup, elle réalisa que continuer la conversation avec ce garçon était totalement déplacé et incongru. « Je ne sais pas quoi te dire. » Avoua t’elle d’une voix éteinte. C’était franc, elle ne savait plus comment réagir, tout lui manquait et elle se sentait vide, si vide soudainement. Que pouvait-elle bien ajouter après tout ? Le prier de ne pas la mettre dans le même panier que ses ordures de parents ? Non, elle n’en avait même pas la force parce qu’elle se sentait encore profondément coupable de n’avoir rien vu, rien deviné, d’avoir profité de leurs avantages sans se poser de questions. Il l'avait prévenu, elle avait eu ce qu'elle avait voulu.


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MessageSujet: Re: I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini]   I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini] Empty01.06.16 22:51



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Plus j’avançais dans mon récit et plus la fille Weiss pâlissait. Je ne voulais pas me soucier d’elle et pourtant, son état m’inquiétait malgré moi. Elle semblait devenir de plus en plus petite au fur et à mesure que j’avançais dans mon histoire sordide. Comme si elle réalisait peu à peu de quoi je lui parlais et que ce poids était trop lourd pour ses frêles épaules. Mon but n’était pas de transposer mon fardeau sur elle. Mais, elle avait voulu savoir. Elle avait insisté. Est-ce que cela lui était réellement d’un quelconque secours ? Je n’en étais pas sûr.

Mes yeux étaient perdus, au loin, dans mes souvenirs, tandis que les siens semblaient chercher une réponse dans le sol. Tous deux au même endroit et pourtant si loin en cet instant. Je ne l’entendis presque pas parler. Ou plutôt, c’est mot mirent du temps à s’imprimer dans mon esprit. Lorsque leur sens m’atteignit, elle avait relevé les yeux et me fixait avec une flamme nouvelle. Elle avait une soif de justice, cette même volonté de justice que j’avais abandonné il y a bien longtemps. C’était presque drôle comme elle ressemblait à Fang en cet instant, cette file qui aurait dû être mon ennemie. Quoi que, mon ami n’aimerait sans doute pas être comparé à une fille de collabos.

Elle n’arrêtait pas de dire que ses parents allaient payer mais même si jamais je ne pourrais leur pardonner, je savais bien que cela ne ramènerais pas mes parents. Le mal était fait et aucun emprisonnement, aucun jugement ne pourrait effacer ça.

« S’ils ont un minimum de conscience, ils paient déjà. Prendre une vie, même indirectement, c’est perdre une partie de son âme. »

Je parlais en connaissance de cause. En tant que membre du SOLDAT, j’avais participé à mon quota de batailles et, même si je faisais toujours en sorte de blesser mais pas de tuer, il m’était déjà arrivé de prendre une vie en état de légitime défense. Je ne savais pas comment faisait la section archer et sniper du SEED pour supporter leurs missions d’assassinat. Je ne savais pas comment Aiden arrivait à se coucher le soir sans repenser à toutes ses victimes.

Elle commença a rebondir sur ma phrase concernant le SOLDAT. Alors comme ça elle s’était inquiétée de ce que je devenais ? L’ironie de la chose devait bien la frapper maintenant. Bien vite, elle se rendit compte que tout ça… Notre conversation, le simple fait de se retrouver l’un en face de l’autre… C’était insensé. Qu’est-ce que nous pouvions bien nous dire, le fils de résistants et la fille de collabos ? Que pouvions-nous bien avoir en commun si ce n’est le prix du sang ? Et je n’étais pas assez fou pour considérer que c’était à elle de le payer.

Face à l’impasse dans laquelle nous nous trouvions, je ne savais pas comment réagir. Je n’avais rien à lui dire, mais je ne pouvais pas la laisser comme ça, vacillante et pâle comme la mort au beau milieu de la rue. Gêné, je me passais la main à l’arrière des cheveux. Réflexe stupide que j’avais depuis aussi longtemps que je me souvienne.

Soudain, une sorte de sixième sens hérité de mon entrainement au SOLDAT m’informa que quelqu’un nous observait. Cette sensation de brûlure à la base de mon coup ne me trompait jamais. Tandis que je me retournais à demi, lentement, sans précipitation, je pu me rendre compte qu’il s’agissait d’un soldat galbadien en patrouille. Il ne manquait plus que ça…

Le soldat se dirigea droit vers nous, sans doute intrigué par nos têtes à faire peur. De mon côté, j’avais l’air proche de l’explosion tellement mes sentiments contradictoires s’entremêlait et la fille… elle semblait sur le point de tourner de l’œil.

« Ce jeune homme vous causerait-il des problèmes, Mademoiselle ? »

Je jetais un regard froid au Galbadien. Ma patience et ma maîtrise de moi-même approchait dangereusement de la limite et comme vous vous en doutez, mon passif avec l’armée Galbadienne était loin d’être le meilleur. Il ne savait pas dans quelle poudrière il venait juste de mettre les pieds.


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MessageSujet: Re: I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini]   I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini] Empty02.06.16 0:26

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Le malaise, le grand malaise. Que dire de plus ? A priori ils avaient joué toutes leurs cartes, pourtant ils restaient là, l’un face à l’autre, empêtré dans une gêne immense sans qu’aucun d’eux ne cherche à briser la glace. À vrai dire Willys n’avait plus tout à fait la sensation d’être là, sonné, elle prenait lentement conscience de tout ce que ces nouvelles informations impliquaient et son esprit les enregistrait avec la plus grande des difficultés. La petite fille en elle, celle qui n’avait pas encore accepté la vérité sur ses parents, cherchaient encore à comprendre, refusant toujours de croire qu’ils étaient des monstres sans scrupules qui pour le bien de leur petit confort n’avaient pas hésité une seconde à collaborer avec l’ennemi. Cette petite fille cherchait des réponses, tentait de comprendre pourquoi son cher papa et sa tendre maman avaient retourné leurs vestes, si quelque chose, quelqu’un ou un quelconque évènement les avaient conduit à devenir ces répugnantes personnes si loin de l’image qu’elle avait jusqu’alors d’eux. Eprouvaient ils des remords ? Comme le suggérait Lucian, payaient-ils chaque soir le prix de leurs abominations ? Pensaient-ils souvent au jour où ils avaient retrouvé leurs bureaux saccagés et tremblaient-ils en songeant à la colère d’un petit garçon qui n’oublierait jamais qu’ils étaient responsables ? Comment pouvaient-ils seulement trouver le sommeil ? Comment, toutes ses années, avaient-ils pu lui cacher cela ? Et est-ce que leur collaboration avec Glabadia était-elle toujours effective ? Continuaient-ils de vendre des informations aux ennemis sans éprouver ne serait-ce qu’un instant de la honte ?

« Je ne me sens pas bien, pas bien du tout en fait. »
Confessa t’elle en relevant la tête, incapable de savoir si elle allait fondre en larmes ou décharger sa colère de manière incongrue comme elle en avait le secret. Elle n’avait cependant pas remarqué que son interlocuteur ne s’intéressait plus à elle, que son regard s’était très directement dirigé vers une silhouette qui se dirigeait droit vers eux et qu’elle n’avait absolument pas remarquée jusqu’alors. Depuis quand ce soldat Galbadien les observait il ? Toujours sous le choc et définitivement toujours déconnecté de la réalité, Willys observa les deux hommes d’un air hagard. Le premier, au bord de l’implosion, toisait l’autre en contenant sa rage pendant que le second attendait manifestement une réponse. Une réponse ? Oh ! Une réponse. Elle devait lui dire quelque chose, n’importe quoi pour qu’il s’éloigne avant que l’inconnu n’intervienne en premier. « Oh non… Non non, vous savez c’est… Euh… Dispute. Dispute de couple. » Pardon ? Le ton employé avait au moins le mérite de souligner poliment qu'il les dérangeait, elle n'avait aucune envie de gérer ça. Au fond elle paniquait un peu, sachant pertinemment que si il restait dans les environs cela pourrait mal finir, mais la soudaine fatigue et fébrilité qu'elle avait accumulée en supportant les nouvelles de l'inconnu l'aidait à avoir un ton particulièrement crédible et non conduit par la nervosité contrairement à son habitude. « Laissez-nous régler ça, mais c’est très gentil de votre part de vous être inquiété pour moi, vraiment, mais nous sommes deux adultes et… Nous allons régler ça en adulte, n’est-ce pas ? » Willys aurait voulu s’enterrer. La panique faisait d’elle une bonne menteuse, elle se raccrochait à la première bêtise qui lui passait par la tête mais elle était capable de tenir le rôle aussi longtemps que nécessaire. Ce n'était même pas la résistance qui lui avait permis de se "sauver" des situations en jouant un rôle, elle avait toujours eu cette fâcheuse manie qui parfois la plongeait dans des galères bien plus grandes que celles auxquelles elle voulait échapper initialement. Elle n'avait donc, comme bien trop souvent, pas franchement réfléchis. Elle jugeait cependant que son idée n’était pas idiote, que toute personne censée se serait excusé et aurait fait demi-tour. Après tout c’était personnel une affaire de couple, personne n’avait le droit de s’en mêler si on invitait gentiment l’autre à passer son chemin il le passait, point… Enfin... C’est ce qu’elle pensait.

Sceptique le soldat observa le « couple » un instant avant que les traits de son visage ne se détendent. « Allons bon, et qu’est-ce qu’il vous arrive les jeunes ? » Willys écarquilla les yeux, comme si elle n’arrivait pas à concevoir que ce type décide de leur faire la conversation, craignant soudainement pour sa vie. En effet, l’inconnu à ses côtés semblait être à tous moments prêts à tordre le cou de l’indiscret et il n’était pas difficile d’en deviner les raisons. Il devait avoir une haine profonde contre tout ce qui se rapportait à Galbadia, les tenant pour responsable de la situation. De sa situation. Elle aurait soudainement mis main au feu qu’il ait rejoint le corps armé du SOLDAT dans l’idée de se venger un jour mais peut être délirait-elle soudainement. Mais comment diable s’était-elle débrouillée pour se fourrer dans une situation pareille ? « Laissez donc vos problèmes de côté, il y a des choses tellement plus graves dans la vie. Vous avez une vraie chance de vous être trouvé par ces temps, c’est précieux ça vous savez ? » Elle savait surtout que si elle n’agissait pas au plus vite, la chance de ce type ce serait de se faire défigurer. Une chance de s’être trouvé avait-il dit ? Ah ! Quelle mauvaise ironie. C’était tellement déplacé, tellement malvenu, ni l’un ni l’autre n’avait besoin de ça après la discussion qu’ils avaient eue et déjà elle crevait de honte de les avoir entraîné là-dedans et bien que toujours fébrile, il fallait donc qu’elle les sorte de là au plus vite. « Oui oui c’est ça, ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants on connaît le refrain merci beaucoup on va rentrer maintenant. » La jeune fille fixa l’inconnu mais n’osa pas le toucher, même si l’envie de saisir son bras pour qu’ils s’en aillent plus loin la titillait Willys n’arrivait tout simplement pas à le faire. Elle espérait qu’il la suive et déjà elle s’avançait de quelques pas en lui jetant un regard par-dessus son épaule, priant de toutes ses forces pour qu’il la suive sans broncher. C’était sans compter une nouvelle intervention délirante de l’indiscret… « Ahah elle est drôle ta copine ! » Rugit-il avant de leur offrir un grand sourire. « Réconciliez-vous va, allez garçon, c’est une femme reconnais que tu avais tort même si tu ne sais pas pourquoi et tout se passera bien. » Bien, cet homme venait de perdre toute estime à ses yeux, Willys n’avait jusqu’alors rien contre lui, il paraissait même somme toute sympathique mais autant dire qu’après cette réflexion elle l’aurait volontiers enchainé si la situation s’y prêtait. Cependant il y avait quelque chose de plus grave puisque l’inconscient pressa amicalement le bras du SOLDAT avec un regard complice, comme si, malgré l’uniforme, ils étaient des hommes, et les hommes ça se soutient, ça se comprend. Le monde s’arrêta une demi-seconde et tandis qu’elle imaginait déjà l’inconnu tuer de sang-froid ce pauvre hurluberlu, Willys se jeta sur lui pour le retenir sans penser qu’il aurait certainement des réflexes bien plus rapides que les siens.


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MessageSujet: Re: I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini]   I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini] Empty06.06.16 21:38



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Elle ne se sentait pas bien ? Et bien comme ça nous étions deux. Une part de moi avait toujours eu envie de me retrouver face à cette famille. Leur faire comprendre l’impact que pouvait avoir certaines de leurs décisions. Mais quand je m’imaginais la scène, je voyais plutôt le père de famille face à moi. Pas une fille plus jeune que moi et visiblement totalement dépassée par mes révélations. Si elle se doutait des activités de ses parents, elle n’avait encore jamais eu le droit à un récit de première main de leurs exploits. Maintenant que la vérité était sortie (une vérité qu’elle ne contestait même pas), je ne savais pas quoi faire. Je m’attendais qu’elle me dise que ses parents n’avaient rien à voir là-dedans ou qu’elle rétorque d’un air de dédain qu’avec leurs activités, mes parents ne pouvaient s’en prendre qu’à eux-mêmes ou encore qu’elle fuie directement dans sa grande maison. Elle ne faisait pourtant rien de tout ça et tout ce que nous pouvions faire, c’était nous regarder en chien de faïence.

Et bien sur, cette attitude attira l’attention d’un soldat galbadien. Comme si la situation n’était pas déjà assez difficile comme ça, le voilà qui se mettait à poser des questions. Il ne pouvait pas se mêler de ses affaires ? Les Galbadiens allaient-ils donc un jour foutre la paix au peuple de Timber ? Partie comme l’était ma journée, j’allais encore me retrouver mis aux arrêts. Stoppant d’un coup la réplique cinglante qui s’appretait à sortir de ma bouche, la jeune fille pris la parole. J’avais eu un apperçu un peu plus tôt de ce que cela donnait lorsqu’elle parlait et qu’elle était nerveuse. Le pire était à venir.

Cela ne manqua pas. Après son demi-frère, voilà que j’étais son petit ami maintenant. Quelle montée en grade… Espérons que cette explication suffise et que l’envahisseur reparte comme il était venu. S’il s’éternisait trop, je ne pouvais répondre de rien. J’avais beau savoir au fond de moi que tous les galbadiens n’étaient pas bon à brûler en enfer – après tout, Selena était bien née à Deling – la vue de cet uniforme ravivait beaucoup trop de mauvais souvenirs. En plus de cela, en racontant à la jeune fille mon histoire, c’est comme si j’avais revécu tout cela une deuxième fois. Alors ajouter un soldat à l’équation… Ca ne pouvait que mal finir. J’écoutais la file déblatérer sa petite histoire de dispute de couple. Il ne me restait plus qu’à intervenir pour corroborer sa version.

« Ouais. Voilà. En adulte. »

C’était le mieux que je puisse faire sans tomber sur le pauvre garde et lui faire regretter d’être venu nous déranger. J’étais à bout de nerf. Un rien pouvait me faire basculer. Et là, l’impensable se produisit… Voilà que le soldat se prenait pour un conseiller matrimonial. J’échangeais un regard consterné avec la fille Weiss. Ce type devait être un très mauvais soldat. N’importe quelle personne avec un minimum d’instinct de survie aurait senti l’aura meurtrière qui se dégageait de moi. Jamais je ne passerais à l’acte, bien sûr. Enfin, pas pour tuer. Blesser sans aucun problème mais tuer… Comme je l’avais déjà dit, je ne prenais pas cet acte à la légère. Tandis que l’homme se perdait un peu plus dans ses banalités sur la vie et sur l’amour, j’essayais de retenir un tic nerveux au niveau de ma joue gauche. Il commençait vraiment, mais alors vraiment à me taper sur les nerfs. J’étais plus calme et imperturbable d’habitude. Cela ne me ressemblait pas. Galbadia et tout ce qui s’y rapportait avait pourtant le don de me faire sortir de mes gonds. C’était spécifiquement pour ça que je n’acceptais jamais de mission sur ce territoire. C’était trop dangereux à la fois pour le SEED mais aussi pour moi.

Une chance de s’être trouvé ? Honnêtement, je me maudissais plutôt d’être venu ce matin-là. Face au regard insistant de la fille – je ne connaissais d’ailleurs toujours pas son prénom –, je fis un pas dans sa direction. Mais bien sûr, l’hurluberlu ne nous laissa pas le temps de nous éclipser. Comme si sa remarque sexiste au possible n’était pas déjà une condamnation suffisante, il fit l’erreur de me toucher le bras. Il existe deux catégories de personnes à ma connaissance qu’il ne faut jamais toucher sans leur consentement : les anciens détenus et les enfants des rues. Malheureusement pour lui, j’appartenais à la deuxième catégorie.

Instinctivement, sans même lui laisser le temps de se rendre compte de ce qui lui arrivait, j’attrapais son bras dans une clé de bras avant que ma tête entre en collision avec la tempe du soldat. Il tomba comme une feuille sur le sol. Le tout s’était passé en à peine deux secondes si bien qu’à part Willys, personne n’avait pu voir ce qui venait de se passer. Embêté et ne sachant pas trop quoi faire du soldat, je me passais négligemment une main dans les cheveux.

« Une idée de l’endroit où je pourrais cacher le corps ? »

Devant l’air affolé de la jeune femme, je haussais vaguement les épaules.

« Du calme, il est en vie. Je vais le laisser à côté d’un bar, une bouteille à la main. Il aura trop honte pour se plaindre. »

Enfin, c’était à espérer. De toute façon, d’ici qu’il se réveille je serais surement loin d’ici et pour elle, personne ne viendrait inquiéter la fille des informateurs préférés du régime de Deling non ?

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MessageSujet: Re: I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini]   I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini] Empty07.06.16 23:28

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Si seulement chacun s’en était tenu au rôle qu’elle leur avait distribué mentalement, dans sa tête tout était pourtant si clair ! L’inconnu avait rempli sa part du contrat, il était entré froidement dans le jeu et avait fourni l’effort de la suivre dans son mensonge tout à fait déplacé. Intérieurement, elle l’en remerciait, et la jeune femme comptait déjà lui présenter ses plus plates excuses quand le figurant aurait quitté la scène. Mais ce soldat qui était censé passé son chemin, qui aurait dû passer son chemin, avait décidé de tenir un plus grand rôle, de s’accrocher au triste « couple » et ce, même s’il l’ignorait, à ses risques et périls. Tout le corps de Willys tremblait maintenant, car encore une fois elle savait, elle savait que la situation allait dégénérer et accompagnée d’un profond sentiment d’impuissance elle voyait s’éloigner au loin l’espoir qu’ils s’en tirent sans encombre. L’imbécile heureux avait accompagné sa dernière remarque d’un geste, ils étaient fichus.

Willys avait voulu se jeter sur l’inconnu mais trop tard, ce dernier avec une rapidité déconcertante venait de mettre à terre le pauvre homme et elle, stoppée dans son élan, failli rentrer dans celui qu’elle souhaitait retenir. Les yeux exorbités, Willys recula alors vivement de quelque pas chancelant en observant le corps du garde inanimé à ses pieds. Se pouvait-il que… ? Terrifiée, la jeune fille releva la tête vers le mercenaire, la bouche entrouverte et le regard pleins d’interrogations, incapable de verbaliser quoi que ce soit. Qu’allait-il faire si… ? Mais après une seconde au goût d’éternité, l’insensible lui assura qu’il était en vie, la priant de la calmer avant d’exposer son plan. À cet instant elle porta une main à sa poitrine et prenant une longue inspiration bruyante lui donnant des airs d’asthmatique en pleine crise, Willys finit par retrouver ses esprits avec toutes les difficultés du monde.

« Non… Non non non, tu plaisantes ? Tu te fous de moi ?! »
Elle hurlait à voix basse pour être sur de n’être entendu que de lui, sur articulant chaque mot avec un regard empreint de démence et de colère. « Tu ne vas rien cacher du tout tu entends ?! Merde ! Dans quelle merde tu nous as foutus c’est pas vrai ! Tu pouvais pas te contrôler ? Te dire que… Que c’était juste un pauvre type qui… C’est pas vrai ! » Répéta t’elle en passant une main dans ses cheveux en désordre, l’autre posé sur ses hanches tandis qu’elle regardait autour d’elle, soudain inquiète que quelqu’un ait été témoin de ce très mauvais spectacle. Sa gorge était si sèche, son souffle restait haché et malgré ses tentatives, impossibles de retrouver le calme, la machine Weiss était lancée. « Trop honte pour se plaindre tu dis ? Et si c’était pas le cas, hein ? Peut être bien qu'il est pas si fier que ça. » Continua t’elle en le dévisageant à nouveau. « T’es bien tranquille toi, tu vas repartir faire tes petites missions. Mais moi, t’as pensé à moi ? Il va me recroiser ce type, et à ce que je sache je suis pas intouchable, sous ses airs d’imbécile heureux, c’est peut-être le pire des enfoirés ! »

Avalant avec difficulté sa salive, Willys serra les dents, toujours en rage contre son interlocuteur. Bien sur il avait des raisons mais à cet instant elle refusait de lui en trouver. Elle se serait volontiers lancée dans une longue tirade pour le questionner sur son entraînement du SOLDAT, lui demander s’il était tout à fait normal qu’un homme soi-disant entraîné cède ses pulsions et mette un individu à terre sous le simple motif qu’il l’avait ennuyé - où était le professionnalisme bon dieu ? - mais ce n’était pas le moment ni l’endroit, elle avait au moins conscience de ça. Autre chose la poussait à se taire, cette violence inouï qui avait éclaté sans prévenir l'avait choqué.  Derrière le masque impassible de ce soldat se cachait une colère sourde qui menaçait d'exploser à tout moment, elle en avait eu un aperçu et elle savait maintenant de quoi il était capable. Se tenir à carreau était sûrement une bonne idée, s'éloigner au plus vite de ce garçon aussi. Pourtant elle ne fuyait pas, toute paniqué qu'elle etait elle ne se laissait pas le temps d'être effrayé par le responsable. D'ailleurs à aucun moment elle n'avait envisagé de le pointer du doigts et de le laisser gérer cette situation seul, ils étaient soudainement une équipe avec un problème à gérer ensemble. Tout être normalement constitué aurait sûrement agit autrement et mettre cela sur le compte qu'elle n'avait certainement pas retrouvé totalement ses esprits ne justifiait pas tout...

Et maintenant donc, il voulait l’abandonner dans une ruelle et s’amuser à créer une mise en scène ? Willys ne pouvait s’empêcher d’imaginer la suite et elle voyait déjà le garde parler contrairement à ce que l'agresseur lui assurait. On ne savait jamais vraiment quelles représailles pouvaient tomber dans ce genre de circonstance, la loi à Timber était incompréhensible, l’armée de Winzer Deling étaient maître, ils faisaient ce qu’ils leur traversaient la tête sur le moment sans réfléchir. Justice n’était pas Galbadiens. Et puis elle était censée ne pas attirer l’attention sur elle, et si soudainement ils se décidaient à mener une enquête contre elle ? Rien qu’à la pensée de ce qu’ils pourraient trouver dans sa chambre elle manqua de peu de tourner de l’œil. Être la fille de ses parents ne la tirerait certainement pas d’affaire.

« Aide moi à le soulever. » Ordonna t’elle brutalement. « On l’emmène chez moi le temps qu’il retrouve ses esprits. » Déjà elle s’avançait vers le corps, passant un bras autour de son épaule et le soulevant avec moins de difficulté qu’on ne pourrait le penser. « S’il parle, s’il attire d’une quelconque façon l’attention sur moi, je suis foutu, ok ? Pas envie de m’attarder là-dessus, seulement pour le moment cet hurluberlu pense qu’on est ensemble et on peut encore jouer là-dessus. Quand il se réveillera, à espérer qu’il se souvienne de quelque chose, je n’aurais qu’à présenter mes excuses, lui dire que tu es violent, incontrôlable, mais que je songe sérieusement à la séparation parce qu’un type comme ça c’est pas possible ! Blabla vous avez raison mademoiselle, prenez soin de vous et tenez-vous à l’écart de ce malotru. Il va pas se retourner contre moi alors que selon les apparences je l'aurais aidé pas vrai ? Et toi à ce moment-là, tu seras partis. Avec un peu de chance, il n’ira cette fois pas chercher plus loin. » Le don de compliquer les choses, oui. Mais elle avait bien trop peur et soudainement son idée tordue devenait pour elle brillante. Elle avait en tout cas retrouvé la raison et paraissait plutôt déterminé à les sortir de cette situation. « Allez aides moi, j’arriverais pas à le traîner toute seule jusqu’à la bas. » Il n’y avait plus qu’à espérer qu’il la suive dans ce nouveau délire…

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MessageSujet: Re: I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini]   I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini] Empty11.06.16 19:06



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Ca y est, la fille Weiss avait totalement pété un boulon. Je pouvais le dire rien qu’à sa tête de poisson fraichement sorti de l’eau. On aurait vraiment dit qu’elle allait se sentir mal, s’étouffer et me laisser avec un deuxième corps sur les bras. Vraiment, ça m’apprendra à vouloir faire plaisir à Fang et revenir au pays. Il n’y avait plus rien pour moi ici. Pourtant, encore maintenant, je ne pouvais m’empêcher d’y revenir, immanquablement attiré. C’était vraiment stupide.

Toute cette situation était grotesque. De ma présence ici à cette fille qui avait retrouvé suffisamment de constance pour me hurler dessus. Ses propos ne me faisaient ni chaud ni froid. Jusqu’à ce qu’elle me dise que je n’avais qu’à me contrôler. Mon regard se fit encore plus polaire.

« Ca fait treize ans que je me contrôle. »

Rien de plus, rien de moins. A elle de faire ses propres conclusions sur ce que je voulais dire par là. Evidemment que j’avais eu des envies de meurtres concernant ses parents. Sans eux, je serais toujours entouré d’une famille aimante. Revivre une nouvelle fois tout ça en le racontant, c’était trop pour moi. L’autre abruti avait été la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase.  

La harpie mettait en doute mon plan. Grand bien lui fasse. Je me contentais de hausser les épaules. Elle s’imaginait peut être que cette débâcle n’aurait aucun impact sur moi ?

« S’il a remarqué mes yeux, j’aurais aussi des problèmes avec ma hiérarchie. »

Un nouveau haussement d’épaules de ma part. A vrai dire, ce ne serait ni la première ni la dernière fois que cela arriverait. Peut-être qu’ainsi ils comprendraient pourquoi je refusais les missions galbadiennes.  Ils me savaient déjà imprévisible.

Elle devait être terrorisée, la fille Weiss. Pourtant, elle n’avait vu qu’une infime partie de mes capacités. N’importe quel cadet bien entrainé pouvait en faire autant. Bon, peut-être pas tous, mais Eirena et la fille au T-Rex très certainement. La peur… quel étrange concept. Je me souvenais vaguement de ce que ça faisait bien entendu. Je n’étais pas né comme ça. C’était le SOLDAT qui avait fait de moi ce que j’étais aujourd’hui. Un être incapable d’appréhender les risques liés à ses actions. Je savais bien, au fond, que Zack était censé être ma conscience et mon chien de berger pendant les missions. Curieux, j’avais même profité d’un moment d’inattention d’un des médecins de la BGU pour lire ses conclusions à mon sujet. C’était sans appel. « L. A. M. a de grandes difficultés à détecter les menaces imminentes dans son environnement et à apprendre à éviter les situations dangereuses, caractéristiques de son comportement qui, selon toute probabilité, ont contribué au fait qu’il a souvent mis sa vie en péril »

Alors qu’elle m’ordonnait de l’aider à soulever le soldat, je ne manifestais aucune émotion. SI cela pouvait lui faire plaisir de ramener cet idiot chez elle. C’était peut-être son genre après tout pour ce que j’en savais. Alors qu’elle attrapait le soldat pour le tirer, je ne pus m’empêcher de lâcher un profond soupir. Et elle parlait, parlait, parlait. A croire que rien ne pourrait jamais l’arrêter. Son plan n’était pas quinze fois meilleur que le mien ceci dit. A part reporter tout le blâme sur moi et rendre mes futurs déplacements en ville plus compliqués bien sûr. Mais soit, au pire, je pourrais tous les assommer. Ca rendrait Fang fou de joie.

« Laisse… »

J’attrapais le soldat et, comme s’il ne pesait rien du tout, je le plaçais en travers de mon dos. Autant que je m’occupe de mes propres ordures non ? Et puis le trainer à deux me demandait au final plus d’efforts.

Alors que je me relevais sans trop d’effort, je sentis une petite main tirer sur l’ourlet de mon pantalon. Légèrement crispé, je me retournais vivement pour me retrouver nez à nez avec un gamin des rues. Tellement semblable à celui que j’avais été il y a des années.

« Monsieur Lucian ? Vos yeux… Oui, c’est bien vous ! An… Ander m'a dit de venir vous trouver. »

Mon regard s’adoucit d’un coup. Je savais pourquoi il venait. Me penchant à son niveau, je maintenais d’une seule main le soldat. J’attrapais l’équivalent de la paie de ma dernière mission ainsi que quelques friandises que je gardais toujours sur moi lorsque je visitais Timber. Je foutrais l'enveloppe et les friandises dans les mains du jeune garçon.

« Pense à partager avec les autres. Comme d’habitude. Si vous avez besoin d’autre chose, attendez que je ressorte de cette maison. »

Je tapotais ensuite l’épaule du gamin dans un geste fraternel. La petite bande d’Ander était constituée de gamins plus attachants les uns que les autres. Si je pouvais leur faciliter ne serait-ce qu’un peu la vie, c’était toujours avec plaisir.

« Alors c’est vrai ? Vous étiez vraiment comme nous ? »

L’espoir qui brillait dans les yeux de ce petit me fit presque mal au cœur. Je me contentais de hocher la tête. Je n’avais pas spécialement envie que la harpie connaisse également cette partie-là de ma vie. Les nuits dehors. La peur chevillée au cœur que quelqu’un vienne pendant que tu dors dans une ruelle… C’était bien trop personnel.

Le gamin reparti comme il était venu en faisant de grands signes de ses petits bras. De mon côté, je n’avais que trop trainé. Même si l’action n’avait durée qu’une petite minute et que la rue était déserte, il pouvait toujours y avoir quelqu’un en train d’observer à une fenêtre.

Je me retournais donc vers l’impatiente qui me faisait signe de me dépêcher. J’allais encore entendre parler du pays… Il était maintenant temps de pénétrer une nouvelle fois dans l’antre du diable.


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MessageSujet: Re: I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini]   I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini] Empty12.06.16 11:33

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« Ça fait treize ans que je me contrôle. » Willys n’avait pas réagi. Les mots lui étaient parvenus bien sur, mais elle avait sur le moment ignoré la menace, bien trop préoccupée par le problème qu’elle tentait de résoudre pour leur sauver la mise. La phrase cependant continua de se répéter dans son esprit, comme si ce dernier cherchait à tirer la sonnette d’alarme, la poussait à prendre le temps de décortiquer et de comprendre correctement tout ce qu’elle sous-entendait. « Ça fait treize ans que je me contrôle. » Et s’il le perdait, ce contrôle, donc ? Retrouverait-on les corps inertes des Weiss un beau jour de printemps, morts et punis ? Avait-il déjà planifié la façon dont il leur ôterait la vie ? Imaginé cette scène des centaines, des milliers de fois, attendant le jour où il se sentirait capable de passer du fantasme à la réalité ? Treize ans qu’il taisait cette envie, qu’il maîtrisait cette pulsion, mais treize ans qu’il s’infligeait régulièrement le spectacle du quotidien de la famille qu’il haïssait comme pour ne jamais oublier, entretenir la rage qu’il disait « contrôler ». Pour la première fois alors la jeune femme pensa qu’elle était peut-être en danger en présence de ce mercenaire qui, manifestement, n’avait réglé ni ses problèmes de colère ni ses soucis de vengeance. Alors qu’elle supportait le poids du soldat Galbadien et que son interlocuteur l’invita à le laisser faire, étrangement muette elle s’exécuta en le détaillant avec inquiétude. Pauvre inconsciente qu’elle était, elle allait inviter chez elle cet homme dont elle ne savait rien, sinon que ses parents avaient indirectement été tués par les siens et qu’il rôdait depuis lors devant leur maison en attendant son heure. Ces seuls arguments étaient assez lourds pour pouvoir constater que l’idée était plus que mauvaise mais comme si cela ne suffisait pas il y avait en plus de cela ce charmant aperçu de la violence qui sommeillait en lui derrière les airs impassibles qu’il se donnait. Et elle allait lui ouvrir la porte de chez elle ? Avait-elle perdu la raison ? De toute évidence. Encore une fois elle n’avait pas réfléchi, dans la précipitation avait concocté un plan aussi stupide que bancale sans penser à aucun moment à l’identité de celui qui lui faisait alors office de compagnon d’infortune. Non, elle ne pouvait pas faire ça, il fallait qu’elle le retienne, qu’elle agisse avant que…

Un gamin des rues apparu alors. Blême, Willys le vit s’avancer vers l’inconnu. L’enfant ne semblait même pas remarquer que celui qu’il regardait avec admiration portait sur son dos le corps inconscient d’un Galbadien. Non, tout ce qui l’importait c’était qu’un certain Ander l’avait informé qu’il pourrait le retrouver ici. La jeune femme détailla longuement ce petit bonhomme, ses yeux remplis d’innocence qui avaient pourtant sûrement vu bien plus qu’elle. Avec culpabilité, elle se souvint des discours de sa mère qui l’invitait toujours à se tenir éloigné de ces « gamins répugnants », elle lui répétait toujours qu’ils étaient sales, portaient de nombreuses maladies, étaient violent, cruel, qu’il fallait les éviter à tout prix. Jeune et trouillarde, Willys avait entendu et appliqué les discours d’une mère qu’elle respectait alors plus que tout. Elle se tenait à l’écart de ces enfants qu’elle pouvait parfois croiser en allant à l’école ou lorsqu’elle était chargée de courses. Elle se souvint qu’un jour, l’un d’eux lui avait parlé, elle l’avait ignoré mais l’autre continuait de vouloir discuter avec elle. Willys avait eu beau accéléré le pas, pétrifié à l’idée des microbes et des maladies qu’il portait, le gamin l’avait suivi jusqu’au moment où elle s’était enfermée chez elle et où elle avait fondu en larmes, persuadé qu’elle allait attraper le mal des gamins des rues et que ses parents allaient la jeter de chez elle. Comme elle avait honte de ses souvenirs, aujourd’hui heureusement Willys regardait ces enfants avec bien plus de compassion. Malgré tout elle gardait une certaine distance, comme si la peur que lui avait inculquée sa mère sommeillait toujours quelque part. Il lui avait pourtant été donné à plusieurs occasions de se « racheter » en leur offrant nourriture et vêtements lors de ronde que Meera entreprenait. Cette dernière invitait d’ailleurs les enfants à se rendre dans son établissement, mais souvent bien trop sauvage et méfiant, peu d’entre eux acceptaient l’offre.

Se racheter… C’était toujours ça le problème. Vouloir faire le bien comme si cela allait excuser ses actes, sa façon d’avoir pensé. Comme si devenir résistante allait effacer les horreurs des actes de ses parents. Faisait elle les choses avec sincérité ou pour se racheter ? Mais Willys chassa rapidement au loin ces pensées, sentant sa gorge se serrer et ses yeux s’humidifier. C’était le sujet délicat, celui qu’il ne fallait pas aborder, celui dont elle ne voulait pas penser.

Lucian. Lucian Morgenstern. Elle pouvait maintenant mettre un nom sur le visage, réalisant soudainement que jusqu’alors ni l’un ni l’autre ne s’était présenté à son interlocuteur. Sous ses yeux, le mercenaire se transforma. Bien sûr il gardait un certain détachement donnant l’impression que rien ne pouvait l’affecter, mais il était avec cet enfant paternel, bienveillant. Le soldat avait plongé sa main dans sa poche et en avait extirpé quelques bonbons qu’il invitait à partager avec les autres. Willys n’osait intervenir, se contentant d'observer cette nouvelle facette de sa personnalité, curieuse. Elle se tenait à quelques mètres de la scène, les bras croisé et alors que tout son corps tremblaient violemment cette nouvelle image qu'il donnait de lui la rassura un peu. S’attendant à tous moment à ce qu’une patrouille déboule de l’autre côté de la rue, elle n’osait rappeler l’homme à l’ordre mais la peur lui glaçait les entrailles. Aussi, quand l’enfant s’éloigna, elle fit un signe de la main pour le conduire chez elle. Plus de temps à perdre, ils seraient mieux à l’intérieur pour réfléchir à la suite à l’abri des regards. Là-bas il seraient seuls, ils n’allaient croiser ni sa sœur, ni ses parents, et a priori il n’intenterait rien contre sa vie. A priori.

« Pose le là. » Pendant qu’elle fermait la porte à clé, elle pointa du doigt le canapé du salon. En bon soldat le jeune homme s’exécuta, la résistante le rejoint quelques secondes plus tard, les bras toujours croisés, l’air profondément embarrassé. « Willys. » Se présenta-t-elle enfin en le regardant dans les yeux, sentant que c’était une information qu’elle lui devait. Elle n’eut pas le culot de rajouter une formule de politesse, le « enchanté » passerait mal, très mal. Secouant légèrement la tête elle reprit. « C’est la pire des idées de te faire revenir ici, je suis désolé. » C’était sincère. Elle n’avait pas réfléchi à tout ce que cela impliquait, encore une fois égoïste qu’elle était-elle n’avait pensé qu’à elle, qu’à son petit confort, alors que bien sur lui aussi avait des choses à perdre.

« On va pas s'éterniser, ça sera juste plus facile de réfléchir ici qu'à l’extérieur, si quelqu’un passait et nous remarquait c’était foutu pour nous alors j’ai pensé que… » Sans finir sa phrase, elle commença à faire les cent pas en frottant ses mains l’une contre l’autre nerveusement. Bien sur elle le tenait en partie responsable de ce qui était en train de leur arriver, mais elle savait aussi que si elle ne s'était pas enlisé dans ce mensonge stupide ils n'en seraient pas là. Inutile de se rejeter la faute, ils étaient tous les deux coupable et c'est pour cela qu'elle voulait qu'il résolve la chose à deux. Lui faisait elle confiance pour autant ? Pas vraiment. Mais toute cette situation lui échappait, n'ayant plus d'emprise sur rien elle se laissait avoir par des sentiments contradictoire qui l'empêchait d'avoir une attitude cohérente. Dans un grand élan de paranoïa dans sa tête se dessinait un scénario des plus sinistres auquel elle refusait de réfléchir. Elle imaginait un Lucian fou tuer le soldat en plein milieu du salon et la laissant seule pour gérer cette situation, il tiendrait alors sa vengeance. Mais non, non il ne ferait pas ça. C'était après ses parents qu'il en avait et le Lucian qu'elle avait vu dans la rue avec cet enfant, ce Lucian là ne pourrait pas être capable d'une chose pareil. Oh comme elle cherchait de s'en convaincre. Relevant les yeux vers une photo de la famille Weiss, elle se tourna machinalement vers le mercenaire. Quelle horrible épreuve était-elle en train de lui infliger… « Je vais devoir te demander de te contrôler encore un peu, juste le temps de résoudre cette histoire. » Glissa t'elle doucement. Elle aurait voulu encore ajouter qu’elle était désolée mais elle se retint, sentant qu’il n’avait que faire de ses excuses et que la seule chose qu’il désirait le plus c’était de sortir d’ici. Willys se sentait profondément mal à l’aise, ne sachant que faire pour apaiser la tension palpable de la pièce. Mais il n’y avait pas trente-six solutions, ils devaient résoudre leur problème et tous pourraient retourner alors à leurs occupations. Si seulement cela avait pu être aussi simple... « Bon, c'est officiel, je suis complètement inconsciente.» Pensa t’elle à voix haute sur le ton du constat, relevant ses sourcils en poussant un soupire avant de poursuivre. « Je sais pas gérer des situations pareilles. Là, pour être franche, j’ai juste peur. J’ai peur qu’il parle et j’ai peur que ça nous retombe dessus. Voilà. Pense ce que tu veux de moi, j’ai juste envie de nous tirer d’affaire et qu’on oublie au plus vite cette histoire absurde. Mon idée était peut-être idiote mais j’ai cru un moment que ça pourrait nous sauver la mise, ça vaux peut être le coup qu'on pense à quelque chose de plus intelligent. » De toute évidence, maintenant qu’elle s’était calmée, que les quatre murs de la pièce les protégeaient pour un temps indéterminé, le plan qu’elle avait échafaudait dehors lui paraissait totalement tiré par les cheveux. Rien ne leur assurait que le soldat à son réveil serait docile, rien ne prédisait qu’il croirait à son mensonge. Elle n’avait aussi pas pris en compte le fait que Lucian s’était trahis avec son regard azur. Pour autant elle ne voulait aucun mal à l’imbécile heureux allongé dans son canapé, ce type-là n’avait pas l’air bien méchant aux premiers abords et il était hors de question d’intenter quoi que ce soit contre sa vie. Prendre le risque de l’abandonner dans la rue et espérer qu’il ne parle pas ? S’ils se pliaient à la mise en scène de Lucian peut être que les Galbadiens n’écouteraient rien, pensant qu’il était ivre, c’est vrai. « Tu es sûr qu’ils ne le prendront pas au sérieux si il dit quelque chose ? Très sincèrement j'en doute. » Lui demanda-t-elle enfin, sous-entendant qu’elle était prête à envisager d’exécuter son plan. Mais elle avait avant tout besoin d’être rassurée, elle fonctionnait comme ça. Elle était prête à tout du moment que quelqu’un était là pour lui promettre que c’était bien, que c’était la chose à faire. Les autres pouvaient lui donner des ailes, mais elle tout seule, elle n’arrivait jamais à grand-chose. Le soucis c'est qu'ils manquaient de temps, que le soldat pouvait se réveiller d'un moment à l'autre et qu'il fallait agir vite, elle ne faisait que de leur faire perdre toujours un peu plus de précieuses minutes...

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MessageSujet: Re: I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini]   I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini] Empty04.07.16 20:53



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Voilà, les dés étaient jetés. Il allait me falloir pénétrer une nouvelle fois dans cette maison de malheur. Si cela n’avait tenu qu’à moi, je serais resté tranquillement discuté avec ce gamin qui me rappelait celui que j’étais il n’y a pas si longtemps. Encore qu’il semblait avoir gardé une part d’innocence que je ne me rappelais pas avoir jamais possédé. Après tout, je ne me souvenais pas de ma vie avant le soir du meurtre de mes parents. J’en avais presque oublié le poids du soldat galbadien qui pesait sur mes épaules. Après tout, ce gars était une vraie crevette. Il n’aurait jamais tenu plus de deux minutes face à un SEED. En fait, même un cadet aurait pu en venir à bout sans trop d’effort.

Adressant un dernier petit signe de la main à mon nouvel ami des rues, je suivais docilement la fille Weiss jusqu’à chez elle. J’inspirais profondément avant de passer le seuil de la porte. C’était presque comme si je craignais d’être foudroyé sur place. C’était quelque chose que je m’étais toujours interdit, revenir dans cette maison. Bien sûr, je me postais souvent devant, observant ces gens, ce qu’ils devenaient. Pourquoi ? En fait c’était très simple. Je voulais alimenter mes souvenirs. Avec Ultima qui mangeait peu à peu des pans de ma mémoire, j’avais peur de finir par oublier purement et simplement mes parents. J’avais déjà perdu presque tous mes souvenirs de notre vie ensemble. Il ne me restait que le souvenir de leur mort. La colère et le ressentiment étaient des déclencheurs plus que performants. Et c’était pour ça que je m’infligeais le spectacle de leur petite vie bourgeoise. Pour ne jamais oublier. Je ne comptais pas leur faire du mal. Enfin, je ne le souhaitais plus. Ce serait mentir que de dire que je n’y avais jamais pensé.

La voix de Willys interrompit le cours de mes pensées. Je me contentais donc de lui obéir, posant délicatement le soldat sur le canapé. Je l’avais déjà suffisamment abimé comme ça, pas la peine de le traiter comme un des chargements de bagages su temps ou je travaillais à la gare. Alors qu’elle se présentait, je me contentais de hocher la tête. Après tout, elle avait entendu mon prénom de la bouche du gamin et semblait assez intelligente pour s’en souvenir. Willys Weiss… Oui, j’avais déjà entendu ce nom mais j’avais choisi de ne pas le retenir jusqu’àlors. Comme celui de sa soeur en fait. La donne venait de changer. J’étais de retour dans cette maison et en compagnie de la fille des propriétaires des lieux qui plus est ! Le destin me jouait définitivement un sale tour.

Des fragments de souvenirs de la nuit où j’avais pénétré dans cette maison me revenait. Tout était si calme cette nuit-là. Moi aussi j’étais calme, malgré la fin qui me tenaillait le ventre. Et puis j’avais vu les lettres… J’étais rentré dans une telle rage que j’avais tout mis sans dessus dessous dans le bureau. Je voulais qu’ils sachent que je savais. Je voulais qu’ils aient peur de ce qu’il pourrait se passer. Peur de moi. C’était d’un puéril. En réalité, à l’époque, c’est moi qui était terrorisé. Le petit garçon qui volait pour survivre et à qui on venait de proposer de rejoindre le réseau des combats clandestins. J’avais peur à en mourir. C’est bien ironique quand on connait ma situation actuelle. Lentement, je me passais une main sur le visage, comme pour chasser tous ces souvenirs déplaisants.

Et Willys recommença à parler. Elle s’excusait pour la je-ne-sais-combientième fois depuis que je l’avais rencontrée. Elle avait remarqué ma gêne sans doute. Je n’avais pas vraiment fait beaucoup d’efforts pour la masquer. Elle était vraiment agitée la demoiselle. Je me contentais de m’accouder au canapé, la regardant aller et venir, impassible. La laissant gamberger en paix, j’étudiais le soldat inconscient, cherchant une échappatoire à cette situation grotesque. Intrigué par une odeur étrange, je me penchais vers lui. Oui, ma théorie de tout à l’heure n’était pas si idiote finalement. Continuant mon examen, je pu observer à son uniforme qu’il était au plus bas de l’échelle du corps armé galbadien. Pas le genre d’homme à qui on accordait énormément d’attention donc. C’était plutôt bon pour nous. Le petit carré brillant que je vis dépasser d’une de ses poches me donna une idée. Oui, Fang allait pouvoir se rendre utile pour une fois.

Alors qu’elle se traitait elle-même d’inconsciente, un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Fugitif bien sûr car la situation ne prêtait pas à sourire. EN général, inconscient était plutôt un mot qui servait à me qualifier. On pouvait le retrouver dans els rapports de mes supérieurs à mon sujet, dans ceux des médecins de la BGU, même Selena et Zack s’entendait à m’opposer ce qualificatif. Autant dire qu’il ne caractérisait pas vraiment la jeune fille. Elle était plus larguée qu’inconsciente. Je soupirais d’avance.

« Ce n’était pas idiot, c’est lui l’idiot. En général les autres galbadiens sentent qu’il faut m’éviter comme la peste. Enfin à quelques exceptions près. »

J’avais marmonné la dernière phrase de façon presque inintelligible mais j’étais persuadé qu’elle m’avait entendu. Oui, il y avait certains galbadiens que je tolérais. Après tout une de mes meilleures amies était originaire de la tant haïe Deling City. Comme quoi rien n’était impossible. Toujours est-il que je devais une explication à la jeune femme, à défaut d’excuses. Après tout, c’était en grande partie de ma faute si un type inconscient ornait à présent son canapé sans doute hors de prix.

« Je ne peux pas ressentir la peur. Le danger non plus. Très pratique pour les missions suicide beaucoup moins en société. »

J’indiquais d’un geste vague du bras la situation dans son ensemble. En général, je contemplais après coup la pagaille que j’avais pu causer et je cherchais des moyens de réparer. Un peu comme en ce moment d’ailleurs. Il y eu un moment de silence puis Willys commença à envisager d’exécuter mon plan. Mon regard se fit plus résolu tandis que je lui exposais le pourquoi du plan.

« J’ai remarqué tout à l’heure qu’il sentait l’alcool. Du gin d’ailleurs. Vu l’odeur et l’heure qu’il est, il a du quitter le bar aux petites lueurs du jour. Peu d’établissements restent ouverts aussi tard. Son uniforme est tout ce qu’il y a de plus simple donc ce n’est pas un gradé. Je dirais même qu’il est tout en bas de la hiérarchie. Vu sa carrure et son absence totale de réaction tout à l’heure, c’est loin d’être un combattant ėmérite. Il est sans doute en service obligatoire. »

Je sortais ensuite le paquet d’allumettes de la poche du soldat.

« Et si j’en crois ceci, il a passé la soirée dans un club connu pour ses excès en tout genre. Je connais bien le patron. Il a le bras long et il pourra nous couvrir. Je peux lui téléphoner et lui expliquer la situation. Il pourrait même nous fournir un véhicule pour le transporter. »

Je me tus quelques instants avant de la fixer.

« C’est à toi de voir. Il faut juste savoir que mon ami n’est pas du genre à oublier quand quelqu’un a un jour eu besoin de son aide. »

Oui, avec Fang rien n’était jamais gratuit, même vis-à-vis de ses amis. Il savait toujours revenir vers moi afin de réclamer un service.

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MessageSujet: Re: I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini]   I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini] Empty15.07.16 21:47

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Un jour sa grande sœur, moqueuse, lui avait rappelé qu’elle était une bonne à rien. Willys contestait maintenant cette remarque car elle s’était découvert depuis peu un don tout à fait particulier : celui de se fourrer dans les pires situations. Elle avait mené longtemps une existence paisible et dénuée d’intérêt, voilà qu’à l’instant où elle décidait de prendre les choses en main, de donner du sens a une vie qui en était dépourvue, se présentait à elle des problèmes insolvables qu’elle se trouvait incapable de gérer correctement. Comment prévoir qu’une situation puisse vous échapper en si peu de temps ? Initialement elle s’en était allé le cœur vaillant résoudre une énigme de son enfance, mettre un nom, une voix, sur une figure qui la hantait depuis des années. Et voilà que cela avait un coût, un coût qui se matérialisait concrètement par la présence d’un soldat Galbadien inerte sur le canapé de son salon. Comment en était-il arrivé là nom de Zeus ? Alors qu’elle fixait le corps inanimé du malheureux, craignant à chaque instant que celui-ci ne sorte de sa torpeur, Willys peinait à rassembler ses esprits. Si manifestement elle avait retrouvé un minimum de contrôle, elle n’en menait pas large, s’interdisant tout de même craquer avant d’avoir trouvé une solution. Puisque solution il devait exister, n’est-ce pas ?

Alors que la jeune femme sollicitait enfin l’avis de son compagnon d’infortune, elle le vit se pencher sur le soldat, renifler son costume et se redresser, manifestement satisfait. Willys de son côté le toisait avec des yeux ronds, de toute évidence outré qu’il puisse sourire dans de pareille circonstance. Son poing droit s’était refermé, et avec son pouce, elle griffait férocement son index, un vilain tic qu’elle avait quand elle était contrariée ou, au choix, furieuse. Elle se retint à temps de faire tout commentaire, elle en aurait pourtant eu des choses à dire. Certes ses paroles n’auraient sûrement pas fait avancer la situation, c’est bien pour cela qu’elle les avait ravalé, mais il avait tout intérêt à sortir quelque chose de brillant s’il ne voulait pas qu’elle explose.

Il réussit à la calmer presque instantanément quand, avec surprise, elle accueillit une remarque qui, sans s’apparenter à un compliment, restait agréable. Alors qu’elle s’était traitée d’imbécile et avait jugé son plan idiot, il l’avait reprise, assurant que le plus idiot d’entre eux se trouvait allongé actuellement sur le canapé. Ce n’était certainement pas le moment de se sentir flatter mais la remarque l’avait prise de court, c’était bien une chose sur laquelle Willys ne pensait pas être corrigée et c’était plutôt le bienvenu. Passant une main embarrasser sur sa nuque, elle ne fit aucune réflexion, s’auto flagellant mentalement de le remercier silencieusement pour si peu, elle écouta la suite. Une suite qui, marmonner de manière presque intelligible, ne lui parvint que vaguement. Elle ne savait pas très bien ce qu’il sous-entendait par là mais jugeait que ce n’était pas le moment de poser plus de questions, aussi se retint-elle de lui demander de répéter. Relâchant ses bras qu’elle balança un instant avant de les croiser derrière sa tête, elle prit une longue respiration et souffla lentement. Elle ne tenait plus en place.

Elle allait de surprise en surprise, Lucian lui confia sans détour une information d’ordre manifestement privée, lui avouant avec le plus inexpressif des tons qu’il ne ressentait aucune peur, que la notion de danger était absente de son quotidien et que pour cette raison il faisait partie des hommes a qui on confiait sans vergogne les missions les plus périlleuse. Là encore, Willys resta silencieuse, détaillant avec gêne le visage du garçon sans trop quoi savoir dire. Essayait-il de se dédouaner maladroitement ? Est-ce qu’il avait cru lui devoir une « explication » ? « Ah, je… » Commença t’elle sans trop savoir comment terminer sa phrase. Baissant les yeux au sol, elle fronça les sourcils et se résolu à finir bêtement. « Je vois. » En réalité elle n’arrivait pas à concevoir la chose, elle qui vivait les choses de manière démesurée, qui derrière ses airs nonchalants crevait de peur dès qu’elle prenait le moindre risque, se demandait bien comment s’était d’être immunisé contre ce sentiment dévastateur qui pourtant, paradoxalement, lui donnait parfois une force incroyable. Elle n’avait évidemment jamais été confrontée à de vraie situation dangereuse, elle créait seule des scénarios toujours plus terribles les uns que les autres dès qu’elle entreprenait la moindre action pour son réseau et réussissait toujours à se plonger dans un état de fébrilité extrême mais concrètement, jamais on ne lui avait confié une mission dont elle ne pouvait pas se tirer. Qu’avait pu voir ce garçon ? Quels terribles terrains de guerre avait-il foulé ? Et que pouvait-il bien ressentir ? Intimidée, Willys avait relevé un peu les yeux mais n’osait plus tellement regarder son interlocuteur. Elle réagissait comme une idiote à son grand damne, d’ailleurs Lucian avait dû sûrement prévoir sa réaction et à tous les coups était-il encore plus exaspéré par elle en découvrant qu’il ne s’était pas trompé. Cette pensée la glaça. Avalant avec difficulté sa salive, elle croisa ses bras et reprit. « Bon, je t’écoute. »

Le garçon lui exposa alors son plan, allant droit au but et lui faisant par de ce qu’il avait pu remarquer. Comme une bonne docteur Watson écoutant les plus délirantes constatations d’un Sherlock en pleine forme, le regard de Willys glissa sur le soldat, tentant de voir les mêmes choses que lui. Ainsi donc l’imbécile heureux était porté sur la bouteille ? Si ce n’était un secret pour personne dans leur rang peut être qu’on ne le croirait pas, effectivement. Ça ne reposait encore que sur des suppositions, si par malheur on décidait de donner crédit aux paroles de l’ivrogne, qu’adviendrait-il d'eux ? En tout les cas, au fur des faits qu'il lui rapportait, elle ne pouvait pas s'empêcher d'éprouver une certaine compassion pour le pauvre soldat. Elle voulait qu'il s'en sorte, ce n'était pas un vilain bougre après tout, de toute évidence il avait une vie presque aussi minable que la sienne.

Willys n’était pas encore rassurée, ce n’est qu’au moment ou Lucian évoqua l’aide d’une connaissance qu’elle sentit qu’ils pouvaient s’en sortir. Pourtant elle se méfiait et bientôt détailla le visage de son interlocuteur, attendant une entourloupe. Il ne tarda donc pas à l’informer que le dit patron serait prêt à leur rendre service en échange de quelque chose. « Eh oh, je connais tout ça, va pas m’entrainer dans un truc de mafieux hein ! » C’était sa réaction à chaud, elle n’avait pas réfléchi, son petit corps tremblait et elle ne savait pas bien comment réagir face à tout ça. « Quels genres de service il attendra de nous, si j’accepte ? Je veux savoir dans quoi je m’engage, c’est le minimum, j’ai pas envie de… » Mais elle ne termina pas sa phrase, secouant vivement la tête et s’interdisant de poursuivre. « Merde, merde et re merde ! De toute façon on a pas d’autres solutions on peut pas s’éterniser ici ! » Cria-t-elle presque en se dirigeant comme une furie vers le téléphone, attrapant le combiné avec de revenir devant Lucian. « On ne lui fera pas de mal à ce type, pas vrai ? Sinon c’est non, je refuse, il était juste là au mauvais moment mais concrètement il mérite pas de payer quoi que ce soit. Compris ? » Elle lui tendit ensuite l’objet, toujours tremblante mais décidé. « Appelle si tu peux me le promettre, sinon je me débrouillerais toute seule. »
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MessageSujet: Re: I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini]   I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini] Empty13.08.16 0:15



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Apparemment, la demoiselle ne comprenait pas ce que pouvait représenter l’absence de peur.  Oh, bien sûr elle disait qu’elle voyait. Ce n’était pas quelque chose que l’on pouvait voir. C’était quelque chose que l’on ressentait. Je me souvenais très bien de l’époque où la peur faisait partie de mon quotidien. La peur de ne pas me réveiller parce que quelqu’un m’aurait tranché la gorge alors que je dormais. La peur de ne pas réussir à voler suffisamment pour me nourrir. Et puis plus tard, la peur de ne pas me relever suite à un combat. J’avais vécu des années avec ma peur. Je la connaissais bien.

Et puis il y a eu Nibelheim et l’aiguille, l’engourdissement et puis plus rien. A mon réveil, j’étais officiellement un membre du SOLDAT. Yeux bleus caractéristiques et tout le tralala. Seulement voilà, la peur avait disparu, laissant comme un vide. Ce mécanisme de sauvegarde, cet instinct particulier qui m’avais accompagné toute mon enfance, disparu. Les premiers mois ont été difficiles. Toutes ces choses qui paraissaient autrefois si simple et si normales ne l’étaient plus. J’ai dû apprendre à intellectualiser la peur. Essayer de me souvenir de ce que je pouvais ou ne pouvais pas faire pour ma propre sécurité mais aussi celle de mes camarades de mission. Le temps que je m’ajuste, j’ai dû opérer seul. Le SEED ne voulait pas prendre de risque en m’attribuant un coéquipier. J’ai dû lutter et faire des efforts.

Je lutte toujours d’ailleurs.  Ma réaction d’aujourd’hui face au soldat galbadien était une erreur. J’étais à fleur de peau et j’avais oublié les règles élémentaires de prudence que j’avais eu tant de mal à réapprendre. C’était un échec. Point final. Un échec qu’il me fallait à présent régler, si possible avec l’aide de Fang.

Alors que Willys s’inquiétait que je la traine dans un ‘truc de mafieux’ je ne pus m’empêcher d’afficher un sourire en coin. Si elle savait… Fang tenait un bar, qui servait de façade à un club de jeu clandestin, qui servait lui-même à dissimuler ses activités de résistant extrémiste. Il n’était pas un mafieux, non. Il était bien pire.

« Il se qualifie lui-même d’homme d’affaires. »

Et la voilà qui se remettait à paniquer. C’était décidément un cercle sans fin. On pouvait dire que j’avais bien bouleversé sa petite vie. Ce n’était pourtant pas mon intention en venant me poster à mon point d’observation habituel ce matin-là.

« Il se réservera sans doute le droit de nous demander un jour un service en retour. Une invitation, un renseignement, ce genre de choses. Jamais plus que ce qu’on peut donner. »

Elle se dirigeait vers moi avec… Est-ce que c’était un téléphone fixe ? Ayant comme seul point d’attache la BGU, je n’en avais jamais utilisé. Je regardais donc cette chose qu’elle tenait à la main avec scepticisme. Elle s’imaginait vraiment que je connaissais les numéros par cœur ? Les portables étaient faits pour m’éviter de m’encombrer l’esprit avec ce genre d’informations inutiles.

« C’est surtout son égo qui risque de souffrir. Pour le reste de sa personne, je peux te promettre que ça ira. Fang ne maltraite pas ses clients. »

Enfin sauf peut-être s’ils avaient des dettes. Je ne connaissais pas les méthodes de recouvrement de mon ami et je n’avais pas vraiment envie de le savoir. Dans tous les cas je m’appliquerais à bien lui expliquer que je voulais juste qu’il se réveille au club avec la sensation d’une méchante gueule de bois et que Fang abonde dans ce sens.

Seulement voilà que notre charmant invité se mettait à remuer. Si je n’intervenais pas, il risquait de se réveiller sous peu. J’étais mauvais en magie, particulièrement en magie de soutien. Les seules qui ne me donnaient pas de fil à retordre étaient les magies de feu. Il allait pourtant falloir que je me concentre pour utiliser la magie somni. Heureusement pour moi, mon ennemi était faible et j’étais très proche de lui. Je plaçais donc directement ma main sur son front avant de me concentrer. Bientôt, un ronflement sonore se fit entendre. Soulagé, je décrispais mes doigts qui s’étaient refermés sur un petit bout de carton.

Sortant mon portable de ma poche arrière (après tout je connaissais tous les pickpockets du quartier), je le remplaçais par l’objet que je venais de trouver. C’était surement un emballage quelconque, je n’avais même pas regardé et je n’étais pas d’humeur à faire du tri sélectif.

« Je ne connais pas son numéro par cœur et il ne décrochera surement pas s’il ne connait pas le numéro »

Le coup de téléphone qui suivi fut bref mais suffisant pour expliquer à Fang la situation. Moins de dix minutes plus tard, une voiture de livraison apparaissait au niveau de l’entrée de service, nous cachant à la vue du voisinage. Je déposais notre colis avant de prendre place avec lui et Willys à l’arrière.

Après cinq minutes de trajet, la cour arrière de l’antre de mon ami nous faisait face. Fang était là lui aussi. Il fit rapidement signe à ses hommes de porter notre invité en lieu sûr. Tandis qu’il nous enjoignait à le suivre à l’intérieur, je sondais Willys du regard. Avant même d’avoir pu deviner ce qui se passait dans sa petite tête, Fang pris la parole, l’air malicieux :

« Alors Lucian, tu as enfin décidé de renoncer à ta vie d’ascète et de passer du temps en compagnie féminine ? »

Oh joie… Il était d’humeur graveleuse ce matin. Il ne manquait plus que ça. Le connaissant, il cherchait purement et simplement à déstabiliser Willys.

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MessageSujet: Re: I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini]   I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini] Empty13.08.16 16:38

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Secoué par les mouvements de la fourgonnette, assise à l’arrière avec pour compagnon un soldat assoupi, Willys, pâle et chevelure échevelée, fixait un point imaginaire loin devant elle, définitivement déconnectée du reste du monde. Ils avaient délégué à d’autres la responsabilité de leurs actes, plus rien à faire sinon de se laisser entraîner par le véhicule vers dieu sait quel établissement ou l’histoire pourrait être normalement bouclée. Que diable pouvait leur réserver la suite maintenant ? Elle n’avait pas vraiment hâte de l’apprendre, redoutant chacune des conséquences de leurs choix. Laisser aux autres le luxe de choisir pour elle semblait pourtant être une sage décision puisque dans la panique, elle paraissait prête à prendre des risques inconsidérés qui mettraient en danger tous les concernée de l’affaire. Dieu merci Lucian avait refuser de prendre le téléphone qu’elle lui avait tendu plus tôt, ce n’est qu’au moment où il avait attrapé son portable que Willys avait réalisé l’énorme bêtise qu’elle s’était apprêté à faire. Et si les Weiss étaient sur écoute ? Alors bien sur cette hypothèse n’était peut-être pas à prendre au sérieux, pourquoi surveiller les conversations d’une famille qui collaborait – ou avait collaborer, elle ignorait si ses parents continuaient leurs affaires nauséabondes - avec les Galbadiens ? Il lui semblait pourtant que dans cette ville, personne n’était totalement en sécurité et qu’un appui quelconque envers le régime ne signifiait en aucun cas obtenir un ticket pour la tranquillité. Si ses parents s’étaient prêté au jeu des dénonciations en pensant qu’ainsi ils évitaient toute forme de surveillance, de son avis ils s’étaient amèrement trompés.

La jeune femme se ratatina un peu sur la banquette, son bassin glissant plus bas sur le siège alors qu’elle jetait un coup d’œil à la nuque du SOLDAT assis près du conducteur. Pouvait-elle lui faire confiance ? Elle ne comprenait pas cette petite voix qui lui assurait que oui alors que tout devait a priori la poussait à croire le contraire. Lucian devait maudire tout ce qu’elle renvoyait, tout ce qu’elle représentait et pourtant il n’avait été ni violent ni désobligeant à son encontre. Elle lui avait demandé de lui rendre des comptes, il l’avait fait et aussi violent soit son récit à aucun moment elle n’avait ressenti qu’il l’accusait personnellement de quoi que ce soit. À moins que ça ne l’arrange de penser dans ce sens et que, comme à son habitude, Willys ne voyait et n’entendait que ce qu’elle avait envie de voir et entendre… La jeune femme se demandait s’il aurait vraiment passé son chemin si elle ne l’avait pas retenu et s’il se serait représenté à leur porte après qu’elle ait parcouru les mètres qui les maintenait à distance depuis toutes ces années. Regrettait-elle de l’avoir fait ? Pour l’heure elle était incapable de répondre à cette question. Mais elle était curieuse, c’était déplacé, complètement inconvenant, pourtant elle voulait en savoir plus sur le compte du SOLDAT.

Willys était incapable de se résoudre à en rester là et elle se surprit encore à vouloir rattraper l’erreur fatale de ses parents, comme si d’une manière ou d’une autre elle pouvait se racheter à leurs places… C’était absurde, rien ne pourrait apaiser la colère de Lucian ni dissipé sa tristesse, croire une seule seconde qu’elle en avait le pouvoir c’était définitivement risible et évidemment, elle n’en avait jamais eu la prétention. Seulement elle espérait encore pouvoir débarrasser son nom des horreurs qu’il sous-entendait aujourd’hui, laver ce patronyme souillé pour que jamais on ne puisse l’associer aux affaires de ses parents qui lui faisaient honte. Est-ce qu’un jour ce garçon pourrait la voir sans deviner l’ombre des Weiss derrière elle ? C’était inespéré, et pourtant elle le souhaitait.

Le véhicule s’immobilisa rapidement près d’un bâtiment dans un quartier qu’elle n’avait définitivement pas l’habitude de traverser. Sa mère lui avait maintes et maintes fois rappelé que certaines rues à Timber étaient malfamé et cet avertissement était malgré elle resté inscrite dans son inconscient. Jamais Willys n’avait osé aller à l’encontre des conseils promulgués par madame Weiss qui, jusqu’à peu de temps encore, restait pour elle des propos indiscutables. Au grand jamais enfant elle n’aurait eu l’affront un jour de les remettre en question. Étrangement, elle se sentait presque plus rebelle en se retrouvant devant cet établissement qu’en ayant rejoint la résistance…

Un homme typé au charisme certain sortit du bâtiment avant de faire signe à ses collègues de décharger le véhicule. Mal à l’aise, la jeune fille quitta la banquette avant de poser pieds à terre, suivant la manœuvre du petit groupe jusqu’à ce que la silhouette du pauvre soldat disparaisse à l’intérieur du pub. Le nom sur la devanture lui était familier, elle aurait juré avoir entendu Ruben l’évoquer au cours d’une conversation mais impossible de remettre le doigt sur la discussion qui avait amené le sujet… Elle tacha de l’enregistrer dans un coin de sa tête pour demander plus d’information au chef du réseau, il serait toujours bon de savoir pour quel genre « d’homme d’affaires » elle avait une dette. Ce dernier leur fit signe de le suivre et, bien que réticente, Willys se plia piteusement à l’ordre avec un goût d’interdit en bouche.

Fixant le bout de ses chaussures alors qu’elle suivait les deux « amis » - « connaissances » ? Elle ne savait plus quel terme Lucian avait employé pour désigner le garçon qui ne devait pas être plus âgé qu’eux – son nez fut titillé par l’odeur bien particulière de l’alcool. Il lui semblait tout à fait clair cependant que le pub n’avait pas que pour vocation d’abreuver ses clients, il se tramait par ici d’autres choses bien plus sombres. Paranoïa ou réalité, comment démêlé le vrai du faux dans l’état de nervosité dans lequel elle se trouvait ?

La voix du propriétaire la tira brutalement de ses songes et elle fut bien surprise de le voir sourire de manière grivoise avant de taquiner le SOLDAT sur la nature de leur relation. « Vous êtes le deuxième aujourd'hui à faire un sous-entendu du genre et autant vous dire que ça s’est mal terminé pour le premier. » Rétorqua-t-elle alors que ses joues avaient pris des couleurs, espérant que l’obscurité des lieux le dissimule aux yeux des deux hommes. Elle n’aimait pas qu’on cherche à l’intimider d’une quelconque manière, elle cherchait alors toujours à donner l’impression – souvent fausse – qu’elle ne se laisserait pas abattre. L’angoisse la faisant bien souvent prononcer des paroles qu’elle était amenée à regretter mais dans le cadre où ils se trouvaient, il lui semblait préférable de montrer un peu de résistance si elle ne voulait pas se faire écraser.

Vie d’ascète ? Malgré elle, la jeune fille releva les yeux vers Lucian. Elle ne savait pas bien si elle était surprise par la révélation ou non, elle avait toute les peines du monde à imaginer ce garçon là dans une relation mais il était bel homme, il devait avoir du succès auprès de la gente féminine, il devait faire bien des déçues. Si ces deux-là étaient amis de longues dates, cela devait être un régulier sujet de plaisanterie, peut-être qu’elle aurait dû se taire, peut-être qu’il aurait été préférable que Lucian réponde avant elle... Gênée, elle se hâta donc de poursuivre sans laisser aux autres la possibilité de caser le moindre commentaire. « Et maintenant ? Je vous ai accompagné jusque-là, monsieur connait mon visage et mon nom donc pas de soucis il me recontactera si besoin et visiblement il ne s’en privera pas donc… Je sais pas est-ce que… Est-ce que je dois faire autre chose ? M’en aller ? Pas que vous ne soyez pas de bonne compagnie mais… » Mais elle allait clairement trop loin. Le mauvais humour n’allait pas la tirer d’affaire, elle ne savait absolument pas si le propriétaire en serait friand et il pouvait bien facilement la faire descendre de ses grands chevaux. Les garçons lors de ses années scolaires lui avait toujours tôt fait comprendre qu'elle n’était ni charmante ni drôle et qu'elle ferait bien de tourner sept fois dans sa bouche avant de parler... Elle n'avait malheureusement visiblement jamais retenu la leçon.
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MessageSujet: Re: I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini]   I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini] Empty26.08.16 0:21



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Fang nous observait avec l’air de s’amuser follement. Nous avions été très proches pendant longtemps mais mon départ pour Balamb avait cassé notre dynamique. Enfin, pour être tout à fait franc, cela avait commencé avant. Nous n’avions pas la même façon de voir les choses et cela avait petit à petit créé un fossé entre nous. Fang ne vivait que pour devenir un grand nom de la libération de Timber. Moi tout ce que je voulais c’était survivre. Je n’avais pas autant d’idéaux et certainement pas l’âme d’un martyr. Fang oui. Il était prêt à mourir pour ses idées et cela me mettait profondément mal à l’aise. Il réveillait des souvenirs d’autres personnes aussi acharnées que lui et je ne voulais surtout pas me souvenir. C’était bien trop douloureux.

En tout cas Fang avait trouvé le moyen de réveiller l’esprit combatif de Willys. Et moi qui croyais qu’elle avait fini par s’éteindre. En tout cas, sa répartie eu le mérite de faire rire Fang. Même si, comme à son habitude ce sourire n’atteignit pas ses yeux. Il m’avait toujours fait penser à un de ces chats de gouttière qui pullulent dans les mauvais quartiers de Timber. L’œil vif, toujours aux aguets et pouvant ronronner comme un bien heureux pour mieux te griffer au visage.

Ne vous méprenez pas, Fang reste un de mes meilleurs amis. Mais je sais très bien qu’il ne fait confiance qu’à lui-même et qu’il n’est fidèle qu’à ses idéaux. Mettez-vous en travers de ceux-ci et, ami ou non, il vous déchiquètera. Nous avions un accord tacite tous les deux même si le fait que je lui demande son aide en cet instant précis remettait en cause l’équilibre de notre relation.

Fang était parti de rien et avait bâti un empire à Timber. Son club était incontournable et chacun en avait entendu parler. Ce genre de réussite n’est pas gratuit, Willys devait bien s’en douter. Le provoquer n’était pas une bonne idée et si elle se mettait Fang et ses acolytes à dos, sa vie à Timber s’en trouverait compliquée. Heureusement pour elle, il était de bonne humeur aujourd’hui et la répartie de la jeune femme semblait l’amuser.

Evidemment Willys avait tiqué sur la pique que m’avait lancé Fang. Il était vraiment obligé d’insister le dessus ? Entre lui et Zack, j’étais servi. C’était donc si extraordinaire que ça que je me concentre à essayer de mettre un peu d’ordre dans ma vie plutôt que de courir les jupons ? Je lâchais un soupir excédé.

Sans que j’eu le temps d’en placer une, le moulin à paroles Willys s’était remis en action. J’avais remarqué que quand elle était nerveuse ou qu’elle cherchait à dissimuler une information importante elle parlait, parlait et parlait encore jusqu’à noyer le poisson. Une sale habitude si vous voulez mon avis.

Une fois la tirade de Willys terminée, Fang fit un mouvement apaisant de ses bras.

« Du calme, du calme. Je ne voulais pas vous vexer. C’est juste que la dernière fois que j’ai vu Lucian en compagnie féminine c’était il y a plus de dix ans. Une petite furie brune avec des tresses. Tu sais bien, Morgenstern, la peste de Deling que tu as emmené partout pendant des semaines. »

Tandis qu’il déballait une autre partie de ma vie devant Willys, je fronçais les sourcils. Je n'aimais pas qu'il parle de Selena de cette façon mais c'était ce qu'il avait toujours fait.

« Ou est-ce que tu veux en venir Fang ? »

Son air amusé ne me faisait plus du tout sourire. Il savait se montrer particulièrement agaçant.

« Nulle part. Je pointe juste les similarités entre les deux situations. »

Il se tourna ensuite vers Willys.

« Pour répondre à votre question Mademoiselle Weiss, bien que votre compagnie illumine cet endroit, vous êtes absolument libre de partir. Ce n’est pas une prison après tout. Si jamais l’envie vous prends de passer au club, n’hésitez pas ! »

Et bien voilà, cette étrange rencontre allait se finir ainsi. A l’arrière d’un tripot, un homme inconscient quelque part et la sensation que quelque chose venait de changer. Pas vraiment un début d’acceptation mais sans doute une étape quelque part sur le chemin du deuil. Qu’allait-il se passer à présent ?


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MessageSujet: Re: I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini]   I saw him standing there - Lucian&Willys [Fini] Empty26.08.16 18:28

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Elle maudissait la plupart du temps chaque mot qui sortait de sa bouche. C’était plus fort qu’elle, parler pour ne rien dire, parler pour cacher la gêne, parler pour briser le silence… Le silence oui, parlons-en, il n’y avait presque rien de plus effrayant pour elle. La jeune femme avait toujours besoin d’entendre un son, une voix, n’importe quoi qui puisse briser les instants de sérénité pour se sentir rassurer. Son monde était fait de musique, de bruits, un tintamarre incessant la poursuivait toujours et aussi épuisant soit la chose au fond elle en avait profondément besoin. Se concentrer avait toujours été une épreuve tant ce besoin viscéral d’activité autour d’elle prenait une place considérable dans ses habitudes. Pourquoi ? Elle l’ignorait. S’empêcher de se poser les bonnes questions ? Noyer toujours l’essentiel en détournant son attention par un quelconque biais ? Peut-être, elle avait bien essayé de décortiquer tout cela, de comprendre, mais au fond elle se satisfaisait très bien de la réponse « je suis comme je suis » car cette affirmation l’autorisait à ne pas chercher plus loin.

Impossible pour elle donc de ne pas reprendre la parole alors qu’il aurait été bienvenu qu’elle se taise. Seulement le silence et cette situation délicate n’aidant d’aucune manière à l’apaiser, elle n’avait pu se retenir bien longtemps. À son grand soulagement, le propriétaire des lieux sembla s’en amuser, la priant de se calmer dans un grand éclat de rire. Ses yeux pourtant eux, ne brillaient d’aucune façon. Ce détail l’interpella immédiatement, Ruben lui aussi badinait sans malice, il y avait dans leurs visages, à tous les deux, quelque chose d’insaisissable qui prouvait combien ils étaient brisés de l’intérieur. Willys n’était pas encore décidé, éprouvait-elle de la crainte ou de la pitié quand elle faisait face à ce genre de personnage ? Ils arrivaient en tout cas à la toucher, à éveiller cette curiosité mal placée qui la poussait toujours à vouloir savoir comment et pourquoi ils en étaient arrivés là. La jeune femme avait pertinemment conscience qu’elle ne résoudrait certainement pas le mystère aujourd’hui, ni demain, peut-être même ne connaitrait-elle jamais l’histoire de ce jeune homme et c’était certainement mieux ainsi. Willys avait eu son lot de révélation pour la journée, elle doutait de pouvoir supporter de nouvelles histoires dans la veine de ce que Lucian lui avait appris.

Une peste de Deling ? Ainsi Lucian avait côtoyé une Galbadienne ? L’information était quelque part surprenante mais elle ne releva pas. Consciente que Lucian n’était pas spécialement satisfait que Fang – puisque tel était son nom – révèle ces informations devant elle, elle se contenta de baisser la tête comme si cela pouvait suffire à la faire disparaître de la conversation. Contemplant avec un semblant de grand intérêt le bout de ses baskets abîmé, elle songea au fait que le SOLDAT révélerait prochainement son identité à son ami, doutant que le propriétaire sache qu’il ait affaire à une fille de meurtriers. Enfin, de meurtrier… Plutôt de sinistres lâche dont les méthodes étaient à vomir. Comment pourrait-elle un jour se débarrasser de ce bagage ? Tant qu’elle n’aurait pas fait ses preuves, la honte d’être la progéniture de ces personnes continuerait de la poursuivre. Elle se persuadait qu’elle serait débarrassée du fardeau quand elle arriverait à sauver Timber, comme si cela pouvait laver son nom entaché et prouver aux yeux du monde qu’elle n’était pas aussi lâche que ses paternels. Sur le papier cela semblait simple, dans les faits c’était évidemment une autre histoire… Au fond d'elle, alors que le sujet devrait être clôt, elle essayait encore de comprendre et surtout de vouloir croire qu'il y avait une explication à l'inexcusable, et elle s'en voulait pour ça.

Fang se tourna à nouveau devant elle et se détachant de la passionnante observation de ses chaussures, elle osa relever la tête vers les deux jeunes hommes. Est-ce qu’il se moquait d’elle ? Perplexe quand il ironisa – puisque cela ne pouvait qu’être de l’ironie n’est ce pas ? - sur le fait qu’elle illuminait les lieux, Willys se tourna vers Lucian en relevant un sourcil circonspect avant de voir rouge. On se fichait d’elle, c’était certain, ou du moins ça l’arrangeait de le penser. Willys traduisait bien rarement les choses en sa faveur, elle était passée maître dans l’art d’interpréter les paroles d’autrui contre elle. Sa piètre estime d’elle-même était la grande coupable, tout était bon à prendre pour l’acculer toujours plus et donner du fil à retordre à son ego. Ruminant silencieusement, un rictus nerveux lui échappa. « Oui oui c’est ça je n’y manquerais pas, histoire que je vienne illuminer l‘endroit pendant qu’on discutera gaîment autour d’une tasse de thé… Bref… » Grommela-t-elle avant de se tourner vers Lucian.


Une gêne immense se saisit à nouveau d’elle, l’enchaînement des évènements lui ayant presque fait oublié l’essentiel. Cette rencontre, cette situation, il n’y avait rien de normal là-dedans, sûrement n’auraient ils jamais dû se parler et que cela se passe finalement de cette manière c’était… Willys secoua la tête, ne trouvant pas le mot, surpassé et épuisée. Grimaçant en haussnt les épaules, elle finit par briser l’affreux silence. « Eh bien, je… Bonne… Bonne continuation. » Est-ce qu’elle venait vraiment de dire ça ? Lucian pouvait clairement lire le désespoir dans son regard, elle se sentait si ridicule qu’elle aurait pu quitter les lieux en courant pour abréger au plus vite cet instant de grand malaise. Reculant d’un pas elle hocha nerveusement de la tête avant de se détourner en serrant les poings, emportant avec elle sa dignité en lambeaux. Oh elle se maudissait, elle se maudissait profondément ! Stupide qu’elle était, non de dieu, pouvait-on faire plus imbécile sortie ? Ravalant sa colère elle quitta l’établissement sans se retourner, éblouis par la clarté du jour après que ses yeux se soient accommodé de l’obscurité du tripot. Resserrant le col de sa veste avec sa main droite, elle se hâta de traverser la rue pour quitter au plus vite le "lieu du crime". Sa maison n’était pas tout à côté, mais qu’importe, marcher lui ferait le plus grand bien après cette épopée, bien que se retrouver seule avec elle-même, après se qu’elle venait d’apprendre, la terrifie au plus haut point.

A peine s'était elle détaché de Lucian qu'elle voulait déjà oublier tout ce qu'il lui avait dit, c'était pourtant impossible et il faudrait bien assumer le poids de son histoire dorénavant. Plus pâle que la mort, elle arpenta Timber définitivement absente, terrifier et seule. Pourtant, elle devait continuer à avancer, continuer à jouer encore cette terrible comédie avec ses parents en prétextant ne rien savoir sur leurs comptes. Le pourrait elle seulement ? Loin maintenant du quartier qu'elle venait de quitter, elle finit par s'asseoir sur le pallier d'une maison, incapable de poursuivre sa route pour retourner s'installer confortablement dans le canapé qu'elle avait quitté plus tôt comme si de rien n'était. Il y avait des limites, elle ne pourrait pas se mentir éternellement et poursuivre le petit train de sa vie morne sans jamais regarder la réalité en face. Plongeant son visage entre ses mains, terrassé, l'esprit vide, elle attendit que la douleur de la vérité passe. Mais ce chagrin là ne s'en irait jamais, elle le savait. Rien ne serait plus comme avant dorénavant.

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