AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -34%
-34% LG OLED55B3 – TV OLED 4K 55″ 2023 ...
Voir le deal
919 €

Partagez
 

 I got my reasons for leaving | Mateusz

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Invité
Invité
I got my reasons for leaving | Mateusz Empty
MessageSujet: I got my reasons for leaving | Mateusz   I got my reasons for leaving | Mateusz Empty05.12.16 23:16


   
I got my reasons for leaving


   
Trois semaines, cela faisait presque trois semaines depuis la mission de Timber. Trois semaines que je revoyais le corps carbonisé de mon ancien camarade de classe et son visage, curieusement intact me suppliant d’abréger ses souffrances. J’avais déjà tué auparavant, au bout de 3 ans comme SEED, on pouvait difficilement passer à côté. J’avais toujours eu du mal avec cette partie du travail. C’est pour cela que l’infiltration me correspondait mieux. Mais là… Il s’agissait de quelqu’un que je connaissais, que j’avais côtoyé pendant deux années entières. J’avais beau me répéter que j’avais agi ainsi pour lui éviter de plus grosses souffrances, c’était quand même moi qui l’avait tué.

Je trimbalais ma culpabilité avec moi depuis que l’adrénaline du combat contre la G-Force de Cydaée était retombée. Au moins, mon humeur sombre de ces dernières semaines avait servi mon personnage. J’avais du sitôt la mission terminée embarquer dans un train en direction de Deling. Une véritable partie de plaisir après le soi-disant ‘attentat’. Une fois sur place, j’avais rencontré mon commanditaire. Un riche industriel de Deling dont le fils était victime de chantage et de menaces par un mystérieux corbeau. Mon but était de m’infiltrer dans le lycée, découvrir qui le faisait chanter afin qu’il puisse continuer tranquillement sa scolarité.

Au final Elias, son fameux fils avait décrété qu’il me serait beaucoup plus facile d’enquêter en me faisant passer pour sa petite amie (et sortir avec un adolescent n’était pas vraiment ma description de mission idéale). J’étais à peu près persuadée qu’il s’agissait d’une fausse excuse pour me peloter et m’embrasser mais je lui laissais encore aujourd’hui le bénéfice du doute. J’espérais juste que Kramer allait me payer cher, très cher pour tout ce que j’avais enduré ces dernières semaines. Entre une sorcière et un monstre de feu d’un côté et un adolescent bourré d’hormones de l’autre, je choisissais sans hésiter la sorcière.

Ce n’était pas ma première infiltration dans un lycée, j’étais donc moins impressionnée que la première fois. Si je n’avais jamais eu à mettre les pieds dans une autre école qu’un Garden, au final les deux n’étaient pas si différents. Les armes en moins bien sûr. Je jouais le rôle d’une adolescente virée de son ancien lycée privé pour jeunes filles. J’étais censée avoir rencontré Elias pendant les vacances et que son père ai fait jouer ses relations pour que je puisse m’inscrire. Cette partie-là au moins était véridique. La liste d’attente pour cette école était immense ! Le SEED avait dû me fabriquer un dossier scolaire en béton.

Dans cette école élitiste, les adolescents avaient à peine été secoués par ce qui se passait dans le monde extérieur. C’était comme si l’internat les coupait de tout. Ou tout simplement qu’ils étaient trop centrés sur eux-mêmes pour s’y intéressés. Ils étaient persuadés que l’argent de leurs parents pourrait les sortir de toutes les difficultés. S’en était écœurant.

J’avais pu asseoir mon statut de jeune rebelle alors que je sortais furtivement jusqu’au balcon afin de prendre les appels de Willys. Elle avait eu besoin de moi suite aux évènements de Timber et lui parler me reconnectait au monde extérieur quand j’avais tendance à me perdre moi-même dans mon personnage de lycéenne enquêtrice. La vie au lycée était tellement plus manichéenne que la vraie vie. Devoir assister aux cours était d’un ennui abyssal mais j’avais tenu bon. J’avais trouvé le corbeau hier dans l’après-midi et il était à présent temps de quitter l’Institut. De toute façon, vu mon altercation musclée avec cet imbécile, je m’étais fait renvoyer.

Heureusement pour moi, j’avais eu un appel de Kramer. Une nouvelle mission m’attendait et le coéquipier qu’on m’avait assigné devait passer me prendre devant l’école. Il était resté très vague mais bon, il y avait de grandes chances que je reconnaisse le SEED en question. J’espérais juste qu’en mon absence Lachlan se soit fait recalé. Si c’était lui, je préférerais encore me jeter sous un train.

Alors que j’enlaçais mes nouvelles amies en leur promettant de garder le contact avec elle puis en étant victime de grosses accolades pleines de larmes, mon téléphone se mit à sonner. Cette sonnerie… Roses of May. Dire que j’évitais cette chanson depuis des années. Je restais donc frappée de stupeur avant de sortir mon téléphone et de rester figée un peu plus en voyant le nom de Mateusz s’afficher. Curieuses, les filles regardèrent mon écran avec des airs de commères avides. D’un seul coup, je me souvenais pourquoi j’avais peu d’amies filles.

« Qui c’est ? »

Vite trouver une excuse, n’importe laquelle.

« Mon… frère. »

C’était le mieux que j’avais pu trouver sous leurs regards inquisiteurs. Je ne pouvais tout de même pas leur dire que c’était l’ex salopard qui m’avait brisé le cœur. Dans leur tête je sortais (beurk !) avec Elias. Alors que je me retournais pour répondre, voilà que je me retrouvais nez à nez avec ma Némésis personnelle, le fameux Prescott. Le tout dans mon micro uniforme de l’Institut, volontairement raccourci pour aller avec mon personnage. Cette mission pouvait-elle commencer sous de meilleurs hospices ? Car à n’en pas douter, j’avais sous les yeux mon partenaire du jour. Ce même partenaire qui était censé me briefer sur les tenants et les aboutissants de la mission. Une vraie partie de plaisir s’annonçait…
   
© Field of Heroes
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
I got my reasons for leaving | Mateusz Empty
MessageSujet: Re: I got my reasons for leaving | Mateusz   I got my reasons for leaving | Mateusz Empty19.12.16 15:43


   
I got my reasons for leaving


   
Elle était là, dans un uniforme d’écolière de circonstance, prisonnière de bras qui cherchaient à l’enlacer une dernière fois avant son grand départ. Elle ne détonnait presque pas au milieu des autres élèves, personne n’aurait pu remettre en cause son appartenance à l’école, Selena pourtant se détachait du lot presque contre son gré. À l’époque déjà Mateusz n’avait vu qu’elle et encore aujourd’hui il était capable de la repérer aussi dense sois la foule autour de sa petite personne. Elle avait une aura, une beauté simple mais singulière, quelque chose qui attirait inévitablement votre attention. Sans plus attendre il se saisit de son téléphone, chercha son nom et pressa tranquillement l’écran tactile. Quelques mètres plus loin, Selena réagissait à la sonnerie qui signalait sa présence. Quelques notes qu’il ne tarda pas à discerner et reconnaitre, le confortant malheureusement dans l’idée qu’elle tenait peut-être plus à lui qu’il ne l’avait imaginé des années durant.

Roses of may. Qu’il le veuille ou non cette mélodie il ne pourrait l’oublier. Nosferatu avait beau eu faire des ravages dans son esprit, il lui avait cruellement laissé le souvenir du jour où il avait abordé Selena alors qu’elle jouait ce morceau au piano. Pourquoi diable, sentimentale, lui avait-elle attribué cette sonnerie ? Il connaissait son infantile manie de les adapter en fonction des ses contact, Lachlan lui-même n’avait pas été épargné alors pourquoi lui aurait-il eu un traitement de faveur ? Doucement mais sûrement quelque chose se mettait en place, depuis quelques semaines déjà il avait eu des doutes, mais fouiller plus tôt sa chambre lui avait apporté de nouvelles preuves. Mateusz ne s’était pas contenté, comme lui avait formellement ordonné Kramer, de récupérer quelques affaires qu’il pourrait remettre à Selena avant leur mission. Il s’était amusé nonchalamment à toucher à ses effets personnels, avait tenté de décrypter sans grand succès des notes laissé ici et là sur des carnets ou bout de papier abandonnés avant de s’intéresser à des photos coincées dans un miroir sur pieds. Aucune d’elles ne datait de l’époque du Garden de Galabadia. C’est en piochant quelques vêtements dans sa grande armoire que Mateusz avait fait la découverte de deux cartons habilement disposés au fond du meuble comme si on avait souhaité faire disparaitre quelques preuves mais qu’on avait eu le courage de s’en débarrasser. Il était tombé sur des photos d’eux, quelques cadeaux simples mais chargés en symbolique, quelques souvenirs lui étaient même revenue à mesure qu’il avait fouillé le carton de plus en plus anxieux. Ça n’avait pour lui aucun sens, elle avait été peu concernée par leur relation qu’il ne comprenait pas bien pourquoi elle s’était enquiquiné à construire un véritable mausolée à feu leur liaison. Certes le carton et ce qu’il contenait était caché, mais sa présence signifiait qu’elle avait trimballé toutes ces affaires du GG à la BGU. Il avait tenté d’y voir plus clair en fouillant le deuxième carton mais ce dernier ne recensait aucun souvenir qu’ils auraient pu partager, quelques documents donnaient cependant raison à ce que lui avait annoncé quelques semaines auparavant Eirena Blackstone. Il abandonna là ses recherches, rangea sans grande délicatesse quelques tenues adéquates dans son sac et quitta la pièce.


Et voilà qu’il était arrivé à bon port. Deling City. Première mission depuis son arrêt qui avait duré quatre longs mois. C’était inespéré et bien que la mission en question ne soit pas exaltante, on semblait à nouveau lui faire confiance. Défaite, Selena releva les yeux vers lui et il ne put s’empêcher d’aborder un sourire fier et désagréable, satisfait de sa petite mise en scène. Raccrochant avant de ranger son portable, il s’approcha du petit groupe alors que son sourire s’élargissait en accueillant l’affreux mensonge de la SEED pour justifier sa présence. « Ca faisait longtemps, j’espère que tu es contente de me voir. Frangine. » Sa bonne humeur devait jouer en sa faveur car les adolescentes qui cernaient Selena ne semblaient pas insensibles, gloussant comme des idiotes en dissimulant leur messe basse derrière leurs mains entrouverte. Ce n’était diablement pas une période de sa vie qu’il regrettait, exaspéré et pressé de démarrer les choses sérieuses, il passa son bras autour de l’épaule de Selena et l’embarque en adressant un geste faussement amical à la petite assemblée. Son regard tomba alors sur le portable que la SEED tenait toujours fermement dans sa main. « Je vais finir par croire que cette histoire à compté pour toi finalement. » Lança t’il d’un ton qui manquait cruellement d’émotion, impossible de lui donner une teinte ou de décrypter ce qu’il voulait faire entendre. Sans lui laisser le temps de réagir, il pointa une rue du doigt. « On passe par là. » Faisant basculer le sac à dos qu’il portait sur son épaule, il le colla contre la poitrine de la jeune fille avant de la lâcher enfin. « Tu as tout ce qu’il faut pour te changer là-dedans, ce n’est pas comme si on avait spécialement le temps alors fait vite. Simple mission, prendre la température, connaître les impressions des habitants de Deling Ciy sur la situation actuelle, en savoir plus sur ton amie Cydaée… » Tournant à nouveau la tête vers elle après avoir vérifié que le périmètre était sécurisé, il poursuivit, ironique. « On m’a dit que tu avais eu la chance de la croiser avant tout ça. Toujours une longueur d’avance, Noctis. »
   
© Field of Heroes
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
I got my reasons for leaving | Mateusz Empty
MessageSujet: Re: I got my reasons for leaving | Mateusz   I got my reasons for leaving | Mateusz Empty22.12.16 23:29


   
I got my reasons for leaving


   
J’avais du faire quelque chose qui avait profondément agacé Kramer. Je ne voyais pas d’autres solutions. Après m’avoir privé de partenaires d’entrainement et obligée à consulter la psychologue de la BGU, voilà qu’il me plantait à nouveau un couteau dans le dos. Norg m’avait pourtant assuré que jamais Kramer ne me ferait travailler avec Mat. Il faut croire que le directeur avait décidé de se rebeller contre son encombrant financier. C’était bien ma veine. Une mission avec mon cauchemar personnel . Après une lutte acharnée contre un gardien de feu et quinze jours à supporter un adolescent en chaleur, il fallait que je me retrouve en mission avec celui qui m’avait brisé le cœur.

Je m’acharnais à garder un visage neutre tandis qu’il s’adressait à moi avec son petit air insupportable habituel. Je le laissais néanmoins me prendre par l’épaule. J’adressais un petit signe de la main à mes nouvelles amies en mimant un téléphone pour leur faire comprendre que je les appellerais  tandis que Mateusz me trainait au loin. Le regard fixé sur mon téléphone, je pressais mes lèvres de contrariété. Je n’allais pas lui faire le plaisir de répondre à ses provocations. Je me contentais donc de lui lancer un regard meurtrier avant de tenter de me dégager d’un geste sec. Il ne lâcha pourtant pas.

Je n’appréciais pas beaucoup qu’il donne les ordres mais pour le moment il en savait bien plus que moi sur cette mission donc j’allais lui laisser le plaisir de diriger pendant encore quelques temps. J’étais étonnamment silencieuse mais les événements des dernières semaines m’avaient marquée, autant moralement que physiquement. J’avais dû commencer ma mission à Timber seulement quelques heures après avoir quitté la station télé.

Il me tendit un sac, ce qui me fit hausser un sourcil interrogatif. C’était quoi ce bazar ? De quoi me changer ? Et ou diable avait-il trouvé des vêtements. Lorsque j’ouvris le sac, je les reconnaissais sans peine. Furieuse, je relevais la tête vers lui prête à exploser. Il était entré dans ma chambre, il avait ouvert mon placard et le connaissant il n’avait pas du se priver de fouiller. C’est alors que me revint en mémoire tout ce que j’avais dans mon placard. Mon visage se vidait de toutes ses couleurs alors que je décidais de simplement faire comme si de rien n’était. S’il avait vu quelque chose, je ne voulais pas en parler maintenant. Ou plutôt, je préférais ne pas rendre le risque s’il n’avait rien vu. Le briefing de mission ne me plaisait pas plus que ça. Kramer voulait me tuer ou quoi ?

« Je m’en serais bien passée. On aurait pu y rester. Allez, retourne-toi ! »

Strip-tease dans une ruelle, cette mission commence sous les meilleurs auspices.

Malgré son petit air moqueur et ses remarques désagréables, il fini par s’exécuter. Je piochais dans le sac pour attraper une tenue adaptée à la fois à la ville et au combat. Il se débrouillait en choix de vêtements féminins, il fallait au moins lui reconnaitre ça. J‘espérais vraiment que, pour une fois, il écoute mes directives. Mon dos était couvert de bleus et brûlures, séquelles de ma rencontre avec le monstre de Cydaée.

Une fois habillée, je me tournais de nouveau vers Mateusz.

« Tu m’as ramené mes armes ? »

Je soupirais bruyamment devant son air ahuri. Apparemment, Kramer n’avait pas du lui dire que mon infiltration en milieu scolaire allait avec la prohibition absolue du port d’armes. J’avais tous laissé à mes coéquipiers avant de partir. Une chance que l’école soit située dans les quartiers huppés de Deling. Nous n’aurions pas un long détour à faire pour m’armer.

« Suis-moi. On va faire un petit détour. »

J’avançais rapidement de rue en rue, j’avais beaucoup pratiqué ce chemin dans mon adolescence quand je rentrais pour les vacances scolaires. Je faisais toujours un arrêt par notre maison de Deling avant d’aller à Nibelheim. Le chemin était tellement long… Et j’en profitais pour écumer les boites de nuit avec Lachlan. C’était une époque depuis longtemps révolue.

Très vite, nous nous retrouvions dans une rue résidentielle, à quelques rues seulement du palais présidentiel. Je décrochais un collier que je portais autour du cou. Il s’agissait d’une clé laser qui me servi à ouvrir le portail de la porte d’entrée. Mes parents étaient neurochirurgiens et ma mère venait d’une famille aisée. Je n’avais pas souvenir d’avoir jamais parlé de ma maison à Mateusz. Je lui fis signe d’entrer. La maison était propre mais les meubles étaient recouverts de draps ce qui signifiait que mes parents n’étaient pas passé par ici depuis longtemps. Tout dans cette maison était une ode à la réussite. Les diplômes encadrés, les récompenses affichées. Je m’élançais vers l’étage. Mon étage. Tout, là-haut, avait été conçu pour moi. Je poussais une porte pour pénétrer dans ma chambre. On y trouvait un piano avec la partition de Roses of May, encore à moitié arrachée. Oh… maintenant je me souvenais d'une des dernières fois où j’étais venue ici. C’était peu après ma rupture avec Mateusz. Le destin se moquait vraiment de moi. Je n'avais plus joué depuis. Outre le piano, il y avait aussi un vieux poster d’une chanteuse à succès, à demie cachée derrière un masque et dont on ne voyait que les yeux. Un grand lit à baldaquin. Des rayonnages et des rayonnages de livres sur tous les sujets dont certains plutôt pointus. Et des photos aussi, de l'époque du G-G. De lui, de nous, de Lachlan. Pas beaucoup, après tout je venais peu ici. Mais n'étant pas beaucoup revenue, je ne les avais pas retirées.

Pressée d’en finir, j’appuyais contre un pan de mur de façon à ce qu’il se soulève pour révéler la collection de sabre que m’avait offert mon père. Il adorait truffer nos maisons de ce genre de mécanisme. Son côté génie du mal sans doute. Il manquait mon arme préférée mais chacune de ces lames était de choix. Même cet endroit, ces armes me rappelaient de mauvais souvenirs. J’attrapais deux poignards que je cachais dans la veste qu’avais apporté Mat. Elle était faite pour cela.  J’attrapais aussi deux couteaux que je glissais dans mes poches, une main-gauche que je plaçais sur mon flanc droit et bien sûre, la pièce ultime de cette collection car elle était une fabrication de mon père… un parapluie canne épée. Sous l’apparence d’un innocent parapluie se cachait une épée aussi tranchante qu’un rasoir. Si j’avais su lors de mon 17ème anniversaire que ces cadeaux présageaient son envie de me voir entrer au SOLDAT.

« Je suis prête. On peut y aller. »
   
© Field of Heroes
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
I got my reasons for leaving | Mateusz Empty
MessageSujet: Re: I got my reasons for leaving | Mateusz   I got my reasons for leaving | Mateusz Empty26.12.16 20:09


   
I got my reasons for leaving


   
« Comme si c’était le moment d’être enfin pudique. » Lâcha-t-il avec trop d’amertume pour que sa réflexion désobligeante résonne comme un reproche plutôt qu' une blague de mauvais gout. Mateusz pourtant se plia à la requête et se retourna, faisant face au mur insalubre de la ruelle sinistre dans laquelle il l’avait entrainé. Deling City était en ébullition. Une page de l’histoire était en train de s’écrire en ce moment même, jamais le monde n’avait connu pareils bouleversements depuis des décennies et nul ne pouvaient prédire ce qui les attendraient durant celles à venir. Les plus malins plaçaient déjà leurs pions et Mateusz espérait être de ceux qui s’en allaient faire les bons choix. Nul doute qu’il serait impliqué dans la mission qu’on venait de leur attribuer, il était tout aussi curieux que la BGU d’obtenir des réponses à ses interrogations et de connaitre la direction du vent. Il n’y avait finalement rien d’étonnant dans le fait qu’on lui ait confié ces ordres, récolter des informations pour leur compte était une spécialité dans laquelle il excellait depuis qu’il avait été nommé SEED.

Une question de la part de sa partenaire mis fin à ses réflexions et, perplexe, il se retourna vers Selena « Tes armes ? » Répéta t’il, profondément mécontent d’être pris au dépourvu. « Ce con ne m’a pas parlé d’armes. » Se défendit le garçon, contenant tant bien que mal sa colère contre Kramer. Cet imbécile avait pensé au confort de la princesse en réclamant de sa part d’aller lui chercher des vêtements mais avait oublié qu’elle était désarmée ? Mentalement il insulta le proviseur de tous les noms et son apparente bonne humeur s’envola aussi vite qu’elle était apparue. Il aurait pu se saisir de toutes une collection dans sa chambre si l’ordre lui avait été donné, pourquoi n’avait-il pas pris d’avance sur leur incompétent chef ? Ce pauvre bougre était-il frappé de démence pour oublier un détail aussi important ? De mauvais poil il suivit Selena qui l’invitait à faire un « petit détour ». Par Odin, il était fou de rage, il répondit à la réclame par un grognement qui pouvait plus ou moins s’apparenter à un accord avant de lui emboîter le pas. Perdre autant de temps alors qu’ils pourraient déjà se lancer, c’était d’une frustration sans nom.

Mateusz avait perdu l’envie de faire la conversation et c’est silencieux qu’ils parcoururent les rues de la bruyante capitale. Selena à vrai dire semblait tout aussi peu encline à lui adresser la parole, elle était sombre, plus sombre que d’accoutumer, et il se rappela qu’elle avait tantôt évoqué avoir failli laisser sa peau lors de sa dernière rencontre avec Cydaée. Être liée une nouvelle fois à une mission concernant de près ou de loin la dangereuse sorcière ne devait guère l’enchanter, partir à l’assaut d’informations avec pour lui comme partenaire ne devait rien avoir non plus de réjouissant. Mais il y avait autre chose, lui si peu observateur la trouvait changée et il était incapable de savoir pourquoi. Peu décidé à chercher plus loin pour le moment, il haussa les épaules et poursuivit sa route jusqu’à se trouver devant une imposante demeure.

Curieux il releva les yeux vers la bâtisse avant de suivre Selena comme s’il était son ombre, ensemble ils s’engouffrèrent à l’intérieur. Les lieux étaient richement décorés, bien que la plupart des meubles soient dissimulés sous de large drap blanc on devinait l’opulence et le goût de ceux qui occupaient les lieux. Il remarquait beaucoup de similitudes entre cet endroit et la maison des Prescott, les diplômes encadrés, un goût prononcé pour l’art, il ressentit un certain inconfort tant les deux images auraient pu se juxtaposer à merveille. Rangeant ses poings dans les poches de son blouson, son malaise ne l’empêcha pas de récolter des informations sur les détenteurs des prestigieux diplômes qui bardaient les murs et défilaient à mesures de leur ascension. Sans qu’il ne puisse expliquer pourquoi – décidément beaucoup de choses lui échappaient aujourd’hui – il était pressé de quitter les lieux et dans cette optique, pressa sa partenaire. « Fait vite. » Grommela-t-il alors qu’ils s’arrêtaient à un étage avant de s’arrêter à l’embrasure de la porte qui dissimulait sa chambre.

Là, il la laissa faire, lui fut trop accaparé par le regard que lui lançait une femme sur papier glacé, couvrant une partie du mur qui lui faisait face. Il aurait juré reconnaître ces grands yeux verts, les mêmes dans lequel il s’était perdu le temps d’une longue conversation qui avait laissé bien des empreintes, mais c’était impossible, n’est-ce pas ? Aileen lui avait donc laissé un souvenir tel qu’en croisant un regard émeraude il pensait à elle ? Mais c’était désespérant ! À la limite du pathétique. Pourtant il ne put s’empêcher d’avancer d’un pas, fronçant légèrement les sourcils comme si l’image allait se révéler à lui, que la femme sur le poster allait ôter son masque et lui confirmer qu’il perdait la raison. Selena le rappela à l’ordre et il eut honte d’être pris en flagrant délit d’observation d’un poster d’adolescente, puisqu’à n’en pas douter Selena avait occupé les lieux à l’époque où ils s’étaient connus et n’avait peut-être même plus jamais remis les pieds ici. Elle était prête, mais lui, détourné enfin du regard de la mystérieuse femme, sembla remarquer ce qui l’entourait. Sans lui répondre, il s’avança vers une photo, une photo d’eux précisément qu’il décrocha sans trop de difficultés. « Pourquoi est-ce que tu as gardé ça ? » Murmura-t-il avant de secouer le cliché, relevant les yeux vers les autres qui décoraient une partie de son mur. Mais chaque photo lui envoyait des décharges électriques à la poitrine, il sentait ses épaules s’affaisser et lui perdre toute constance. Détestant l’état dans lequel le laissait cette contemplation, il lâcha la photo qui retomba au sol et se précipita presque en dehors dans la chambre. « On se tire d’ici. » Lança-t-il, vindicatif, dévalant les escaliers d’un pas pressé. Bordel, ils étaient en mission et il était grand temps de faire correctement la part des choses.

Passant une main nerveuse sur le bas de son visage comme il en avait l’habitude quand il perdait une situation qu’il avait pourtant pensée sous contrôle, il se retourna vers Selena quand elle le rejoint et ne lui laissa pas commenter ce qu’il venait d’arriver. « Bon tu viens d’ici, ou est-ce qu’il est plus judicieux de commencer nos recherches ? » Demanda t'il d'un ton agressif, pressé, enclin à lui laisser les rennes le temps qu'il se calme. Il laissait rarement les autres prendre des initiatives à sa place mais sentait à ce moment qu'il aurait été idiot de foncer dans le tas comme il en avait la malheureuse habitude.
   
© Field of Heroes
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
I got my reasons for leaving | Mateusz Empty
MessageSujet: Re: I got my reasons for leaving | Mateusz   I got my reasons for leaving | Mateusz Empty03.01.17 2:21


   
I got my reasons for leaving


   
Mateusz était aussi charmant qu’à son habitude. Je savais que je couperais pas à une remarque quelconque. Je m’étais attendue à pire ceci dit. La perspective de quitter enfin la BGU devait le mettre de bonne humeur. Ce ne fut néanmoins pas très long. La simple mention de mes armes avait suffit à le fermer comme une huitre. Tant mieux, je n’avais ni l’envie ni la force de lui faire la conversation. Je n’avais déjà pas spécialement envie d’être là et encore moins de subir une énième joute verbale avec l’insupportable. Je partageais néanmoins son ressentiment contre Kramer. J’étais fatiguée de ses petits jeux. Un jour, il faudrait que quelqu’un le remette à sa place et lui face comprendre qu’il n’était pas Dieu. Et par Hyne, ces derniers temps j’avais bien envie de m’en charger.

J’avais fait de mon mieux pour respecter l’injonction de Prescott et m’équiper le plus rapidement possible. Quelle ne fut pas ma surprise en me retournant de le trouver plongé dans la contemplation d’un de mes poster d’adolescente. Je ne le savais pas fan de LOVELESS. Masi il est vrai qu’on pouvait facilement se perdre dans un tel regard. Dommage que la chanteuse semble avoir quelques ennuis ces derniers temps. Alors que je pensais que nous allions enfin pouvoir partir, il se dirigea vers les photos accrochées au mur. Je me retins de l’empêcher de continuer. A quoi bon après tout.

« J’en sais rien… »

Fixer ces photos me faisait du mal, apercevoir Evan en arrière-plan sur l’une d’elle me donna la nausée. Et dire que je l’avais tué. Ma paramagie l’avait tué. Sur le coup cela avait semblé la bonne chose à faire et pourtant… Je ne pouvais pas rester contempler cette photo plus longtemps. C’est à peine si je remarquais le propre malaise de Prescott. Je le suivais alors qu’il détalait à travers mes escaliers. Il était énervé. A la bonne heure, moi aussi. Mais j’essayais d’être une professionnelle aussi je préférais me draper dans un mutisme de circonstance. Ce qui n’était pas du tout moi, tout le monde pouvait en convenir.

Mateusz était agité. Rien qu’à son langage corporel je pouvais dire que quelque chose n’allait pas. J’étais resté suffisamment avec lui pour décrypter ce genre de détail. Son humeur massacrante n’était qu’un autre symptôme de quelque chose de plus profond. Ce n’était quand même pas cette photo qui l’avait mis dans un tel état ? Après tout il se fichait pas mal de notre ancienne relation. Il attaqua directement, en me demandant de décider de notre première destination. Alors que j’ouvrais la bouche pour répondre, la mélodie stridente de la chanson ‘Sugar Daddy’ résonna dans la maison. Le jour où j’avais choisi cette sonnerie pour NORG, je ne savais pas qu’il m’appellerait réellement un jour. Et encore moins que j’aurais un public. C’était peut-être lié à la mission. Dans ce cas, ce n’était pas bon signe.

« NORG ? Hm. Timber ? Comment ça vérifier ? Evidemment qu’elle est dangereuse. C’est une sorcière ! Elle ouvre des portails et en fait sortir des monstres ! Elle maintient sa GForce à distance ! Par Hyne, elle a planté un pieu de glace dans le cœur de Deling, il vous faut quoi ? Non, non, non. Je ne marche pas. C’est ma troisième mission d’affilé, j’ai été brûlée, jetée contre un mur, projetée au sol par un Gardien. J’ai dû tuer un ancien camarade du GG. J’ai passé quinze jours à me faire tripoter par un adolescent boutonneux alors maintenant ça suffit ! Le seul fait que je sois là en mission avec Prescott veut dire que notre accord a été brisé. Aucun de nous n’a à gagner à ce que je dévoile votre petit secret mais ça, je ne le ferai pas. »

J’avais ensuite raccroché au nez de NORG et fait face au regard scrutateur de Mat. J’étais sans doute rouge de colère. Il était hors de question que je joue les agents double pour NORG. Pas aujourd’hui.

« C’était Evan. »

Le regard dur, j’annonçais à Mateusz que j’avais tué son ancien camarade de dortoir. Comme cet idiot s’était vanté d’avoir eu une aventure avec moi cela conforterait peut être Mat dans sa vision cauchemardesque de mes rapports aux hommes après tout. Sans lui laisser le temps de répondre, je retournais à notre priorité, la mission.

« Je connais un endroit. Un bar. Des gens de tous horizons viennent s’y retrouver. Les hommes parce qu’ils brassent leur propre bière et les femmes… enfin tu comprendras quand on y sera. C’est juste à côté, on aura pas perdu trop de temps. »

Je l’entrainais à quelques rues de là, quittant les quartiers huppés pour se retrouver en lisière. Le bar n’avait rien d’exceptionnel vu de l’extérieur mais l’intérieur était tout en cuir et acajou. L’atmosphère était virile et confortable. Bref, un bar de bonhommes.

Je m’approchais de Mateusz pour lui chuchoter quelques mots.

« On va rencontrer un ami. Il sait pour le G-G et que j’ai reçu une lettre du SOLDAT mais il pense que j’ai dit non au SEED. Donc pas un mot. Il pense que je suis pigiste. »

Alors que je m’approchais du comptoir, deux grands bras musclés vinrent se poser sur mes épaules. Castiel était toujours aussi impressionnant.

« Selena ! Tu m’as fichu une sacrée trouille la dernière fois. A mon réveil tu avais disparu. Femme sans cœur. »

Je lui lançais un regard pointu. Anticipant une quelconque remarque ou grognement de la part de mon partenaire. Ce qui ne manqua pas. Je me contentais donc de soupirer en haussant les épaules.

« Même si ton canapé est confortable, j’ai une maison tu sais. Oh ! Et je manque à tous mes devoirs. Mateusz, voici Castiel. Cas’, je te présente Mateusz. »

Castiel tendit la main à Mateusz afin qu’il la serre. Puis plissa les yeux comme ci quelque chose lui revenait en mémoire.

« Mateusz, ‘Mat’-eusz… Où… Oh ! Le fameux Mat. »

Je tapais violemment sur le bras de Castiel. Afin de l’obliger à se taire.

« Non, non. Rien à voir Cas’. Ce n’est pas le seul Mat de la planète tu sais. En fait je voulais… »

Je mentais avec aplomb. C’était mon métier après tout mais avant que je puisse enfin passer aux choses sérieuses, il me coupa à nouveau. Se plaçant juste en face de Mat.

« Ce type lui a brisé le cœur. La première fois que Selena est venue ici elle a vidé ma réserve de Whisky. Quand elle en boit trop, elle n’arrête plus de parler. Mais uniquement avec le Whisky. A croire que c’est son talon d’Achille. Mais comme il est encore tôt et que la petite n’a pas l’air d’aimer que je parle de ses histoires, je suppose que vous êtes là pour parler de la Sorcière. »

J’acquiesçai en sortant mon téléphone de ma poche pour le mettre en mode dictaphone. Je savais Castiel très malin. Je doutais même qu’il croit en ma couverture mais il n’avait jamais rien dit. Il passait son temps à me taquiner ou à me faire la morale de toute façon. Je lui en voulais d'avoir avoué à Mat qu'il m'avait brisé le cœur. Mais après tout, pour lui il racontait une anecdote à quelqu'un d'extérieur. Il ne connaissait que des fragments de l'histoire. Ceux qu'une Selena plus jeune lui avait raconté entre deux sanglots. Ne sachant pas comment faire face à Mat après une telle révélation, je préférais contourner le problème en ne croisant pas son regard. Pourquoi avais-je pensé que venir ici serait une bonne idée?
   
© Field of Heroes
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
I got my reasons for leaving | Mateusz Empty
MessageSujet: Re: I got my reasons for leaving | Mateusz   I got my reasons for leaving | Mateusz Empty07.01.17 20:26


I got my reasons for leaving


   
À peine venait-il de lui léguer la responsabilité de choisir leur première destination que son téléphone sonnait. Une mélodie country aux accents ténébreux et mélancolique qui lui fit relever un sourcil perplexe, il ne retint pas de commenter avec un rictus mauvais la suite de la conversation quand il apprit l’identité du mystérieux personnage qui se cachait derrière cette sonnerie. Norg. Que diable leur voulait-il ? Discrètement il vérifia son propre téléphone, cherchant à savoir si on avait tenté de le contacter lui aussi. Mais rien. Aussi sans scrupule écouta-t-il ouvertement la conversation de sa partenaire avec le vice-directeur, jugeant que si on essayait de la joindre cela devait concerner la suite des opérations.

Selena s’emportait, visiblement à bout de nerfs, luttant pour garder son sang-froid et ouvertement fatigué par les directives qu’on cherchait à lui imposer. Distrait il nota que sa mission à Timber, sans grande surprise, avait été éprouvante, qu’en plus de lutter contre la sorcière elle avait eu affaire à son gardien et que ce dernier ne lui avait pas fait de cadeau. Kramer lui avait tu tous ces détails et Mateusz perdait patience. Savoir sa partenaire aussi nerveuse ne lui plaisait pas, une troisième mission d’affiler, aux vues de l’envergure de celle qu’on lui avait confiée initialement, c’était du suicide. Or ils étaient une équipe, qu’ils le veuillent ou non, et si sa partenaire souffrait d’épuisement ils en pâtiraient un moment ou l’autre. À quoi jouait donc cet ivrogne de directeur ? Pourquoi s’acharner sur le soldat Noctis ? Toujours plus en colère contre Cid, Mateusz serra la mâchoire en détournant son regard. Cette mission commençait sous de mauvais auspices, ça ne lui plaisait pas.

Tuer un ancien camarade du GG ? Un tressaillement parcouru son visage alors qu’il se tournait à nouveau vers elle, plantant son regard dans celui de sa partenaire. Et que diable signifiait cet accord ? Avait-elle réellement passé un pacte qui stipulait de ne pas faire de mission avec lui ? Ils en étaient là ? Secouant la tête, exaspéré, il enfonça un peu plus ses deux poings dans les poches de son blouson en tentant vainement de se calmer. Selena bientôt raccrocha et lui livra une explication qu’il réclamait silencieusement. « Evan. » Répéta t’il alors qu’elle lui annonçait le nom du malheureux dont elle avait réglé le compte. Il avait été l’un de ses camarades de chambres. Les deux autres ? Mort à Dollet, ce qui faisait de lui le dernier rescapé de la chambre 68. Son visage s’assombrit sans qu’il ne puisse justifier son trouble. Il avait donné en pâture la plupart de ses souvenirs le liant aux trois autres à Nosferatu, mais évoquer feu Evan semblait en ramener quelques-uns à la surface à son grand mécontentement. Selena ne lui laissa même pas le temps d’y réfléchir, l’invitant à la suivre jusqu’à un bar où ils pourraient obtenir des informations. Approuvant sa proposition d’un signe de tête froid, il la suivit à travers les rues de Deling City en silence, il n’avait même plus le cœur à lui faire remarquer qu’elle côtoyait de drôle d’adresse.

Pourquoi diable cette nouvelle lui donnait la sensation d’étouffer sous une chape de plomb ? Il n’avait jamais eu d’affinité particulière avec Evan, pas qu’ils soient si différents que ça l’un de l’autre pourtant, au contraire, ils étaient bien trop similaires pour pouvoir s’apprécier. D’un geste las il passa une main sur son visage comme dans l’espoir de chasser quelques émotions qui ne lui étaient pas familières. Savoir ses trois camarades de dortoir morts et enterrés lui donnait la nausée, il ne l’expliquait pas, mais la simple idée qu’ils avaient quitté ce monde lui flanquait des frissons.

Mateusz fut presque soulagé de passer le cadre de la porte du pub dans lequel l’avait entrainé Selena, pressé d’enchaîner sur la suite. Secouant ses épaules d’un geste sec comme pour s’ébrouer et chasser au loin ses sombres réflexions, les mains toujours enfoncées dans son blouson, il écouta les indications de sa partenaire et opina d’un signe de tête. Ils se retrouvèrent bientôt face à un bonhomme impressionnant au corps de buffle et au visage sympathique, visiblement ravi de croiser la route de la prétendue pigiste avec qui il aurait passé la nuit. Désespéré, Mateusz secoua la tête mais eu la délicatesse de ne faire aucun commentaire, son regard s’était seulement fait un peu plus noir alors qu’il détaillait leur interlocuteur. Encore une fois il eut l’impression d’avoir déjà vu cet homme-là quelque part et ces sensations commençaient à le rendre fou. Etait-il en train de perdre la tête ? Diable s’il avait déjà vu ce type la quelque part, il s’en serait rappelé.

Posant un coude sur le bar, il hocha vaguement de la tête quand Selena le présenta. La suite… Eh bien la suite, il eut la plus grande peine du monde à la digérer. Ce pauvre imbécile s’était mis à lui faire la causette, lui racontant sans délicatesse les circonstances de sa rencontre avec la belle. Le poing rester enfoui dans sa poche se resserrait à mesure qu’il en apprenait d’avantage et tandis que Castiel parlait, Mateusz fixait brutalement Selena, peu décidée à lui rendre la pareil. Cette petite conne s’était fait passer pour la victime ? Est-ce qu’on était en train d’oser lui faire entendre qu’il était le coupable ? Oh bien sûr il avait en sa possession bien trop de cartes pour s’arrêter à cette idée, pour une raison ou une autre, Selena semblait avoir été bouleversé par leur rupture. Ce qui était incompréhensible, puisqu’elle en était l’instigatrice. Elle lui cachait quelque chose et presque dix ans plus tard il était encore décidé à découvrir quoi. Frappant le comptoir du plat de sa main, la mâchoire contractée et la mine sombre, Mateusz approcha son visage de celui de sa partenaire. « Tu sembles avoir la situation bien en main, je te laisse faire. » Et se redressant, il remit correctement son blouson en place avant de se diriger tout droit vers les waters.

S’approchant d’un lavabo, le garçon s’agrippa à ses bords en reprenant sa respiration, fixant son reflet pâle et furieux. Tu as la situation bien en main, tenta-t-il de se convaincre alors que Nosferatu restait étrangement muet. Tu as la situation bien en main. Mais il tremblait, et cédant à une pulsion il arracha de sa poche une petite boite de pilule avant d’en avaler une qui, prétendument, l’aiderais à gérer sa colère. Il détestait opter pour la facilité, prendre ce comprimé comme son corps le réclamait, mais il tachait de se convaincre sans succès qu’il n’avait meilleure solution. Passant fébrilement de l’eau sur son visage, il compta trois secondes avant de retourner au cœur de l’action.

Selena était toujours attablé au comptoir, il ne lui jeta aucun regard et traversa la salle avant d’être attiré par une conversation. Négligemment, il s’installa à la table voisine de deux bavards et tendit l’oreille. « On a plus de nouvelles, et on en aura plus. Compte pas là-dessus, c’est fini pour Marty. » « Putain. » « Ouai. C’est une tarée. » « Tu crois vraiment qu’elle l’a… ? » « Evidemment. Sois tu la suivais, sois t’était jeté au trou. Marty a voulu faire le malin. » « Et plus de nouvelles depuis ? » « Plus de nouvelles. » Les deux hommes se turent et fixèrent leurs boissons, consterné et sûrement effrayé. Mateusz s’enfonça légèrement dans son fauteuil en croisant ses bras contre sa poitrine. Il avait eu vent des façons peu orthodoxes de la sorcière de gérer la situation, une vraie bourrelle, sanguinaire et bien plus dangereuse que Vinzer Deling. Il n’était pas étonné qu’elle fasse du tri dans l’armée, mais ne pouvait ainsi qu’escompter avoir l’aide des plus lâches et sans doute des plus dangereux. « Tu penses qu’elle va prendre la tête du Garden de Galabadia ? » « Tais-toi. » Lui intima le plus malin du duo, l’invitant à poursuivre à voix basse.

Si Cydaée prenait les rênes du Garden de Galbadia eh bien… Sans surprise une guerre était imminente.
   
© Field of Heroes
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
I got my reasons for leaving | Mateusz Empty
MessageSujet: Re: I got my reasons for leaving | Mateusz   I got my reasons for leaving | Mateusz Empty07.01.17 22:26


   
I got my reasons for leaving


   
Mateusz n’avait rien dit. Peut-être avais-je eu tort finalement d’imposer à NORG de ne jamais me retrouver en mission avec lui. Il semblait être capable de contrôler ses remarques acerbes en mission. Ou en tout cas, lorsque nous avions un public. Ça ne l’empêchait pas d’avoir des yeux qui lançaient des éclairs ce qui n’échappa pas à Castiel. De toute façon, la tension avait toujours été palpable lorsqu’on se retrouvait dans la même pièce Mateusz et moi. Malgré les années passées et le ressentiment, je n’avais jamais réussi à être totalement indifférente. Je l’avais aimé, détesté. Il m’avait agacé, insupporté mais je n’avais jamais réussi à totalement l’oublier. A ma plus grande frustration d’ailleurs. Comme si quelque chose s’était toujours tenu là, entre nous deux. Une dernière chose à dire, à faire. Un goût d’inachevé comme si quelque chose m’avait échappé. J’avais préféré le fuir. J’étais douée pour ça, la fuite.

J’étais en fuite permanente. J’avais rejoint le Garden de Galbadia pour m’éloigner des diktats de mes parents. J’avais fui mon cœur brisé en me noyant dans la fête et les excès. J’avais fui les révélations concernant mes parents en rejoignant la BGU. J’avais décidé de m’éloigner de Zack après qu’il m’ai déçu. Sur beaucoup de points, je n’avais pas évolué en sept ans.

Je n’étais pas la seule à fuir cependant. Sous mon regard ébahi, Mateusz avait disparu. Il se foutait de moi ?!

« Crétin. »

Je marmonnais l’insulte sous le regard moqueur de Castiel. Il semblait se régaler, le monstre.

« T’es vraiment sur que ce n’est pas le même Mat ? Ça a l’air sacrément tendu entre vous deux. Querelle d’amoureux ? »

Je le regardais comme s’il venait de sortir la pire des énormités. Franchement… Non, je n’avais plus de mot. A croire que tous se liguaient contre moi. Castiel, baissa ensuite le ton, posant les avants bras sur le comptoir pour se rapprocher plus de moi et de mon oreille. De l’extérieur, cela prêterait surement à confusion mais au moins, notre échange serait plus discret.

« Mais je sais que ce n’est pas pour ça que tu es venue. Cydaée, elle est dangereuse. Peut-être même plus qu’Adel. Elle n’a pas l’air de chercher le pouvoir pour le pouvoir. Elle n’essaie pas de convaincre l’armée de la suivre. Tu la suis ou tu disparais. Sa prise de pouvoir a été tellement rapide que personne n’a rien vu venir. Elle avait derrière elle tout un tas de jeunes gradés. Ambitieux, prêts à tout. Dangereux en somme. Ils n’ont aucune limite. »

Il se redressa légèrement pour s’intéresser à un client qui venait d’arriver. Ce dernier lui adressa un sourire en coin d’excuse, comme s’il l’avait dérangé en plein plan drague. C’est alors que son regard se posa sur moi avant que ses yeux ne s’écarquillent de stupeur.

« Mais ça alors ! Si ce n’est pas la petite Selena. On peut dire que tu choisis ton moment pour revenir en ville ! Alors comme ça toi et Cas, hein ? Wow qui l’eut cru. »

Je lui donnais un petit coup de poing sur le bras, tellement léger qu’il ne grimaça même pas.

« Non mais ça va pas ? T’es conscient qu’il a presque l’âge d’être mon père ? » Castiel pris un air profondément choqué. « Hey ! Je ne suis pas si vieux. Merci beaucoup. » Je haussais les sourcils, profondément exaspérée. Mais je les aimais bien. C’était un bar d’habitués ici. Au fil des années j’étais un peu devenu leur mascotte. Weston continua sur sa lancée.

« Non mais sérieusement, tu devrais faire attention. Une petite chose fragile comme toi ne devrait pas se balader toute seule dans les parages. Surtout aujourd’hui. C’est censé être un secret mais… une bonne partie des gradés encore indécis se réunissent dans l’annexe à côté du palais. Ca va créer du grabuge, je te le dis. Alors fais attention, Princesse. »

Je grimaçais à l’emploi du surnom.

« Je suis une grande fille! Mais merci pour les infos les gars. Ca va bien m'aider pour mon papier. Mais ne m'appelle plus JAMAIS Princesse.

Ils savaient pourtant tous que je détestais cà. Ils le faisaient exprès les monstres. Mais au moins, je connaissais maintenant notre prochaine destination. Je cherchais Mateusz du regard. Il était bien revenu non ? Ah ! Oui. Il était là-bas, accoudé à une table. Je retournais mon attention vers Wes et Castiel.

« Cas’ deux scotch, s’il te plait. Sans glaçons. Je vais voir si Monsieur a fini de bouder. »

Je vis Castiel hausser un sourcil interrogateur. Comme pour me demander si le whisky était vraiment une bonne idée. Il s’exécuta néanmoins. Une fois un verre dans chaque main, je déposais un rapide bisous sur les joues de mes deux amis avant de partir d’un pas aérien vers Mateusz. Je sentis très vite le regard des deux gugus près de Mat se poser sur moi. Je les ignorais superbement avant de m’asseoir à côté de Mat, sur la même banquette, en profitant pour poser un des deux verres devant lui. Souriant pour notre public, je faisais néanmoins tourner le breuvage dans mon verre, signe de malaise que sans doute seul Mat pourrait repérer. Je me penchais vers lui, remettant distraitement son col en place pour justifier ce rapprochement soudain. Ainsi, il était le seul à pouvoir entendre mes mots.

« Les gradés galbadiens vont bientôt se réunir à l’Annexe. On devrait aller espionner. On reste encore un peu pour notre couverture et on file là-bas, d’accord ? »
   
© Field of Heroes
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
I got my reasons for leaving | Mateusz Empty
MessageSujet: Re: I got my reasons for leaving | Mateusz   I got my reasons for leaving | Mateusz Empty10.01.17 12:06


I got my reasons for leaving


   
La guerre il ne l’avait jamais connu de front, fantasmé seulement et placé sur un piédestal ceux qui réussirent des coups de maîtres en plaçant leurs pions au bon endroit, au bon moment. Tout était en train de se jouer aujourd’hui, ils venaient d’ouvrir ensemble un livre aux chapitres mortuaires et chacun de leurs choix seraient déterminants. S'il était assez vif, il serait où se placer et quand, pour l’heure pourtant l’idée était abstraite. C’était quelque chose dont il se convainquait depuis bien longtemps, l’envie dévorante de faire les bons choix et de monter à la hauteur de ses vertigineuses ambitions. Mais que lui restait-il de tout cela, finalement ? Preuve en était qu’il n’avait jamais avancé, jamais réussi à correctement jouer la partie, il était devenu SEED, et depuis ? Rien. Il restait immobile et observait prétendument le monde avec cet espoir de faire les bonnes rencontres à des instants déterminant. Il n’avait pas anticipé Dollet, il n’avait pas anticipé l’arrivée d’une sorcière au pouvoir, pouvait se targuer d’avoir flairé que le vent tournait, et encore… Son absence du tableau pendant quatre longs mois lui avait fait prendre du retard sur biens des situations mais est-ce que cela justifiait sa stagnation ? Certainement pas.

Il avait semblé de bonne humeur précédemment ? Il ne l’était définitivement plus. Les bavards de la table voisine continuaient d’échanger avec animation mais impossible de décrypter leur propos. Un sifflement désagréable s’échappait de leurs bouches tordues par l’anxiété et Mateusz préféra se détourner du spectacle. À l’entrée, Selena avait retrouvé un ami, une connaissance, peu importe, ils plaisantaient avec l’homme derrière le comptoir qui continuait de capter son attention pour une raison inconnu. Quelque bout de phrases, prononcés avec plus d’entrain que d’autres, lui parvenait de son point d’observation maussade. Il fixait ce petit monde avec un certain criticisme, attendant patiemment que Selena revienne à lui pour lui faire part de ses découvertes. Il détestait la voir tapiner mais connaissait son professionnalisme, elle serait de retour avec des informations décisives, ils aviseraient pour la suite.

Et voilà qu’elle se rapprochait. Prenant une longue respiration en se redressant légèrement, les œillades appuyées des deux abrutis de la table avoisinante ne lui échappèrent évidemment pas. À une époque il était fier que les hommes se retournent sur elle mais que ce soit à son bras qu’elle se trouve. Il ne l’avait jamais invité à se faire plus discrète, n’avait pas témoigner de la jalousie à son encontre, il paradait plutôt, amoureux. Aujourd’hui pourtant il l’aurait volontiers invité à revoir ses manières, apte à lui envoyer les pires des réflexions moralisatrices. Le regard naïf mais intéressé des bavards l’irritait au plus haut point mais il préféra se focaliser sur sa partenaire en lui envoyant un regard culpabilisateur. Selena venait de poser devant lui un verre de whisky qu’il jaugea du regard, un peu absent. Médicaments et alcool n’avait jamais fait bon ménage, il n’était très certainement pas prudent de déguster la liqueur ambrée qui lui faisait pourtant particulièrement envie et dont il aurait eu intensément besoin pour lancer la conversation qui allait suivre.

Il ne s’était pas trompé. Les gradés galbadiens allaient se réunir et silencieux il approuva son idée d’aller faire un tour près de l’Annexe pour en connaitre la raison. Elle était proche. Beaucoup trop proches. Instinctivement il se décala de quelques centimètres, anormalement mutiques, fixant toujours avec une sorte déconcertante d’attention son verre qu’il ne s’était pas décidé à toucher.

« Pourquoi est-ce que tu m’as quitté ? » Cette phrase ridicule était bien sortie de sa bouche. Il ne savait pas comment se dépêtrer de la situation ni quels mots utilisés pour que cette conversation ne lui échappe pas mais savait qu’il était temps de jouer cartes sur tables et il n’était pas du genre à tourner éternellement autour du pot. Ce qu’il avait déduit par lui-même, c’est qu’à priori elle l’avait quitté à contre cœur, cela justifiait les photos, certaines conversations et même ce que lui avait rapporté plus tôt Castiel. Pour autant l’idée n’était toujours pas clair et encore moins acceptée, il préférait toujours la tenir coupable de ce qui était arrivé, après tout c’est elle qui avait avancé que leur histoire n’était rien d’autre qu’un caprice passager. « Réglons cette putain d’histoire, je ne sortirais pas d’ici sans des explications. » Souffla t’il d'un ton plus las qu’agressif. « J’étais fou de toi Noctis, et jusqu’à maintenant je pensais que ça n’avait jamais été réciproque. Je devais être un passetemps et maintenant cet abruti m’apprend que je t’ai brisé le cœur ? C’est quoi ces conneries ? »

Et si la question se posait de savoir si il était bien nécessaire d'évoquer tout cela maintenant, la réponse pour lui était oui. Il ne poursuivrait pas plus longtemps la mission sans avoir d'explications et ne serait nullement disposé à continuer avec toutes ces idées dans la tête. Certe, egoïstement il imposait son choix à Selena. Pour autant avait il eu un jour la réputation d'être quelqu'un qui prenait en compte les émotions d'autrui ?
   
© Field of Heroes
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
I got my reasons for leaving | Mateusz Empty
MessageSujet: Re: I got my reasons for leaving | Mateusz   I got my reasons for leaving | Mateusz Empty10.01.17 14:27


   
I got my reasons for leaving


   
A peine avais-je délivré mon information qu’il s’était écarté comme si je l’avais brûlé. La proximité avec les autres ne m’avait jamais dérangé. En infiltration, c’était souvent en se rapprochant des gens qu’on obtenait des informations. Souvent, la proximité invitait à la confidence. Mais il fallait choisir ses cibles avec soin. Certaines personnes ne supportaient pas qu’on pénètre dans leur zone de confort. Dans le passé, Mateusz ne m’avait pas paru être de ceux-là mais les gens évoluaient. Je ne savais pas jusqu’à quel point les épreuves des derniers mois l’avaient parqué. Et puis, c’était peut-être simplement ma proximité à moi qui le dérangeait. Elle était pourtant dénuée de toute ambiguïté.  

Je continuais à faire tournoyer l’alcool dans mon verre. Observant le petit tourbillon que cela créait en son centre. Le whisky était toujours synonyme d’ennui. C’est pourtant ce que j’avais décidé de commander. Je sentais que j’allais avoir besoin de courage. Un courage que je n’avais pas en cet instant. Même si je m’y attendais, la question de Mat, posée de but en blanc, me laissa quelques instants choquée, les yeux écarquillés. Ca y est, on en était là ?

Ne pouvant empêcher une certaine tristesse de s’afficher sur mes traits, je fronçais quelques instants les sourcils, tâchant de mettre mes pensées chaotiques en forme. Je n’avais sans doute pas été assez rapide pour Mat qui repris la parole m’imposant un ultimatum. Mes yeux s’écarquillèrent comme si Hyne lui-même s’était matérialisé devant moi lorsque les mots ‘fou de toi’ s’échappèrent des lèvres de Mateusz. Il n’était quand même pas en train de dire qu’il m’avait aimé ? C’était surréaliste. La première surprise passée, mon regard se fit plus menaçant, presque furieux. Il n’avait pas le droit de me sortir ce genre de chance. Il ne pouvait pas, encore une fois, jouer avec moi.

« Tu veux des explications ? Je vais te les donner mais par pitié ne dit pas que tu étais fou de moi, parce que c’est faux. Oui, j’ai menti, je n’ai jamais considéré notre histoire comme un passe-temps. Loin de là. Par Hyne, tu étais mon premier amour. La seule relation de couple que j’ai jamais eu d’ailleurs... »

Je lâchais un profond souvenir avant d’attraper le verre qui me faisait face et de le vider d’un trait sans même une grimace. J’avais définitivement besoin de courage.

« Je ne voulais pas y croire quand... Evan... et les autres m’ont dit que tu ne me voyais que comme un faire-valoir. Je les ai méchamment envoyé paître. Et puis il y a eu Lachlan. Il m’a dit que tu n’en avais rien à faire de moi et que tu disparaitrais au moindre problème. Je lui ai dit que c’était faux. Je l’ai même giflé. Et il m’a mise au défi de le prouver. Ça ne s’est pas exactement passé comme prévu. »

Je haussais les épaules, comme si cela ne me touchait plus mais mes mains, ces traitresses tremblaient légèrement alors qu’elles tenaient toujours le verre. C’était comme si on avait soudainement ouvert les digues et que je ne pouvais plus m’arrêter. Peu importait ce qu’il  pourrait penser de moi ensuite. Une partie de moi avait besoin d’exorciser tout ça.

« J’ai attendu en espérant que tu me retiennes mais j’ai vite du me rendre à l’évidence que Lachlan avait raison. J’ai passé trois jours à pleurer dans ma chambre. Ensuite j’ai pris sur moi et j’ai voulu passer te voir pour qu’on s’explique mais je t’ai entendu… ‘Vous voulez essayer ? Sincèrement, tout le monde à sa chance’. »

Je le fixais, le regard dur. Un rire amer s'échappant de mes lèvres. Je souffrais encore de ces paroles.

« Est-ce que t’as la moindre idée de ce que ça m’a fait ? Après avoir été le parfait petit cobaye de mes parents pendant des années, je devenais la salope du G-Garden. Des crétins à qui je n’avais jamais adressé la parole s’inventaient des histoires torrides avec moi. Alors ouais, j’ai noyé  tout ça dans les fêtes et l’alcool. Pour tout oublier. Lachlan m’a empêché de sombrer définitivement même si au final, je me suis rendu compte qu’il le faisait surtout pour lui et pas pour moi. »

Et voilà, tout était sorti. Il n’en attendait sans doute pas autant. J’avais gardé ça en moi si longtemps… Même Lucian ne connaissait que les grandes lignes. Et Castiel… je ne savais pas exactement ce qu’il savait. J’étais trop ivre pour m’en souvenir. Je me retenais d’attraper son verre pour le vider également. Ce ne serait pas raisonnable. Mais je ne l’avais jamais été.
© Field of Heroes
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
I got my reasons for leaving | Mateusz Empty
MessageSujet: Re: I got my reasons for leaving | Mateusz   I got my reasons for leaving | Mateusz Empty10.01.17 20:36


I got my reasons for leaving


   
Le monde autour d’eux avait disparu, l’homme qu’il était aussi, il s’était effacé au profit l’adolescent révolté au cœur brisé qui réclamait des comptes. Peu importe s’il ne se manifestait que bien trop tard, n’est-ce pas ? S’il choisissait la pire des heures pour quémander son dû. La vérité. Des années à esquiver l’échéance, à nourrir son amertume en se drapant du mensonge qu’il lui avait fait ce jour-là en lui affirmant qu’il ne l’aimait pas. Peut-être que cela l’arrangeait, finalement, que cet épisode lui avait donné raison, qu’il n’aurait jamais dû être question d’éprouver le moindre sentiment et qu’il avait payé le prix de son insolence en pensant pouvoir être aimé en retour. Et il en avait souffert, évidemment, bien plus qu’il n’avait jamais voulu se l’avouer.

Le monde était en train de s’écrouler et lui réclamait des explications sur une histoire vieille de sept années. C’était comme ça. Milles occasions de s’expliquer et lui choisissait la pire d’entre elle. Il la savait épuisée, à bout de forces, et sans doute n’était-ce pas anodin de profiter de sa vulnérabilité pour évoquer le sujet. Cela le rassurait quelque part, car lui-même n’en menait pas large. Il la sentait choquée mais tristement résignée, comme si, comme lui, elle savait que ce jour viendrait mais aurait préféré ne jamais en être témoin. Passé la surprise, la colère reprit ses droits et c’est un regard menaçant qu’elle lui adressa avant de prendre la parole. Il ne s’en formalisa pas, il voulait juste qu’elle parle, en terminer une bonne fois pour toute avec ces histoires.

Et il lui laissa la parole sans l’interrompre tandis que quelque chose en lui se craquelait à mesure qu’elle s’exprimait sur l’affaire. Son premier réflexe fut de rejeter ses mots, ne pas les croire avant qu’il ne réalise qu’elle avait eu le même mécanisme de défense. Non il n’avait pas pu être fou d’elle avait-elle affirmé, et pourtant, jamais il n’avait porté d’attention à une personne autant qu’à elle, jamais il n’avait aimé comme il l’avait aimé. Comme accusant le coup d’une gueule de bois longue de sept années, Mateusz enfoui brièvement son visage entre ses mains ouvertes avant de les faire glisser d’un geste las. De ce débat il sortirait peut-être moins furieux qu’épuisé. Pourtant, il trouvait encore la force de la tenir pour responsable.

« Evidemment c’était bien plus simple de croire ces imbéciles plutôt que de me faire confiance. Il a fallu que tu manigances, que tu montes ton pauvre petit plan tordu plutôt que de me croire. Idiote. C’était tellement plus facile de te répondre que ça n’avait jamais compté, pourquoi est-ce que je serais allez te supplier de rester, tu ne voulais plus de moi. »
Ce n’était plus l’homme, ni l’adolescent, c’était le petit garçon qui venait de lâcher ces derniers mots. Non il n’était pas allé plus loin, à quoi bon ? Il était plus facile de croire, comme tant d’autres l’avait fait avant elle, qu’elle l’avait prise pour un imbécile tout comme il était bien plus simple de penser qu'elle ne l'avait jamais aimé. Et pourtant, pourtant ils étaient passé à côté l'un de l'autre. S'étaient sans vergogne brisé mutuallement le coeur en rejetant la faute sur son ancien partenaire. Par facilité ? Manque de confiance ? Par bétise, certainement. Il était si furieux qu’elle ait voulu le manipuler, qu’elle ait cherché à se convaincre qui l’aimait en lui affirmant que pour elle ça n’avait jamais été le cas, et pour quoi ? Pour répondre à un défi ? Pour prouver qu’elle avait raison ? Peut être oubliait il aujourd'hui qu'ils avaient seize ans à l'époque, deux gosses qui découvraient l'amour, une éspèce de chose inconnu qui les surpassait l'un comme l'autre puisqu'il n'en avait jamais effleuré le contour. Avec le recule pourtant, maintenant que l'intégralité du tableau lui était révélé, il en mesurait l'absurdité.

« Je voulais te faire du mal. » C’était la seule justification qu’il avait à lui offrir. Oui il se rendait compte de ce qu’il avait fait mais il n’en avait pas mesuré tout de suite les conséquences. Quand bien même il aurait voulu faire cesser les rumeurs c’était déjà trop tard, le mal était fait. Ses camarades de chambres étaient bien trop heureux de pouvoir faire circuler ses propos, bien trop euphoriques à l’idée d’affirmer ensuite qu’ils avaient eu eux aussi le droit de profiter des délicieuses courbes de leur camarade. Mais pourquoi ? Pourquoi de tels mensonges et à quelle fin ? Justifié cela par le fait qu’ils étaient jeunes et stupides ne lui apportait clairement pas une réponse satisfaisante et le mettre sur le compte de son impopularité auprès de ses pairs ne l’aidait pas plus à comprendre un pareil acharnement.

« Ca n’aurait jamais marché. On ne croyait ni en l’un ni en l’autre, encore moins en nous. » Lâcha t’il finalement, amer et fatigué. C’était bien plus facile de le croire, de se dire qu’un jour ou l’autre ils auraient finalement rompu, qu’un événement tout aussi stupide aurait pu mettre un terme définitif à leur relation car trop orgueilleux, que ce soit hier ou demain, ils n’auraient été en mesure d’en discuter convenablement.
   
© Field of Heroes
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
I got my reasons for leaving | Mateusz Empty
MessageSujet: Re: I got my reasons for leaving | Mateusz   I got my reasons for leaving | Mateusz Empty17.01.17 0:21


   
I got my reasons for leaving


   
Remuer tout cela m’avait encore plus épuisée que je ne l’étais déjà. Devoir espionner une réunion de gradé galbadiens après ça n’allait pas être une sinécure. On peut dire que Mateusz avait choisi son moment. J’avais tellement espéré que tout cela reste bien sagement enterré dans mon petit carton, là-bas à la BGU. Je réalisais soudain que cette conversation venait surement de là. Il avait dû trouver le carton. Ça ne me surprenait pas plus que ça. Il avait toujours été du genre à ne pas faire cas de la notion même de vie privée. Je n’avais même pas envie de lui faire la moindre remarque à ce propos. A quoi bon après tout ?

A voir la main qu’il passait sur son visage, lui aussi était fatigué de tout ça. Je prenais peu à peu pleinement conscience d’une réalité que j’avais voulu éviter toutes ces années. Il avait souffert autant que moi. J’avais du mal à me faire à l’idée. Sept ans de non-dits qui explosaient d’un seul coup.

Mais bien vite, il me renvoyait tout au visage. Me traitant d’idiote et de manipulatrice. On en était de nouveau aux petits noms ? Charmant.

« Je ne les ai pas cru. Je te faisais trop confiance. C’est bien ça qui m’a terrorisé et poussée à dire n’importe quoi. Je pensais que ce serait trop gros et que tu n’y croirais pas. Et puis Lachlan… Ce qu’il m’a dit… Que je n’étais qu’un trophée, un genre d’expérience. Ça m’a rappelé que c’est ce que j’avais été toute ma vie. Mes parents m’ont planifié. Mon développement embryonnaire, ce que je mangeais, mon éducation… Et quand l’expérience s’est révélée décevante ils m’ont envoyé au GG. »

Je soupirais, me prenant à nouveau ma tête dans les bras.

« J’étais terrifiée à l’idée qu’on se serve à nouveau de moi et puis… Et puis… Je me suis toujours demandé ce que tu pouvais bien me trouver. Alors j’ai craqué. Voilà. J’étais partie pour te supplier d’oublier tout ça quand j’ai entendu ce que tu pensais réellement de moi. »

J’avais pris un train pour Deling dans la foulée et le reste demeurait plutôt flou. Je me souvenais juste avoir assommé un sale type dans un club et que Lachlan était venu me chercher. Je l’entendais déclarer qu’il avait voulu me faire du mal comme à travers un brouillard.

« Félicitations, ça a bien marché. Mais les rumeurs, je pouvais supporter. Me remettre de toi, ça a été le plus dur. »

Je le fixais de nouveau. Mon regard ayant perdu de sa dureté pour afficher une expression plus perdue et vulnérable que ce que je m’étais autorisée à être depuis des années. Tandis qu’il tentait de se convaincre que notre histoire n’aurait jamais eu de dénouement heureux, je ne savais que penser.

« Peut-être. J’avais à peine seize ans et toi dix-huit. On était des enfants. Mais je croyais certainement plus en toi qu’en moi. Je t'aimais. Vraiment. Malgré tous mes efforts je n'ai jamais réussi à te détester.»

Lachlan avait été indispensable à ma survie pendant les mois qui avaient suivi ma rupture. Il avait semblé catastrophé par la déprime dans laquelle tout cela m’avait fait tomber. Il me couvait comme une maman poule et avait presque l’air de se sentir… coupable ? Un peu tardivement, je recollais ensemble tous les morceaux. C’était Lachlan qui, le premier, dès le début de ma relation avait semé les graines du doute. Pourquoi donc un aspirant SEED plus âgé s’intéresserait à une petite cadette. Ensuite étaient venus les colocataires de Mateusz puis, dans la foulée, Lachlan et son besoin suspect de m’avertir des dires de Mateusz. Il avait ensuite subtilement évoqué mes parents, l’avancée de nos relations. Il avait habilement appuyé sur tous les boutons de mon insécurité. Après tout, qui mieux que mon meilleur ami savait appuyer là où cela faisait mal.

J’avais oublié que ma main tenait toujours mon verre et s’était resserrée autour de lui tel un étau. Il n’en fallu pas beaucoup plus pour que le verre explose sous ma poigne. J’étais furieuse. Et l’objet de mon courroux n’était même pas à portée de main.

« Je vais le tuer. J’aurais déjà dû le faire il y a cinq ans mais là je vais définitivement le tuer. »

Attrapant une serviette afin d’essuyer quelques trainées sanguinolentes sur ma main et faire un petit tas au centre de la table avec les débris de verre, je tâchais tant bien que mal de retrouver mon calme. Canalisant tant bien que mal ma fureur, j’interrogeais Mateusz.

« Est-ce que Lachlan connaissait tes colocs ? »

Le ton était dangereusement calme. Le calme avant la tempête. La réponse de toute façon, n’améliorerait pas mon humeur. Le tableau était à présent trop clair et j’avais juste envie de frotter chaque parcelle de ma peau en espérant qu’aucune trace de Lachlan n’ait pu y subsister ces cinq dernières années. Il s’était bien foutu de moi. D’un bond, je me levais, attrapant Mat par la manche avant de le trainer derrière moi.

« On se tire. J’ai besoin d’action. »

Je ne relevais même pas le sifflement égrillard des  deux idiots à la table d’à côté, ni le signe menaçant qu'adressait Castiel à Mat, réplique parfaite du traditionnel 'Je te surveille' spécialité de la petite Blackstone. J’étais déjà quasiment rendu dehors. Je n’avais pas payé nos verres mais tant pis. De toute façon Castiel savait où adresser toute éventuelle facture. J’avais juste besoin de changer d’air. C’était vital. Ma respiration s’était faite tendue et j’avais  plus que tout envie de massacrer quelque chose. Les stages de gestion de la colère de Kramer ? Une vaste connerie.
© Field of Heroes
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
I got my reasons for leaving | Mateusz Empty
MessageSujet: Re: I got my reasons for leaving | Mateusz   I got my reasons for leaving | Mateusz Empty18.01.17 22:37


I got my reasons for leaving


   
Un quiproquo, rien de plus, rien de moins. Un pauvre malentendu avait suffi à mettre fin à leur relation et il leur avait fallu sept ans, sept longues années avant de s’en rendre compte ? Oh si il avait été en mesure de le faire Mateusz se serait ouvertement moqué d’eux et de leur bêtise. Seulement il n’en avait ni la force ni l’envie, il réalisait lentement la stupidité dont ils avaient fait l’un et l’autre preuve et il était abasourdis devant l’explication ridicule de l’échec de leur histoire. Comme si cela ne lui suffisait pas, comme s’il espérait que quelque chose vienne s’ajouter, s’imbriquer, un évènement ou un détail qui leur aurait échappé, Mateusz fouillait inlassablement dans sa mémoire abimée une justification plus convaincante pour évincer cette version des faits qu’il n’arrivait décemment pas à accepter. Mais fautes de trouver quoi que ce soit il dû se résoudre à abandonner et à accepter l’ineptie de cette affaire, le regard vide et le cœur en vrac.

Cette histoire avait laissé tant de séquelles que comprendre aujourd’hui l’absurdité totale des faits qui sur lesquels elle reposait, c’était détruire les fondations du Mateusz qui était apparu après cette trahison. Il y avait eu un avant et un après, évidemment. Selena l’avait connu intenable, insupportable, impulsif et égocentrique, un idiot en mal de reconnaissance qui n’avait rien trouvé de mieux pour se faire remarquer que d’écraser et humilier. Après sa rupture il s’était montré odieux, toujours aussi caractériel, mais blessé et sombre. C’est finalement Georgia qui l’avait réparé, il était aujourd’hui bien moins survolté et bien qu’il garde des habitudes discutables il se tenait plus correctement à distance et c’était adouci en comparaison avec celui qu’il avait été durant son adolescence. Sa relation complétement détraquée – pathétique, selon ses mots aujourd’hui – lui avait paradoxalement apporté un certain équilibre. Comme l’avait fait un court instant son histoire avec Selena, un court instant où il s’était senti heureux et naïvement épanoui.

Sa partenaire lui apportait toujours plus de précisions mais lui commençait à se fermer et, le regard dur, fixait le verre plein qui lui faisait face sans réussir à mettre de l’ordre dans ses pensées. Il aurait préféré qu’elle se taise, qu’elle lui laisse le temps d’assimiler ce trop pleins d’informations mais les vannes étaient ouvertes et il serait sûrement impossible d’imposer le moindre silence.

« Tais-toi. » Finit-il pourtant par lui asséner sans émotions mais si bas cependant qu’elle ne l’avait peut-être pas entendu. C’est que l’écouter dire qu’elle avait été folle amoureuse de lui et qu’il avait été bien plus dur de se défaire de son emprise que de supporter les rumeurs le rendait fou. Cette conversation prenait une tournure inattendue et il n’avait pas envie d’aller plus loin. Lui présenter ses excuses ? À quoi bon, le mal était fait. Et puis… Et puis rien du tout cette histoire était si ridicule.  Il remarqua rapidement son regard, perdu et affolé, mais préféra rapidement s’en détourner alors qu’il croisait ses bras sur la table pour ne pas qu’elle découvre dans ses prunelles sombres un trouble similaire au siens.

« Félicitation… Félicitation oui, félicitation à nous pour avoir tout gâché. »
Lâcha-t-il avec amertume alors que Selena semblait déjà loin. Accuser les autres ? À quoi bon. C’était eux qui avaient été assez idiots pour les croire, pour tomber dans leur piège, trop heureux de leur donner raison pour pouvoir jouer le dramatique numéro de l’enfant mal aimé. N’obtenant pas de réponse de la part de son interlocutrice, Mateusz tourna finalement son visage vers elle, inspectant ses traits, son attitude, et ne réalisant qu’à cet instant combien cette conversation était éprouvante pour elle aussi. Son visage s’était transformé, son corps tout entier semblait réagir et sans crier garde, le verre qu’elle tenait entre ses doigts nerveux explosa au vol.

Voilà qu’elle parlait de tuer quelqu’un. Mateusz fronça les sourcils, las et bientôt la jeune fille lui demanda si Lachlan connaissait ses colocataires. Le garçon haussa les épaules alors qu’il l’observait ressembler les bris de verres. « Qu’est-ce que j’en sais, certainement oui, tout le monde connaissait ce connard. Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Que je te confirme qu’il s’est bien foutu de toi ? Tu as déjà la réponse. » Cet enfoiré avait si bien placé ses pions qu’il aurait pu l’applaudir s’il n’avait pas tant envie de lui foutre son poing dans la figure. Finalement, elle l’invita à se lever avec une brusquerie toute particulière et n’émettant pas de résistance il se laissa faire et ensemble passèrent devant le barman sans payer l’addition, chose dont il ne se formalisa pas particulièrement.

Comme si son esprit n’était pas déjà assez encombré, il suffit d’un geste, d’une simple geste pour que tout se mette rapidement en place et que Mateusz comprenne pourquoi le visage de Castiel lui était familier. Oh il avait à peine changé finalement et diable il aurait dû faire le rapprochement plus tôt, il mettait sa main au feu qu’il venait de retrouver le père d’Eirena Blackstone. Interloqué, il resta quelques longues secondes à l’observer avant de réaliser que la furie Noctis s’éloignait furibonde dans les rues de Deling City. Secouant la tête il referma violemment la porte du pub et partie à sa poursuite, arrivé à sa hauteur il attrapa son bras pour la retourner sans sommation vers lui.

« Noctis, laisse ça de côté pour ce soir compris ? La mission avant tout. »
Lui assénant une tape sur le bras pour l’inviter à se remettre en route, mal à l’aise Mateusz secoua la tête avant de se diriger vers l’annexe. « Garde tes folies meurtrières pour la BGU, il se pourrait même que je te donne un coup de main. Tu peux faire ça pour nous ? Si t'es sage je te dirais ce qui me plaisait chez toi. » Souffla t'il dans une tentative maladroite de détendre l'atmosphère, sans la regarder, alors qu'ils avançaient en concert dans la capitale. Mais quelque chose n'allait pas, quelque chose n'allait plus, ils avaient passé tant de temps à se haïr que vouloir recoller ce soir les morceaux, ou faire semble de le faire, n'avait aucun sens. Pourtant elle même l'avait dit, elle n'avait jamais réellement réussi à le detester et c'était affreusement réciproque.
   
© Field of Heroes
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
I got my reasons for leaving | Mateusz Empty
MessageSujet: Re: I got my reasons for leaving | Mateusz   I got my reasons for leaving | Mateusz Empty25.01.17 0:41


   
I got my reasons for leaving


   
Ouais… Vive-nous. Les deux abrutis de service qui ont mis sept ans à découvrir qu’on s’était bien foutu de leur gueule. Enfin de la mienne surtout. Si je n’avais pas eu à ce point confiance en Lachlan, ça ne serait jamais arrivé. C’était pourtant lui qui avait insisté sur le fait qu’on était des amis, qu’il n’y avait aucune raison que nos histoires viennent contrecarrer cela et qu’on serait toujours là l’un pour l’autre. Une vaste connerie oui. Lui avait le droit de voir qui lui chantait mais pas moi. Personnellement je n’en avais rien à fiche de le voir avec d’autres filles mais je découvrais un peu tard que la réciproque était loin d’être vraie. Comment avais-je pu être aussi stupide ?

Mat avait raison, tout le monde le connaissais. Tout le monde, moi comprise, savait qu’il était capable du pire. J’avais juste cru, bêtement, qu’il me réservait le meilleur. C’était mon meilleur ami. Stupide petite Selena. Tellement seule. Lachlan s’était glissé dans la brèche à une vitesse… Ma première année au G-Garden avait été solitaire. J’avais ce que j’avais toujours fait : étudier. Et petit à petit j’avais laissé tomber. Par ennui et par dépit. Et puis l’année suivante, Lachlan était venue me trouver. Il s’était posé à côté de moi et je n’avais plus jamais été seule. C’est marrant comme les chemins de vie tiennent à peu de choses. Si seulement j’avais su… Si j’avais su à quel point il se foutrait de moi. Les mots de Mateusz résonnaient douloureusement. Et mes yeux clignèrent pour s’empêcher de verser des larmes que Lachlan ne méritait pas.  

Et je me retrouvais dehors. Castiel m’en voudrait sans doute d’une telle grossièreté. Enfin, pendant environ cinq minutes. J’étais sur les nerfs. J’avais envie de tout casser. J’avais envie de pleurer. Je ne savais pas quoi dire, quoi faire. Et ce n’était pas du tout le moment. J’essayais tant bien que mal de reprendre le contrôle de moi-même. J’étais tellement énervée que je ne remarquais même pas la présence de Mat dans mon dos lorsqu’il me retourna sans ménagement me faisant trébucher. Inspirer, expirer. Peut-être que les exercices de la psy n’étaient pas si idiote après tout. Je fermais les yeux, tentant de faire refluer tout ça. Etrangement, son contact, bien que maladroit, sur mon bras m’aida à me calmer. Qui l’eut cru. J’hochais la tête avant de lui emboiter le pas.

« Je peux. Je t’attendrais même avant de le coincer. Rien que pour le plaisir de voir sa tête. »

Et puis il avait laissé filtrer une petite phrase. Comme une offre de paix que je me demandais si je devais saisir. Etait-il possible d’effacer toutes ces dernières années ? Non. Est-ce que cela valait le coup de sauver ce qui restait de notre relation ? Peut être. Il avait eu une grande place dans ma vie. Ne pas essayer de repartir sur de bonnes bases serait totalement idiot.

Je laissais échapper un petit rire abrupt. C’était étrange, j’avais presque oublié comment me comporter normalement en sa présence. Mais étonnamment, je n’avais pas du tout envie de le rayer de mon existence. Alors il allait bien falloir voir quelle nouvelle dynamique nous allions pouvoir adopter. Mais ce n’était pas quelque chose qui se déciderait aujourd’hui. Heureusement pour nous, le palais présidentiel se trouvait à deux pas du quartier de mes parents et je connaissais très bien les lieux. Une mission il y a quelques années m’avait déjà amenée à devoir espionner ce qui s’y passait. Je faisais donc signe à mon coéquipier du jour de me suivre dans une ruelle attenante.

« Normalement, elle sera toujours là. »

Arrivée dans la ruelle, je déplaçais avec attention une poubelle (la plus propre que j’avais trouvé, de façon à la placer au milieu de la ruelle. Je reculais ensuite de plusieurs mètres avant de prendre mon élan et de me lancer dans une course folle. Je sautais afin d’atteindre le dessus du container avant de profiter de l’élan pour sauter de plus belle avant d’atteindre l’échelle de secours qui étaient relevée et donc à plus de cinq mètres de haut. Je restais suspendue en l’air quelques secondes avant que mon poids ne fasse descendre l’échelle. Je récupérais ensuite mon arme que j’avais laissée dans un coin le temps de faire mes acrobaties.

« Allons-y. J’espère que tu te débrouilles en saut. »

L’Annexe, contrairement au palais était à peine protégée. C’était le point de rendez-vous des gradés. En général, ils y buvaient du scotch en fumant des cigares, mais parfois, c’était aussi un lieu de rendez-vous discret lorsqu’ils avaient besoin de discuter entre eux.

Il nous fallut quelques minutes pour grimper. Une fois arrivée en haut, je me mettais à courir avant de sauter pour attendre le toit de l’immeuble d’en face. Il y avait plusieurs mètres entre les deux bâtiments mais pour des SEED, c’était tout à fait jouable. J’arrivais donc sans encombre sur le toit de l’Annexe, faisant signe à Mateusz de me rejoindre. Il ne nous resterait plus ensuite qu’à nous laisser glisser vers le balcon pour pouvoir espionner. C’était très simple sur le papier.
   
© Field of Heroes
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
I got my reasons for leaving | Mateusz Empty
MessageSujet: Re: I got my reasons for leaving | Mateusz   I got my reasons for leaving | Mateusz Empty25.01.17 17:21


I got my reasons for leaving


   
Mateusz doutait de pouvoir prendre le moindre plaisir à abattre son poing sur le visage anguleux de Lachlan Carstairs. Que vaudrait donc un règlement de comptes aujourd’hui ? Aurait-il un quelconque intérêt, un réel sens ? S’il ne pouvait nier cette envie sourde de ravager cette gueule délicate et sans défauts, qu’en tirait-il ? Lachlan avait gagné, une victoire de sept longues années et plus encore car il avait brisé à jamais le lien fragile mais pur qui l’avait uni un temps à Selena. Il avait glissé son idée, un doute, et ce doute avait créé des ravages. En sois s’il était l’investigateur du carnage, elle et lui avaient été assez bêtes pour finir le travail sans qu’il n’ait plus à s’en préoccuper. Mais ils avaient besoin d’un coupable, d’un homme à déchoir, car ce qu’ils ressentaient à cet instant était trop dur, trop douloureux et que même si sept années s’étaient écoulé cette révélation et leur réaction prouvait bien que la plaie laissée par cette aventure n’avait jamais réellement cicatrisé.

Et qu’adviendrait-il maintenant d’eux ? Elle ne pourrait oublier ce qu’il avait dit et fait, ce que l’adolescent en colère lui avait fait subir pour se venger, pensant qu’en lui faisant du mal sa douleur à lui décroîtrait. Une idiotie de plus, il avait perdu le compte de ses trop nombreuses erreurs. Mateusz n’espérait pas qu’elle le lui pardonne, ce n’est pas ce qu’il attendait, il doutait à vrai dire foncièrement pouvoir construire quoi que ce soit sur les vestiges de leur lien fracassé. Il avait dépensé tant d’énergie à la haïr qu’aujourd’hui il ne savait plus que faire ni comment réagir face à cette femme qu’il avait aimée et qui l’avait aimé. Non de dieu. Il ne se faisait pas à cette idée. Comment se pouvait-il qu’ils soient passés à côté d’une telle évidence ?

Alors qu’un rire acerbe s’échappait de la gorge de Selena, Mateusz se détourna d’elle, regardant droit devant lui en tachant d’appliquer son propre conseil. Se concentrer sur la mission. Fronçant légèrement les sourcils sans réussir réellement à échapper à ses nombreuses réflexions, toujours plus dramatiques et déprimantes les unes que les autres, il secoua vaguement la tête avec humeur, sans se défaire de son caractéristique air suffisant. Il était question là encore de laisser penser que rien ne l’accablait même s’il avait donné assez, trop, d’indices au cours de la discussion qui laissait entendre combien cette révélation l’anéantissait. Plus lent qu’elle, certainement, il continuait à accuser le coup et peinait toujours en réalité à laisser une place à ces confidences et alors que s’échappait du petit corps de Selena tant de colère, lui, se trouvait être en apparence étrangement impassible.

Ou les médicaments avaient méchamment fait leur effet, dieu merci d’ailleurs il avait été prévoyant en les avalant quelques minutes avant la fatidique découverte, ou bien Nosferatu, quelque part dans son esprit, rongeait ce qu’il lui restait d’énergie, accablé par une histoire qui ne l’inspirait que trop peu. Il avait promis de l’action au diable de gardien et lui offrait finalement une triste scène pour le moins pathétique, Mateusz aurait juré sentir sur lui le regard édifié du démon que ce misérable règlement de comptes n’émouvait en rien et à qui ce déchainement d’émotions ne plaisait pas. Il l’habituait de coutume à un manque flagrant d’empathie, les médicaments, en partie, le rendant imperméable aux émotions d’autrui. Alors toutes ces remises en question, ces bons dans le passé et ces réflexions sur un premier amour aux accents de désastre n’était évidemment pas au goût de Nosferatu qui tachait de réanimer ce qui lui plaisait chez son hôte. Son manque total de considération pour lui autres.

Selena intervint au bon moment en l’invitant à emprunter une ruelle. Il la suivit, sachant qu’elle savait quoi faire même si sa manœuvre en attirant une poubelle au centre de l’artère le laisse un temps perplexe. Il le fut d’autant plus quand, féline, elle sauta dans les airs jusqu’à abaisser une échelle se trouvant quelques mètres au-dessus d’eux. Il tenait là l’une des raisons pour laquelle il l’avait un temps aimé.

« Est-ce que tu me laisses vraiment le choix. » Grommela-t-il alors qu’elle avait lancé sans le consulter qu’il avait tout intérêt à être acrobate pour la suite. Par Hyne, il s’attendait au pire, il n’avait jamais été ce qu’on pouvait juger de franchement gracile et la perspective de devoir sauter de toits en toits ne l’enchantait guère. Bientôt arrivé en haut de l’immeuble, le vent fouetta férocement son visage alors que sa partenaire, elle, sans se soucier des conditions météorologiques sautait déjà sur le toit du bâtiment qui leur faisait face.

À cet instant, il confessait avec honte craindre le pire. Sa capricieuse jambe semblait vouloir lui rappeler à point nommé qu’il n’était plus aussi agile que par le passé, que son corps tout entier ne répondait plus à ses attentes et que malgré de constante amélioration, jamais il ne retrouverait intégralement ses capacités. Oh bien sûr il ne s’agissait que de quelques mètres, quelques mètres se rassura-t-il, agacé de devoir avoir recours à une petite voix intérieure réconfortante. Serrant la mâchoire, assurant à voix basse que sa jambe n’avait pas intérêt à le lâcher, il prit son élan et sauta.

Réception compliquée, si Mateusz se retrouva au bon endroit et non le crâne fracassé quelques mètres plus bas, ce qui était en sois déjà une réussite, sa jambe avait céder sous son poids et il boita quelques mètres avant de se redresser, blessé moins physiquement que moralement, d’avoir fait une si piteuse performance. « Bordel, trouve-nous une route encore plus casse gueule la prochaine fois Noctis ! » S’emporta-t-il sans pour autant hausser les voix, cachant son mécontentement et sa honte. Il ne supporterait pas qu’elle lui fasse une réflexion condescendante, elle avait tout intérêt à poursuivre la mission comme si rien ne venait d’arriver. D’ailleurs, prenant les devants, il la dépassa et se pencha vers le balcon. Analysant prises et portes de sortie – bien trop peu nombreuses à son gout pour deux – en cas de pépin, il n’avait pas d’autre choix que de descendre par là s’il voulait mener à bien la suite de l’opération. « J'y vais. » Déclara t'il en réajustant son blouson, sans plus de discussion pour ne pas laisser la crainte l'emporter sur l'adrénaline de l'instant. Attrapant quelques prises pour pouvoir se laisser tomber sans craintes quelques mètres plus bas, il réussit un peu plus glorieusement à se récéptionner correctement et se positionna discrétement dans l'ombre. Le froid dissuaderait peut être les plus courageux à s'aventurer sur le bien large balcon ce soir, c'était à souhaiter qu'ils seraient prit par leurs affaires à l'interieur et qu'aucuns ne soient piqués par une impromptue envie de nicotine. Une des fenêtres était entrouverte et il s'échappait de là un brouhaha inaudible. Tous parlaient en même temps, personne n'avait pour l'heure pris de le dessus sur personne et il était bien compliqué de comprendre quoi que ce soit de la discussion qui les animait avec ferveur. Petit à petit cependant, l'oreille s'habitua au vacarme et quelques mots se détachèrent, plus clair, et un sentiment aussi. La peur.
   
© Field of Heroes
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
I got my reasons for leaving | Mateusz Empty
MessageSujet: Re: I got my reasons for leaving | Mateusz   I got my reasons for leaving | Mateusz Empty26.01.17 22:55


   
I got my reasons for leaving


   
Entre les révélations fracassantes qui avaient eu lieu dans le bar de Castiel et la montée d’adrénaline lorsque je m’étais remise dans la mission, j’avais totalement oublié un détail d’importance : la jambe de Mateusz. Je n’avais pas pensé que crapahuter sur les toits n’étaient peut-être pas ce qu’il y avait de plus facile pour lui. Mais en fait, j’avais toujours tendance à oublier que tout le monde n’avait pas mon agilité. Ces capacités à me balader de toits en toits était essentielle dans mon corps de métier. Comment sinon, visiter les endroits qui m’étaient inaccessible lorsque j’étais sous couverture ?

Je n’avais pas l’habitude des missions en groupe. Et ces derniers temps, j’en avais de plus en plus souvent. C’était rarement simple et cela finissait très souvent en fiasco. Je ne savais pas si c’était dû aux missions ou si quelque chose clochait dans mon rapport aux autres. En fait, je n’avais pas forcément très envie de le découvrir. Ma vie était déjà assez compliquée comme ça.

Ce n’est qu’en le voyant se réceptionner avec difficulté que sa situation m’était revenue en mémoire. Sans doute aurait-il voulu, lui aussi, pouvoir effacer cette situation de sa mémoire.

Vous comptez prendre le thé sur ce toit ou passer aux choses sérieuses ?

Shem était d’humeur massacrante. La conversation au bar l’avait tour à tour ennuyée puis prodigieusement agacée. Notre association n’avait eu lieu qu’après mon arrivée à la BGU aussi ne m’avait-elle jamais connu avant Mateusz. Mais elle savait que mon célibat forcé venait de cette rupture et pour l’apôtre de luxure, savoir que tant d’années avaient été gâchées à maudire les hommes la mettait dans une colère noire. Je n’étais pas d’humeur à lui dire que les choses n’auraient peut-être pas été si différentes de peur qu’elle ne m’impose des flashbacks plutôt gênants de mon passé avec mon coéquipier.

« Désolée. C’est le seul chemin si on veut être aux premières loges. »

Je ne m’expliquais pas plus. Déjà car je ne voulais pas vexer Mateusz (ce qui était aussi nouveau qu’inattendu) et surtout parce qu’il était déjà parti devant. Je le laissais donc descendre le premier avant de le rejoindre en deux temps trois mouvements. J’étais plus agile mais c’était surtout l’habitude qui avait rendu ma descente facile. Silencieuse telle un chat, je me laissais tomber juste derrière lui. Le spectacle allait commencer.

Rapidement, nous fûmes en mesure d’entendre des voix. Les discutions étaient âpres et amères. La fin d’une ère s’annonçait et tous ne semblaient pas d’accord sur la marche à suivre.

« Il faut se battre. On ne peut pas accepter qu’une sorcière nous dirige ! » « Tu as vu sa garde ? Comment veux-tu qu’on puisse en venir à bout ? Non seulement c’est une sorcière mais les meilleurs combattants de l’armée sont à son service. » . « Ils suivent le Lys Rouge. En se débarrassant d’elle, pas sûr qu’ils restent fidèles à la Sorcière ». « Le Lys Rouge ? ». « Une gamine. La protégée de Cydaée ». « C’est surtout une tueuse. Tu n’as pas entendu ce qu’elle a fait à Dollet ? Et sa victoire contre un rang A ? Il ne faut pas la sous-estimée. Elle est pressentie pour être Général maintenant que Dukes est… enfin tu sais. Mort. » « Bordel ! Je ne serais pas sous les ordres d’une Sorcière et d’une gamine. Surtout une Di Alexandros ».  « Qu’est ce qu’il y a de si différent à la suivre, elle, plutôt que Deling ? Le résultat est le même non ? ». « Vinzer était un militaire. L’un des nôtres et il a été élu. Ça n’a rien à voir. ». « Ouais. Et il s’était ramoli ces dernières années. Regarde Timber. Cette Sorcière pourrait être ce qui pouvait arriver de mieux à Galbadia. ». « Ah ouais ? Va dire ça à Esthar. » « En tout cas moi, je tiens à la vie. »

Les positions étaient clairement divisées. D’un côté, ceux qui désiraient (pour leurs propres raisons égoïstes) se rallier à la Sorcière et ceux qui défendaient la position inverse. Pourtant, la petite réunion fut bientôt interrompue par un bruit sourd. Quelques hommes armés venaient de faire une entrée fracassante dans l’Annexe.

« Et bien, on ne nous invite pas à la fête ? Je suis déçu. »

Les discussions suivantes furent assez houleuses mais étant un peu plus en retrait, je ne captais pas tout ce qui se disait. Me glissant sous le bras de Mateusz afin de me rapprocher encore un peu plus près, je risquais un coup d’œil par l’entrebâillement de la fenêtre. Grand mal m’en pris car c’est ce moment précis que les gradés Galbadiens hostiles au nouveau régime choisirent pour sortir leurs armes. Un échange de tirs s’en suivit et quelques balles perdues explosèrent les vitres qui nous faisaient face. Si je n’eus pas le temps d’esquiver la balle qui venait de se loger quelque part dans ma poitrine. Ou était-ce mon ventre ? Difficile à situer, l’adrénaline annihilant encore à ce stade la douleur. J’avais néanmoins eu le réflexe de plaquer Mateusz contre le mur, dans un coin sombre nous cachant à la vue de toute personne que l’explosion des vitres aurait attiré vers le balcon.

La position était inconfortable et imposait une proximité dont, à la lumière des récents événements, je me serais bien passée. Mais au moins, il ne pouvait pour le moment pas voir le mince filet de sang qui s’écoulait lentement vers le sol. Je ne savais pas ce que Mat avait entendu de plus que moi, mais j’espérais vraiment que c’était suffisant pour que notre mission soit un succès. Si je pouvais encore me permettre un peu d’escalade, je risquais de m’évanouir à tout instant.
   
© Field of Heroes


Dernière édition par Selena L. Noctis le 06.02.17 20:49, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
I got my reasons for leaving | Mateusz Empty
MessageSujet: Re: I got my reasons for leaving | Mateusz   I got my reasons for leaving | Mateusz Empty31.01.17 14:32


I got my reasons for leaving


   
La conversation avait pris un intelligent tournant, de concert on s’était enfin décidé à laisser la parole à l’autre et bientôt les avis fusèrent avec plus de clarté. De toute évidence, personne ne savait vraiment bien quoi faire dans cette pièce, alors on parlait, on parlait à défaut de trouver une solution et ces conversations, il en était sûr, n’aboutiraient à rien. Ceux-là paieraient bientôt le prix de leur incapacité à se placer pensa Mateusz alors que, toujours attentif, il s’autorisa à adopter une attitude un peu plus décontracté en s’appuyant dos au mur. Et puis un nom, jeté tout sauf au hasard dans la conversation, le réveilla de sa brève torpeur. Le lys rouge. Il ne savait que trop bien de qui il était question ici, les exploits de son ancienne camarade sur le champ de bataille lui étaient parvenu et, le jour où sa carrière avait été sur le point de se briser, Lysandra Di Alexandros, elle, avait brillé par sa cruauté et son audace militaire. C’était presque trop dramatique pour être vrai et il finirait bien par croire qu’une force supérieure avait décidé qu’il en serait ainsi. Les anciens rivaux, l’un tombé dans l’ombre l’autre placé sous la lumière, une tragédie comme on en écrivait plus. Son corps s’était raidi, intranquille, alors qu’il écoutait les avis des indécis sur la dites protégée de Cydaée. De son abri, il aurait voulu presser ces imbéciles à lui révéler une information plus importantes mais les propos misogynes s’enchaînèrent et ont appris rien de plus que la division qu’elle suscitait.

S’il y avait de l’envie ? Sans doute. Il n’allait pas se mentir, son nom était dans toutes les bouches et on lui avait, preuve que ses exploits inspiraient effroi et respect, accolé un surnom qui avait déjà aujourd’hui quelque chose de légendaire. S’interdisant de fouiller plus loin dans quelques souvenirs douloureux – tous ceux à vrai dire qui l’unissaient à elle étaient des plus désagréable de par leur cruauté - il appuya index et pouce contre ses paupières clauses avant de pincer l’arrête de son nez en secouant vaguement la tête.

Pas d’indications sur leurs futurs dessins, juste un manque flagrant d’organisation qui serait réglé dans les plus brefs délais sans doute. Comme l’avaient informé les deux bavards un peu plus tôt, chaque élément indésirable était supprimé et bientôt dans l’armée Galbadienne on ne compterait que sur des gens rusés aux intentions peu scrupuleuses. La jeune génération balayera l’ancienne, et si on le leur laissait le temps, si personne n’agissait au bon instant, ces gens là ne feraient qu’une bouchée du reste du monde.

Mais Mateusz n’eut pas le temps de se perdre plus longtemps dans ses songes, quelques hommes armés firent une entrée fracassante dans l’annexe et machinalement, alors que Selena se rapprochait de la fenêtre, piquée par la curiosité et l’envie sans doute d’en apprendre toujours plus alors que les commentaires se faisaient plus bas, il posa sa main sur son épaule pour l’en dissuader. Trop tard cependant. La vitre près de laquelle ils étaient dissimulés explosa en mille éclats de verre. Sa partenaire, elle, dans un réflexe aussi déconcertant qu’impressionnant l’avait plaqué plus loin dans l’ombre les protégeant des échanges de tir et de tous désespérés qui se seraient précipités vers le balcon pour échapper à la fusillade. « Je crois bien qu’on en a assez entendu. » Murmura-t-il alors que leurs souffles se mêlaient dans un nuage de fumée blanche et que, d’un regard entendu, il s’assura qu’elle était du même avis que lui. Inutile de s’attarder ici plus longtemps, il fallait trouver une porte de sortie en souhaitant qu’aucun autre dans l’annexe n’ait l’opportunité d’emprunter le même chemin qu’eux, en découdre avec les militaires n’avait jamais fait partie du plan. Ses deux mains allèrent à la rencontre des épaules de Selena qu’il serra brièvement sans trop savoir d’où lui venait ce geste étrangement attentionné. C’était comme se souhaiter silencieusement bonne chance, une intention qu’il n’avait jamais vraiment eu à l’intention d’un partenaire mais dont il n’eut pas le temps de s’agacer. Sortant de l’ombre pour escalader le balcon et s’avancer sur la fine bordure de la fenêtre latérale, il jeta un coup d’œil au bâtiment qui se trouvait plus bas, s’avança prudemment et finit par se lancer. La chute fut rude mais plus correctement amortis que tantôt. Il lui avait semblé bien plus prudent de descendre que de remonter sur le toit ou quelques malheureux iraient peut-être se réfugier et quand il avait aperçu l’édifice bien plus bas voisin à l’Annexe, il n’avait pas réfléchi bien longtemps, prenant les devants sans consulter sa partenaire qui, aux vues des acrobaties qu’elle avait pu faire quelques minutes auparavant, n’irait certainement pas s’en plaindre. Pour l’heure ils restaient à vue et se dépêchant de progresser sur le toit, il opta pour s’échapper du côté des ruelles. Ce sentiment d’urgence lui avait-il manqué ? Il ne manqua en tout cas pas de remarquer que la sensation qui le parcourait était loin d’être galvanisante comme elle avait pu l’être par le passé. Être sur le terrain lui avait terriblement manqué, mais se savoir plus faible, avec des capacités amoindris, lui faisait perdre de sa superbe confiance. Une conclusion qui ne lui plut en rien.

Adrénaline et inconscience servirent cependant son intérêt pour retrouver la ruelle lorsque, sans trop de difficultés, il trouva les prises nécessaires pour descendre le bâtiment qui par chance n’était pas bien haut. Amortissant sa dernière acrobatie en retombant sur le couvercle d’une poubelle, il foula enfin terre, en sueur et… En sang. Son blouson était immaculé de taches rouges mais rien ne justifiait cela. Il tâta bêtement ses côtés à la recherche d’une blessure avant de réagir, sûrement bien plus tard qu’il ne l’aurait dû en fin de compte, et de se tourner vers Selena.
   
© Field of Heroes
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
I got my reasons for leaving | Mateusz Empty
MessageSujet: Re: I got my reasons for leaving | Mateusz   I got my reasons for leaving | Mateusz Empty31.01.17 23:35


   
I got my reasons for leaving


   
Cela faisait bien longtemps que je ne m’étais pas retrouvée aussi proche de Mateusz sans avoir envie de lui arracher la tête. Il y avait bien eu notre combat du mois dernier mais c’était différent. On ne s’était pas encore expliqué. Je lui en voulais toujours à mort. Maintenant que les vieilles rancœurs avaient été balayées, ca devenait plus bizarre. Et gênant. Je n’avais jamais réussi à être totalement insensible à sa présence. C’est sans doute pour cela qu’il m’agaçait autant. J’hochais la tête d’un air convaincu face à ses paroles. Oui, il fallait qu’on mette les voiles. Parce que voir nos souffles se mêler de la sorte me rappelait trop de souvenirs que j’avais savamment enterrés jusqu’à aujourd’hui. Mon trouble ne fit que s’accentuer et je levais de grand yeux troublés vers lui tandis qu’il posait ses mains sur mes épaules. Alors qu’il me serrait brièvement contre lui, mon cerveau restait totalement sous le choc. Mais mon corps, lui, comme s’il avait une mémoire propre s’était instantanément détendu. Etrange. Trop étrange.

Mon trouble fut rapidement coupé tandis que Mat me relâchait avant de s’intéresser au bâtiment en contrebas. Je commençais à ressentir la brulure lancinante de la balle. Et, bien sûr, le fait de m’en rendre compte déploya la douleur dans tout mon corps. Je commençais même à avoir des sueurs froides. Et maintenant, Mateusz était content de faire des acrobaties ? Monde cruel… Bon, et bien, il fallait se lancer. Ce n’était pas la première fois que je sautais d’un mur en étant blessée. Mais d’habitude, ce n’était pas des blessures par balle. J’espérais juste que la balle qui m’avait fauchée à droit de l’épaule gauche m’ai traversé ou qu’elle ne migre pas vers le cœur. Je savais déjà qu’elle n’avait pas transpercé mon poumon. Pas encore du moins. Mais de toute façon, je ne pouvais décemment pas rester là. Je prenais donc mon élan avant de sauter. La réception fut plus laborieuse que tout à l’heure et je failli m’évanouir tant la secousse ébranla tout mon corps. J’en crachais même une gorgée de sang. La situation était plus critique que ce que je pensais. J’essuyais le sang d’un revers de manche avant de poursuivre tant bien que mal Mateusz. C’est qu’il ne regardait même pas derrière lui cet idiot ! Je ne sais pas si je devais y voir de la confiance ou le maudire. Peut-être un peu des deux.

Le voilà qui descendait le bâtiment maintenant. Je laissais fuser un juron bien senti. Il ne manquait plus que ça. J’étais à deux doigts de l’évanouissement et je devais descendre d’un bâtiment maintenant ? J’arrivais néanmoins à descendre en suivant les mêmes prises que Mateusz même si j’eu plusieurs frayeurs lors de la descente. Je titubais alors que mes pieds touchaient enfin le sol. J’étais seulement à demi consciente, blanche comme un linge et couverte de sang. J’en avais perdu plusieurs litres. Tout n’était plus que douleur. Mais nous étions à l’abri. Je m’approchais difficilement de mon coéquipier. Tendant la main vers lui avant de voir qu’il se retournait. Je tanguais dangereusement, signe que j’allais bientôt m’écrouler.

« Mat… Je crois que je vais avoir besoin de ton aide… »

L’instant d’après, je tombais vers l’avant. Je ne ressentais plus rien. Mon cerveau était comme anesthésié. Je savais que j’avais mal mais je ne ressentais plus la douleur. Seulement le vide tandis que des petits points papillonnaient devant mes yeux. D’une voix faible, je trouvais encore le moyen de me moquer de la situation.

« Me laisse pas… mourir comme ça. C’est… trop ridicule. »

J’étais tombée sur quelque chose de dur et de chaud. Est-ce que c’était Mat ? Je ne saurais même pas le dire. Je n’étais presque plus consciente. Mais si je me laissais sombrer… Je ne me réveillerais peut être jamais.
   
© Field of Heroes
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
I got my reasons for leaving | Mateusz Empty
MessageSujet: Re: I got my reasons for leaving | Mateusz   I got my reasons for leaving | Mateusz Empty07.02.17 12:00


I got my reasons for leaving


   
Non, c’était trop stupide. Une auréole rouge sanguinolente sur son chemisier, tranchant avec sa pâleur effrayante, Selena s’approchait de lui avec grande difficulté. Pourquoi diable la garce ne lui avait rien dit ? Car cette blessure, pour être empeigné lui-même de son flux vital, elle la lui avait cachée dès l’explosion de la fenêtre. Il trouvait encore là la force de rejeter la faute contre elle en repoussant cet affreux sentiment de culpabilité qui venait ronger tout son être. Incapable de se moquer de l’ironie de la situation ou de faire la moindre remarque cinglante, il se jeta à temps vers elle pour la rattraper avant qu’elle ne tombe à la renverse. Le simple fait qu’elle ne l’apostrophe plus par son nom de famille était en soi un indice sur l’urgence et la gravité des faits et, plus prêt d’elle, il put mesurer combien son état était critique. Non… Non décidément, c’était trop…

Ridicule. Elle prononça le mot à l’instant même où il pensait à la bêtise de ce scénario et passé le choc, son regard se fit plus dur, comme si la supplique de Selena venait enfin de lui rendre l’entièreté de son esprit. « Mourir… Écoute toi, comme si tu allais rendre les armes aussi facilement. » Murmura t’il la mâchoire serrée alors qu’il remontait ses manches, se concentrant à son maximum pour soigner ce qu’il était en mesure de soigner. Mais cela ne suffirait pas et toute la bonne volonté de Selena ne suffirait non plus. Il le savait, elle le savait. Répondant alors à son angoisse de la tirer de là, sa partenaire eut la force de lui glisser d’appeler son père et sans plus réfléchir le SEED extirpa le téléphone de la jeune fille de sa poche pour passer le salvateur coup de fil. « Noctis. » Lâcha-t-il à peine eut-il entendu qu’il décrochait. « Votre fille est en danger, blessure par balle, rue Martinus. » Nul besoin de plus de renseignements, on avait déjà coupé court à la conversation sans plus de commentaires et l’espace d’un instant il craint que le père ne le plante là sans plus de secours. « Putain tu n’as pas intérêt à me lâcher Selena, pas maintenant. » Appuya-t-il comme s’il aurait été inconvenant que tout s’arrête le jour même où la vérité avait explosé. Redoublant d’effort pour redonner un semblant de force à sa partenaire alors qu’un mal de crâne toujours plus lancinant venait détruire l’intérieur de son crâne à mesure qu’il abusait de la para magie, Mateusz, étourdit par l’acharnement dont il faisait preuve, reprit son souffle entre deux tentatives qui perdait de plus en plus en puissance.

Il n’entendit même pas les secours arrivés, ne reprit vaguement ses esprits qu’au moment ou un homme posa sa main sur son épaule alors qu’on lui arrachait Selena. À travers une vision trouble, il crut deviner qu’on la plaçait sur un brancard et il la suivit tel un spectre. L’espace d’un instant il n’eut la force de se concentrer sur rien et quand enfin il recourut à ses sens, l’ambulance sillonnait la ville à toute vitesse. Posant ses doigts sur ses tempes endolories comme s’ils avaient le pouvoir d’effacer la douleur, la vision cauchemardesque qui s’offrit à lui eut l’effet d’un électrochoc. On s’afférait autour du petit corps ensanglanté de Selena, il voulut se redresser, s'approcher, mais une main l'invita à se rasseoir et une voix ferme, masculine, s'adressa à lui. « Quel groupe sanguin ? » Toujours assomé, Mateusz prit encore une fois bien plus de temps qu'il n'aurait fallu pour comprendre et répondre à la question. « AB négatif. » Et faisant cette fois preuve de bon sens, liant ce qu'il voyait et ce qu'on venait de lui demander, il retira son blouson et présenta son bras à l'homme. Qu'on extrait de lui tout ce qu'ils désiraient.

Le reste du trajet, Nosferatu se chargea de le dévorer, à moins que l'épuisement ne soit le réel coupable. Il se souvint pourtant qu'on glissait au bout d'une certain temps qu'elle était tiré d'affaire et qu'à cet instant, il avait sourit. Mateusz n'avait même plus la force de s'étonner de son comportement, de s'interoger sur les reflexes qu'il avait eu et sur la peur qu'il avait ressentis à l'idée de perdre Selena. Tout cela il devrait y faire face au reveil, dans l'infirmerie de la BGU ou ils avaient fini par atterir l'un et l'autre. Mais elle était tiré d'affaire, se répéta t'il au moment ou Morphée l'emporta, elle était tiré d'affaire et rien n'était plus important que cela à cet instant.
   
© Field of Heroes
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

I got my reasons for leaving | Mateusz Empty
MessageSujet: Re: I got my reasons for leaving | Mateusz   I got my reasons for leaving | Mateusz Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
I got my reasons for leaving | Mateusz
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Need some information - Eirena&Mateusz
» Sortie entre (faux) amis ? [Pv Mateusz]
» Empty and bored - Sun&Mateusz [Terminé]
» Rage against the pills - Serenity&Mateusz
» Like A Black Widow, Baby ! | Mateusz

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Field of Heroes :: Have A Break :: Chapitre 3 : Timber, l'examen et le coup d'état-